Sinner renverse Medvedev et remporte son premier titre en grand ...

28 Jan 2024
Medvedev

Deux jours après sa prouesse contre Novak Djokovic, l'Italien Jannik Sinner a signé un autre chef d'œuvre dimanche pour s'offrir un premier sacre en grand chelem aux Internationaux d'Australie : renverser Daniil Medvedev après avoir été mené deux manches à zéro.

Il n'était plus très loin de minuit quand, après 3 h 44 min de match, Sinner s'est allongé de tout son long sur le sol de l’aréna Rod Laver, victorieux 3-6, 3-6, 6-4, 6-4 et 6-3.

À 22 ans, le Tyrolien aux boucles rousses devient le troisième joueur italien titré en grand chelem, le premier depuis près d'un demi-siècle (1976), et le tout premier aux Internationaux d'Australie.

Ça a été un tournoi énorme pour moi, souffle-t-il.

Son premier sacre majeur vient couronner une quinzaine australienne où il est parvenu à faire ce que personne n'avait réussi jusque-là : stopper Djokovic (6-1, 6-2, 6-7 (6/8) et 6-3) une fois qu'il avait atteint le dernier carré à Melbourne. Le no 1 mondial, décuple vainqueur du tournoi, n'y avait plus perdu un match depuis six ans.

Il concrétise aussi de la plus belle des manières sa montée en puissance perceptible depuis l'été dernier, de son premier titre en Masters 1000 à Toronto (Canada) en août à ses deux victoires en dix jours face à Djokovic (en phase de groupes du Masters et à la Coupe Davis).

Au-delà, il vient forcément donner de l'ampleur au mouvement progressif de changement de génération dans le tennis mondial. Après Carlos Alcaraz l'hyper précoce, 20 ans et déjà double lauréat en grand chelem (Internationaux des États-Unis 2022 et Wimbledon 2023), voilà Sinner qui s'invite dans ce club sélect.

Medvedev revit lui son cauchemar de 2022, quand il avait déjà été battu en finale des Internationaux d'Australie après avoir mené deux manches à zéro, alors contre Rafael Nadal.

C'est probablement mieux de perdre en finale que de perdre avant, ironise le Russe de 27 ans.

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Dans l’aréna Rod Laver dimanche soir - et sous les yeux de Rod Laver en personne - pendant presque deux manches, jusqu'à 5-1 dans la deuxième, le match a pourtant été à sens unique, en sa faveur.

Sinner, peut-être parce qu'il s'agissait de sa première finale majeure, n'était alors que l'ombre du joueur si percutant et si solide au service qui avait terrassé Djokovic sur son court fétiche deux jours plus tôt.

Medvedev, à l'inverse, exécutait son plan à la perfection : prendre le jeune Italien à la gorge, en forçant sa nature jusqu'à monter au filet, et en s'appuyant sur un service hyper efficace.

Un chiffre résume tout : rien qu'en une manche, Sinner a été brisé autant de fois que depuis le début du tournoi (2).

Côté italien, l'étincelle s'est soudain allumée en fin de seconde manche, quand Sinner a réduit l'écart de 5-1 à 5-3.

Le Tyrolien s'est progressivement libéré, et avec lui sa frappe si lourde et sonore, en coup droit comme en revers. Il a pris le dessus physiquement sur Medvedev, à bout de souffle.

Le Russe a sans doute fini par payer sa folle quinzaine australienne, au cours de laquelle il avait déjà gagné trois matchs en cinq manches, dont deux après avoir été mené deux manches à zéro (en demi-finales et au deuxième tour). Avant la finale, il avait joué quasiment six heures de plus que Sinner.

Il jouait sa sixième finale majeure et reste pour l'heure bloqué à un titre en grand chelem, conquis aux Internationaux des États-Unis en 2021 (contre Djokovic). C'était la première fois qu'il n'y était pas opposé à Nadal ou Djokovic.

Son sacre australien va permettre à Sinner de revenir sur les talons de Medvedev au classement ATP lundi.

En attendant, il est devenu le cinquième Italien, femmes et hommes confondus, à inscrire son nom au palmarès d'un tournoi du Grand Chelem, après Nicola Pietrangeli (Roland-Garros 1959 et 1960), Adriano Panatta (Roland-Garros 1976), Francesca Schiavone (Roland-Garros 2010) et Flavia Pennetta (Internationaux des États-Unis 2015).

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