Les priorités de Gabriel Nadeau-Dubois | Des députés de QS se ...

15 days ago
Gabriel Nadeau-Dubois

(Québec) En affichant ses priorités pour moderniser Québec solidaire (QS) afin qu’il soit « un parti de gouvernement » ayant un programme plus « pragmatique », le chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois – dont le leadership est contesté par la démission-choc d’Émilise Lessard-Therrien de son poste de co-porte-parole – ouvre la porte à une bien grande question. Qu’est-ce que le pragmatisme ?

Être « pragmatique », une étiquette dont se réclament presque tous les chefs en politique, à commencer par le premier ministre François Legault, qualifie une personne qui est « orientée vers l’action pratique » et qui présente une attitude « qui s’adapte à toute situation », selon ce que définit le Larousse. Des synonymes ? « Positif, pratique, réaliste et utilitaire ». Le contraire : « utopique ».

Jeudi, les membres du caucus de Québec solidaire qui ont accepté de répondre à des questions, toujours ébranlés par le départ précipité de leur ancienne collègue, Mme Lessard-Therrien, avaient tous des définitions à proposer pour ce mot qui doit guider la refonte du programme du parti.

« C’est des mots, et les mots seuls, ça ne veut même pas l’encre avec lequel on les écrit. Il faut mettre de la substance là-dessus », a affirmé le député de Rosemont, Vincent Marissal, qui a été le seul membre du caucus à appuyer l’ex-députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue lors de sa course au co-porte-parolat, remportée à l’arraché l’automne dernier.

M. Marissal reconnaît que la semaine a été difficile. « J’ai vraiment besoin de décanter tout ça », a-t-il dit.

« Gabriel a lancé quelque chose hier. Il faut savoir ce que c’est exactement. Moi, je l’ai appris hier. […] Je pense que c’est [lui] d’expliquer la position. Il n’y a pas juste moi et mes collègues du caucus qui attendent. Il y a les membres, les militants et la population en général qui attend l’explication de ça », a-t-il ajouté.

« Faire des choix »

La députée de Sherbrooke, Christine Labrie, s’est pour sa part reconnue dans les propositions mises au jeu par M. Nadeau-Dubois mercredi.

« Pour moi, le pragmatisme, c’est d’être capable de faire des choix et de comprendre qu’on ne peut pas tout faire en même temps », a-t-elle dit. Mme Labrie a également affirmé que la vision proposée par son chef parlementaire créait des débats au sein de son parti.

Andrés Fontecilla, qui a déjà occupé le poste de co-porte-parole de QS par le passé, est « tout à fait d’accord » avec Gabriel Nadeau-Dubois que le parti doit s’adapter pour réussir à faire des gains.

« On ne veut pas être dans l’opposition éternellement », a-t-il dit, ce à quoi le député de Saint-Henri–Sainte-Anne à Montréal, Guillaume Cliche-Rivard, est tout à fait d’accord. « Je n’ai pas quitté ma pratique du droit au quotidien pour rester dans l’opposition », a-t-il dit.

Une question philosophique

Tout comme M. Nadeau-Dubois, M. Cliche-Rivard se réclame à son tour du pragmatisme en politique, un concept qu’il a difficilement défini en mêlée de presse, jeudi.

« Ça peut vouloir dire plein de choses. […] Pour moi, personnellement, un pragmatique, ça veut dire de prendre des décisions qui sont fondées sur les faits, puis qui nous permettent d’aller de l’avant. […] Pragmatique, ça peut vouloir dire ce que ça veut dire pour qui ça veut dire, là. Mais honnêtement, rentrer dans un débat de philo sur ce que ça veut dire, le pragmatisme, à matin… », a-t-il dit.

Son collègue Sol Zanetti, philosophe de formation, n’était pas présent au point de presse pour alimenter sa réflexion. Au moment de publier, le député de Jean-Lesage n’avait toujours pas réagi aux priorités mises au jeu par Gabriel Nadeau-Dubois ni à la démission d’Émilise Lessard-Therrien.

Dans tous les cas, a reconnu Guillaume Cliche-Rivard, le débat est lancé. Gabriel Nadeau-Dubois aura un premier son de cloche des militants de son parti plus tard ce mois-ci à Saguenay, où il proposera l’adoption d’une déclaration dans le cadre d’un conseil national.

« J’entends les débats. Ce que je trouve sain, c’est important. Si on n’a pas de débats, puis si on n’a plus de débats, on n’est pas Québec solidaire », a résumé Guillaume Cliche-Rivard.

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