Budget du Québec 2024 | Québec a économisé un demi-milliard en ...

13 Mar 2024
Budget Québec 2024

Le gouvernement a épargné plus d’un demi-milliard de dollars en salaire pendant les grèves en éducation de l’automne dernier, soit davantage que la somme de 300 millions investie dans le plan de rattrapage scolaire, révèle le budget 2024-2025 déposé à Québec mardi, qui prévoit une croissance des dépenses atteignant 7,6 % en éducation.

Au total, c’est 569 millions de dollars en salaire qui n’ont pas été versés pendant que les profs et autres membres du personnel des écoles étaient dans la rue pour le renouvellement de leurs conventions collectives, soit 510 millions de dollars pour le personnel du primaire et du secondaire et 59 millions pour le personnel des cégeps. Certains ont été en grève pendant près d’un mois.

Cette pause d’école se fait d’ailleurs sentir dans le budget provincial, qui consacre plus de 540 millions de dollars sur 5 ans pour soutenir la réussite éducative des jeunes, dont 300 millions dans le plan de rattrapage pour venir en aide aux élèves qui rencontreraient des difficultés à la suite des journées d’école manquées. Ce plan a été annoncé en janvier dernier, au terme des grèves.

Le reste des millions qui n’ont pas été versés aux profs en grève ont été réinvestis en éducation, précisait-on mardi à Québec. Une page du budget 2024-2025 rappelle d’ailleurs les « améliorations des conditions de travail » des profs, dont la hausse salariale de 17,4 % sur cinq ans.

« Avant que l’effet attendu » des nouvelles conventions collectives se fasse sentir dans le recrutement et la rétention de personnel dans les écoles, Québec investit 114 millions dans trois mesures pour maintenir à l’emploi les retraités et soutenir les enseignantes, mais aussi pour « rendre les postes à temps partiel plus attrayants », en ajoutant des jours de suppléances aux profs dont les contrats ne sont pas à temps complet.

Le budget détaille aussi certaines mesures envisagées par le gouvernement pour favoriser la réussite scolaire, dont un service de soutien en ligne pour les élèves qui ont des difficultés en français et une campagne de sensibilisation pour développer le goût de la lecture chez les élèves.

Le ministère de l’Éducation veut aussi recenser les bonnes pratiques des centres de services scolaires « performants concernant la réussite des garçons ».

Des écoles encore en mauvais état

Le Plan québécois des infrastructures (PQI) prévoit que 1,1 milliard de dollars seront investis dans les bâtiments scolaires et la majorité de cette somme ira à faire des « travaux prioritaires de réfection sur des composantes liées à la santé et à la sécurité des personnes, de même qu’à l’intégrité des bâtiments ».

De fait, 56 % des écoles primaires et secondaires sont encore en mauvais ou en très mauvais état.

Constatant que « malgré les investissements importants des dernières années, plusieurs écoles demeurent vieillissantes », le gouvernement injectera 100 millions supplémentaires dans les cinq prochaines années pour accélérer l’entretien du parc immobilier.

Le gouvernement caquiste poursuit en outre sa transformation de la gouvernance scolaire, entreprise avec l’abolition des commissions scolaires en 2019. C’est plus de 16 millions qui y seront consacrés dans les cinq prochaines années.

« Ce qu’on a réussi à faire en santé, on devra le faire en éducation », a déclaré Eric Girard, en évoquant les « tableaux de bord » du ministère de la Santé, qui donnent un aperçu en temps réel de l’état du réseau. En éducation, le gouvernement veut l’accès à « des données pertinentes, fiables et disponibles en temps utile », lit-on au budget.

Constatant que les familles défavorisées sont touchées par l’augmentation des prix à l’épicerie et que des enfants se présentent quotidiennement à l’école sans avoir mangé, les organismes La Cantine pour tous et le Club des petits déjeuners obtiennent 34 millions sur les cinq prochaines années pour pérenniser leurs activités auprès des jeunes.

Cégeps et universités : la réussite éducative au premier plan

En enseignement supérieur, la hausse des dépenses s’élève à 4 %.

Comme au primaire et au secondaire, Québec investit pour favoriser la réussite des étudiants des cégeps et des universités en injectant 370 millions sur les 5 prochaines années.

Québec prend acte de la difficulté qu’ont de nombreux étudiants à se loger et injecte 7,5 millions de dollars sur 5 ans pour accroître, « à court terme », le nombre de logements réservés aux étudiants.

Le Plan québécois des infrastructures est plus ambitieux : d’ici 10 ans, près de 198 millions sont prévus pour financer 28 projets de logements destinés aux étudiants des cégeps et universités.

Le PQI précise aussi qu’un « projet majeur » visant à augmenter la capacité d’accueil de Polytechnique Montréal doit aussi être soumis au gouvernement au cours de la prochaine année.

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