[Couverture en direct] La francophonie pleure la mort de Jean-Pierre ...

Jean-Pierre Ferland était un géant de la musique francophone. Il a écrit et chanté des chansons qui feront à jamais partie de la culture québécoise. Il nous manquera énormément.

Tu m’as écrit des baisers qui m’allument mieux que toutes les étoiles. La vie de la cour t’a emporté avec les carnets d’amour de ma chambre de l’hôtel Saint-Amant. Les femmes que tu as tant aimées sont tristes. La nuit se couche en pleurant. Adieu Jean-Pierre. Je t’aimerai toujours…

Céline Dion et Jean-Pierre Ferland ont performé ensemble sur les plaines d'Abraham, à Québec, à l'occasion du 400ᵉ anniversaire de la ville en 2008. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / JACQUES BOISSINOT

Regardez à nouveau les grands moments de la vie et de la carrière de Jean-Pierre Ferland:

Il a fait un peu fait la démarche que j’ai essayé de faire, c’est-à-dire d’introduire dans la chanson française l’américanité : le beat, les accords de blues, et tout ce qui se fait maintenant dans la chanson québécoise, qui est un croisement entre la chanson française et la chanson américaine.

Lui a préfiguré ça, et il a fait une accélération brutale avec Jaune en s’associant avec des Américains. Tous les musiciens qui l’accompagnaient sur Jaune sont Américains.

Sa manière d’écrire était nouvelle pour l’époque, dans le sens où il a découvert l’aspect littéraire et acoustique des chansons. C’était surtout un parolier, ses plus grandes chansons ont été composées par d’autres artistes, mais à moi, il m’a enseigné à faire le saut des textes strictement littéraires à des textes de chansons.

Il est devenu le prophète et le professeur de ça.

J’ai été présent dans la transition de sa carrière de chanteur français de France, avec l'influence de chansonniers, jusqu’au disque qui s’appelle Jaune.

Pour moi, c’est le premier disque international québécois. Il y a un tournant dans la musique québécoise à partir de ce disque. On ne se voyait plus de la même façon. C’est un disque qui se valait tellement différent qu’il n’avait pas marché immédiatement. D'ailleurs, Jean-Pierre n'a pas caché en entrevue qu'il n'avait pas compris Jaune. Il trouvait que c'était plutôt expérimental, mais dans le fond, Jaune a vendu plus de 600 000 albums.

Jean-Pierre et moi, on est un couple. On ne couche pas ensemble, mais on se confie un à l'autre. Moi, je perds un ami incroyable, j’étais avec lui cet après-midi, jusqu’à la fin.

Il a tout été, c'est un grand du niveau de Brel, de Félix, de Leonard Cohen, et maintenant de Karl Tremblay, pour en nommer quelques-uns.

Visionnez l'extrait de l'entrevue audio avec André Perry:

C'était un troubadour, un chansonnier moderne, on n'avait pas vu ça vraiment ici. La façon dont il aimait les cœurs et les voix, ça nous faisait travailler autrement... C’était une aventure très différente de ce qu’on faisait ici. Jean-Pierre, il savait tellement écrire et il savait tellement parler aux femmes…

Je vais retenir sa créativité immense, son désir de vivre, son côté rebelle dans toutes les facettes de notre métier. C'était un créateur, un parolier exceptionnel qui aimait beaucoup les voix et les musiciens.

Il n’y a eu que peu de tels géants de nos chants et de notre âme. Jean-Pierre, passionné, amoureux de chaque instant et de chaque note, qui a fait vibrer les colonnes du stéréo de mon père et filé la chair de poule à tout un peuple auprès des Ginette et des Céline. On le savait diminué, mais on le voulait encore parmi nous. Il n’en tient qu’à nous qu’il nous rende encore émus, heureux, parfois irrévérencieux, toujours fiers.

Toutes mes condoléances à sa conjointe, sa famille, ses proches, et tous les artistes qui ont eu le plaisir de le connaître et le chanter.

Le plus grand des petits rois…

Décidément, les grands nous quittent ces temps-ci. C’est tellement une triste nouvelle… Ses chansons, ses paroles, son style bien personnel vont nous manquer. Mes pensées accompagnent sa famille et ses proches. Merci pour tout, M. Ferland.