Patrick Roy embauché par les Islanders

21 Jan 2024

Certains le voyaient chez les Sénateurs d’Ottawa. Plusieurs l’imaginaient exiger d’avoir les deux mains sur le volant, avec son mot à dire sur les opérations hockey.

Patrick Roy - Figure 1
Photo La Presse

Publié à 16h01 Mis à jour à 19h33

Ce ne sera finalement rien de tout ça pour le retour de Patrick Roy dans la LNH. Samedi après-midi, les Islanders de New York ont secoué la planète hockey en annonçant l’embauche du Québécois comme entraîneur-chef, en remplacement de Lane Lambert, congédié.

« J’étais heureux sur le terrain de golf, je ne mentirai pas, mais j’ai été très heureux de recevoir cet appel, a reconnu Roy, en point de presse virtuel, en fin d’après-midi. Je ne pouvais pas dire non. J’aime ce que je vois de cette organisation. »

Plus de sept ans après son fracassant départ de l’Avalanche du Colorado, Roy est donc de retour derrière un banc de la Ligue nationale. Il s’agira de son deuxième mandat dans la LNH, après ses trois ans à la barre de l’Avalanche de 2013 à 2016. Un règne qui avait pris fin de façon explosive, Roy démissionnant à la mi-août, à un mois du début des camps d’entraînement.

« Quand j’ai quitté le Colorado, je pensais que le téléphone allait sonner vite, et ça n’a pas été le cas, a reconnu Roy. Je comprends que je ne suis pas parti de la meilleure façon. En retournant dans le junior, j’ai pu me ressourcer, rester à jour avec la culture. »

« J’ai regardé Patrick comme joueur, mais aussi comme entraîneur au Colorado. Sa présence est impressionnante, a noté Lou Lamoriello, directeur général des Islanders. Ce qu’il a fait récemment, en retournant dans le junior, son succès à développer les joueurs, ça m’est resté en tête. Ça m’a amené à croire que c’était la bonne décision. Quand tu dois prendre une grosse décision, tu dois t’assurer d’avoir la bonne personne. »

Lamoriello a été catégorique : « Patrick était la seule personne pour qui j’avais de l’intérêt », a insisté le doyen des DG de la LNH.

Roy, lui, a esquivé la question lorsqu’il s’est fait demander si l’offre des Islanders était la seule qu’il avait reçue pour revenir dans la LNH. « Je ne répondrai pas, car ce n’est pas important aujourd’hui. L’important, c’est le défi devant moi de travailler avec ce groupe-là. »

Patrick Roy - Figure 2
Photo La Presse

Après son départ de l’Avalanche, il avait pris une pause de deux ans, de 2016 à 2018, avant de retourner derrière le banc des Remparts pour cinq saisons. Il a quitté son poste en juin dernier, en pleine gloire après la conquête de la Coupe Memorial, une transition planifiée de longue date.

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Patrick Roy et les Remparts

Son nom revenait souvent dans les rumeurs entourant les Sénateurs d’Ottawa, en raison du nouveau propriétaire de l’équipe, Michael Andlauer. En point de presse en juin dernier, au moment où les rumeurs liant Roy aux Sénateurs s’intensifiaient avec le départ de Roy des Remparts, l’ancien gardien avait dit « bien connaître » Andlauer et l’avait qualifié de « chic type ».

On ignore si les discussions étaient alors amorcées, mais Roy a fait référence en point de presse à un match des Islanders en décembre, qu’il dit avoir regardé « par hasard ». C’était un duel entre les Kings et les Islanders, le 9 décembre, au cours duquel Mathew Barzal, meilleur compteur des Islanders, avait été frappé solidement par Andreas Englund.

« Une chose importante pour moi, c’est la culture de famille et je sentais que ces gars-là se tenaient ensemble, notamment quand [Scott] Mayfield a défendu Barzal », a décrit Roy.

Entraîneur seulement

Au Colorado, Roy détenait deux titres : entraîneur-chef et vice-président aux opérations hockey. Dans son communiqué annonçant son départ de l’Avalanche, Roy avait souligné que dans ce rôle, il devait « pouvoir participer aux décisions qui ont des répercussions sur la glace ». Ce qui n’était plus le cas, selon lui.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Patrick Roy entouré des joueurs de l’Avalanche lors d’un entraînement en 2014

Depuis avait persisté cette idée que Roy ne souhaitait pas se contenter du rôle d’entraîneur-chef, ou même qu’il pourrait revenir comme DG.

Celui que l’on surnommait jadis « Casseau » a complètement écarté cette piste.

« Je n’avais aucun intérêt pour un poste de direction au niveau des organisations. Quand j’ai accepté le travail au Colorado, j’étais peut-être un peu rêveur de penser que je pouvais faire les deux fonctions. Alors aujourd’hui, avec le temps, j’ai réalisé que c’est impossible. J’en ai en masse de m’occuper des joueurs, de l’équipe, de la relation avec les médias. Ce sera un très beau défi. »

En mode séries

Patrick Roy arrive à la rescousse d’une équipe en pleine dérive. Les Islanders ont perdu leurs quatre derniers matchs et présentent une fiche de 2-6-2 à leurs 10 dernières sorties. Avant les matchs de samedi soir, ils étaient à deux points d’une place en séries, mais avaient disputé plus de matchs que plusieurs autres équipes dans la lutte.

Lamoriello a toutefois bon espoir que Roy saura redresser le navire à temps, avec 37 matchs à disputer au calendrier. « Tu ne prends pas une telle décision si tu ne penses pas que tu as une chance de gagner », a signifié le DG.

« On est tous d’accord, c’est du hockey des séries pour les Islanders à partir d’aujourd’hui. On ne peut pas approcher les matchs comme des matchs de saison », a ajouté Roy.

Ça commence dès ce dimanche, avec la visite des Stars de Dallas à New York. Jamais un banal duel de janvier entre les Stars et les Islanders n’aura suscité autant d’intérêt.

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