[Couverture en direct] Budget du Québec : les oppositions s ...

Des organismes communautaires du Saguenay–Lac-Saint-Jean venant en aide aux personnes vulnérables sont insatisfaits du budget provincial.

Très, mais très déçus. J’ai hâte qu’on ait un gouvernement qui décide de gouverner. Pour l’instant, on n’a rien dans ce budget-là qui va aux personnes en situation de précarité ou de pauvreté, a regretté Sylvain Bergeron, coordonnateur de L.A.S.T.U.S.E, un organisme qui soutient les personnes sans emploi de la région.

De plus, aucun investissement additionnel pour apaiser la crise du logement n’est inscrit dans le nouvel exercice financier, ajoute l’intervenant.

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard (à gauche), a présenté le budget 2024. Il est accompagné sur la photo du premier ministre François Legault.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Le budget du Québec déposé mardi n’a offert aucune grande annonce pour l’Outaouais, si ce n’est que la rénovation de l'établissement de détention de Hull figure maintenant au Plan québécois des infrastructures (PQI). Si le logement et l’itinérance étaient les priorités de la Ville de Gatineau et d’organismes communautaires, ni grand projet ni somme ne sont prévus spécifiquement pour l’Outaouais.

La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a réagi à chaud au budget présenté par Québec mardi en fin de journée. Elle se dit surtout déçue du fonctionnement des programmes gouvernementaux proposés pour aider les villes à construire des logements.

Au-delà de l’argent en logement et des sommes qui ont été annoncées dans le budget, ma principale préoccupation, c’est d’avoir des transferts sans condition ni contrepartie du gouvernement du Québec.

Les attentes étaient grandes pour les groupes communautaires et les syndicats de l'Estrie en vue du budget 2024-2025 du gouvernement du Québec. Si plusieurs s'attendaient à un budget où l'austérité serait à l'honneur, plusieurs étaient déçus que le gouvernement ait mis de côté des mesures pour diminuer les écarts de revenus.

Entre autres, le coordonnateur de l'Association des locataires de Sherbrooke, Mario Mercier, se désole qu'il n'y ait pas suffisamment d'argent destiné à la construction de logements abordables.

Pour sa part, la directrice par intérim de ConcertAction Femmes Estrie, Mona Louise Jean, estime que les femmes sont ignorées dans ce budget.

Quant à la coordonnatrice d'Action Plus, Geneviève Bouchard, elle aurait aimé que le gouvernement alloue davantage d'argent aux prestataires d'aide sociale.

Pour la coordonnatrice de l'ACEF-Estrie, Sylvie Bonin, il ne fait aucun doute que le gouvernement fait fausse route en n'injectant pas de nouvelles sommes dans le réseau des CPE. 

Cindy Lefebvre, présidente du Syndicat de l'enseignement de la Jamésie et de l'Abitibi-Témiscamingue (SEJAT), et Christian Milot, porte-parole du Regroupement d’éducation populaire de l’Abitibi-Témiscamingue (REPAT).

Photo : Radio-Canada / Marc-Olivier Thibault

Le budget a suscité diverses réactions en Abitibi-Témismingue. Cindy Lefebvre, présidente du Syndicat de l'enseignement de la Jamésie et de l'Abitibi-Témiscamingue (SEJAT), estime que ce budget permet à tout le moins d'éviter un retour à l'austérité.

Je vous dirais qu'on a probablement évité le pire. Ce qu'on craignait de notre côté, c'était un retour dans le mauvais film de l'austérité budgétaire. Ce qu'on voit, finalement, c'est que les sommes qui seront injectées serviront à maintenir les services, mais pas davantage.

Les maires de Québec et de Lévis ont réagi à chaud au budget du gouvernement.

Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin

Le ministre des Finances avait bien peu à offrir à la région de la Capitale-Nationale dans son dernier budget. Les projets de mobilité sont sous respirateur artificiel. Les maires de Québec et de Lévis veulent encore y croire, mais n'ont toujours pas trouvé comment se faire entendre par le gouvernement.

Pour une rare fois, les maires de Québec et de Lévis se sont présentés côte à côte devant les journalistes pour commenter à chaud le budget du ministre des Finances, Eric Girard.

Ils sont déçus. Ils répètent l'importance pour la région d'avoir des projets de transport. Plus on attend et plus ça va coûter cher, a rappelé le maire Bruno Marchand. On risque de se retrouver devant un vide pour encore 8 à 10 ans, a renchéri le maire Gilles Lehouillier.

Lisez le texte de notre analyste Louise Boisvert.

La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, applaudit le fait qu'une enveloppe globale de 672 millions de dollars soit réservée pour des investissements en matière de transport collectif, mais elle aurait aimé plus d'argent pour le logement et pour la lutte contre les changements climatiques.

Le préfet de la MRC Maria-Chapdelaine, Luc Simard, a pour sa part estimé que les investissements prévus dans la sylviculture sont insuffisants.

De son côté, la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord estime que plusieurs de ses priorités ont été entendues, mais elle croit que le gouvernement rate la cible à plusieurs égards, notamment en ce qui concerne la pénurie de main-d'œuvre dans les entreprises et le manque de logements.

Les maires de Québec et de Lévis sont ressortis déçus de la présentation du sixième budget de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Alors que la CAQ arrive à la moitié de son deuxième mandat, le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, déplore qu’aucun montant ne soit budgété pour le 3e lien ou pour le transport en commun structurant dans la région.

Le maire de Québec, Bruno Marchand, était lui aussi déçu sur toute la ligne. Dans le contexte où le budget du Québec affiche un déficit record, il avance qu’il faudra influencer encore davantage le gouvernement. Il faut être encore plus fort, travailler encore plus ensemble, parce que juste attendre que le gouvernement réfléchisse autrement, pour l’instant, on n’y arrive pas.

C’était jour de budget au Québec, et l'analyste économique Gérald Fillion a épluché le tout. Il retient trois choses et les explique. En premier : le déficit budgétaire qui s'élève à 11 milliards de dollars. Il s'agit du plus grand déficit de l'histoire du Québec.

Le ministre des Finances Eric Girard qualifie ce budget de difficile, mais raisonnable, puisqu’il continue d’investir de façon importante en santé et surtout, en éducation. Reportage de Véronique Prince.