Patrick Roy et Jacques Tanguay quittent les Remparts après 26 ans

C’était le secret le moins bien gardé de la ville de Québec, Patrick Roy et Jacques Tanguay quittent l’organisation des Remparts.

L’entraîneur-chef et directeur général ainsi que le président de l’équipe ont conjointement annoncé leur départ en conférence de presse mardi matin.

La fin de leur association avec les Remparts survient après une première conquête du trophée Gilles-Courteau en 47 ans et une deuxième Coupe Memorial, l’ultime honneur pour une équipe de hockey junior au Canada.

« Ce qui a été l'élément déclencheur, c'est sans aucun doute la victoire à la Coupe Memorial. »

Patrick Roy qualifie même ce titre de point tournant dans sa réflexion.

Je trouve qu’il n’y a pas de meilleur moment pour moi de boucler ma boucle. Dans la vie, il faut savoir quitter au bon moment et aujourd'hui je quitte mes fonctions avec le sentiment du devoir accompli.

Patrick Roy et Jacques Tanguay ont récemment célébré leur deuxième Coupe Memorial et premier trophée Gilles-Courteau.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Si pendant toute la saison Patrick Roy a évité de confirmer son retour à la barre de la formation l’an prochain, Jacques Tanguay avait récemment laissé planer le doute sur son avenir en évoquant que, lui aussi, s’affairait à préparer la relève .

Après 26 ans, je pense que c’est le temps de laisser la place à des plus jeunes, une nouvelle génération, a mentionné l'ancien président devant une foule de journalistes, d'employés et de joueurs des Remparts.

Pour lui aussi, la conquête du championnat national a été le point d'exclamation à sa carrière dans le hockey junior.

« Ça a été le summum de ce que je pouvais vivre au niveau du hockey. »

À 57 ans, Patrick Roy dit ne pas savoir ce qui l'attend.

Pour le moment, ma seule préoccupation est de quitter dimanche avec Jacques pour aller au golf en Écosse, raconte-t-il.

Toutefois, il est loin de mettre une croix sur le métier d'entraîneur.

Quand on est entraîneur, on a toujours le sentiment qu’on peut aider un groupe, relate celui qui a dirigé l’Avalanche du Colorado pendant trois ans. On est toujours curieux de voir jusqu’où on peut aller.

Lorsqu'on demande si cette passion sera toujours en lui, il n’a aucun doute. Le hockey, c’est ma vie, j’ai tellement de plaisir de me retrouver à l’aréna.

Avec la vente des Sénateurs d’Ottawa au milliardaire Michael Andlauer, de nombreux observateurs du monde du hockey croient que l’ancien gardien serait un candidat naturel pour diriger l’équipe.

Le Torontois, aussi âgé de 57 ans, est actionnaire minoritaire du Canadien et Patrick Roy le connaît très bien, selon ses dires.

Lorsque j’ai fait mon entrevue avec les Canadiens, il faisait partie de gens [présents]. Vraiment un chic type. Est-ce qu’ils vont m’appeler? J'en ai aucune idée.

L’homme d’affaires également associé à l’équipe de football de l'Université Laval ne tarit pas d’éloges lorsque vient le temps de donner le fond de sa pensée sur le hockey universitaire.

C’est un débouché exceptionnel pour nos joueurs de hockey junior, soutient Jacques Tanguay.

Malheureusement, il n’y a pas assez d’équipes au Québec, ils sont obligés de s’expatrier.

Il s’exprime ouvertement sur son désir de contribuer à la formation d’une équipe de hockey Rouge et Or.

Si je peux leur donner un coup de main, ça va me faire grand plaisir.

Quant à leur succession, messieurs Roy et Tanguay laissent aux propriétaires le choix de nommer les personnes qui prendront les rênes des Remparts.

Si Jacques Tanguay ne veut pas donner de recommandations à ceux qui prendront sa relève, il laisse toutefois connaître un de ses vœux les plus chers.

Le seul conseil que j’aimerais donner, c’est que j’espère que d’ici quelques années, il va y avoir une statue de Patrick à la place Jean-Béliveau, avec les autres supervedettes.

Les deux partenaires sont à l'origine de la renaissance des Remparts en 1997 avec leur associé de l’époque Michel Cadrin.

Les trois hommes avaient acheté les défunts Harfangs de Beauport, dont l’avenir était menacé.

Les Remparts ont donc ressuscité après 12 ans d’absence au PEPS de l’Université Laval avant de déménager au Colisée de Québec en 1999.

En 2014, les Remparts étaient vendus au Groupe sports et divertissement de Québecor média avant de déménager au Centre Vidéotron.