Ukraine : Emmanuel Macron n'exclut pas « de nouvelles initiatives ...

15 Mar 2024

Lors d’une interview télévisée jeudi (14 mars), le président de la République Emmanuel Macron est revenu sur ses récents propos sur le potentiel envoi de troupes sur le sol ukrainien. S’il a assuré que la France ne passerait « jamais à l’offensive », il a réitéré l’objectif européen de faire perdre la Russie.

Emmanuel Macron - Figure 1
Photo EURACTIV France

« On n’est pas sûr de le faire. On n’est pas dans cette situation actuellement, mais on n’exclut pas cette option pour le moment », a précisé Emmanuel Macron, lors d’une interview au journal télévisé de 20h, jeudi (14 mars).

Alors que le président de la République a déclenché une polémique en déclarant le 26 février dernier, à l’occasion d’une conférence internationale sur l’Ukraine à Paris, que « rien n’était exclu » concernant l’envoi de troupe en Ukraine, celui-ci a tenu à s’expliquer devant les Français.

Il a d’abord assuré que la France ne serait « jamais » à « l’initiative » d’une quelconque offensive en Ukraine. Toutefois, il « assume d’évoquer cette possibilité ».  « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, mais on ne doit pas la laisser gagner », a-t-il insisté, réfutant l’idée d’une « escalade » guerrière, reproche régulièrement fait par ses opposants.

« Si les choses devaient dégénérer, ça ne serait une fois encore que la responsabilité de la Russie », a-t-il ajouté.

Alors que le Parlement a voté cette semaine un accord de sécurité franco-ukrainien, le président a porté ses attaques contre les partis qui s’y sont opposés, comme La France Insoumise (LFI), ou se sont abstenus comme le Rassemblement national (RN).

Selon lui, « choisir de s’abstenir ou de voter contre un soutien à l’Ukraine, ça n’est pas choisir la paix, c’est choisir la défaite ».

Une attaque à portée électoraliste, critiques certains observateurs, sachant que tous les sondages prédisent une défaite pour le camp présidentiel au élections européennes de juin prochain, loin derrière le Rassemblement national.

Cette séquence télévisée, au Palais de l’Élysée, avait également pour objectif de regagner l’opinion publique, alors que, selon un sondage, 68 % des Français désapprouvent sa prise de position sur le potentiel envoi de troupes au sol.

Initiatives européennes

Alors que la contre-offensive ukrainienne patine et que la situation au front se complexifie pour l’Ukraine, le Chef de l’État a reconnu les « limites » européennes de productions d’obus et de missiles militaires, bien que la France ait « multiplié par trois » la production depuis le début du conflit.

« On accroît nos capacités et nos cadences, mais cela prend du temps. C’est pourquoi on a décidé de les créer en Ukraine. Nous avons fait le travail pour aider l’Ukraine mais nous devons faire plus », poursuit-il.

L’aide à l’Ukraine est un sujet qu’Emmanuel Macron portera ce vendredi à Berlin dans le cadre d’un sommet commun avec la Pologne et l’Allemagne. Ce « triangle de Weimar », poussé par le nouveau Premier ministre polonais Donald Tusk, allié résolu de Kiev, entend intensifier les aides à l’allier ukrainien.

Alors que les États membres de l’Union viennent de se mettre d’accord sur un fond de soutien doté de 5 milliards d’euros, le président de la République ne cache pas vouloir aller plus loin.

« Nous ne pouvons exclure de prendre de nouvelles initiatives au niveau européen » pour aider l’Ukraine, prévient-il, sans en dire davantage. « Si la situation se dégrade, nous serons prêts […] pour que la Russie ne gagne jamais. »

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