Pas de troisième mandat | Valérie Plante ne peut « garantir le même ...

19 hours ago

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, ne sollicitera pas de troisième mandat lors des élections municipales de novembre 2025, disant ressentir une certaine fatigue après sept ans à la tête de la métropole.

Valerie Plante - Figure 1
Photo La Presse

Publié à 10h11 Mis à jour à 12h36

Appel à tous : le départ de Valérie Plante et vous

« Je ne suis pas capable de garantir aux Montréalais le même niveau d’énergie pour quatre années de plus », a annoncé Mme Plante, visiblement émue, mercredi matin, lors d’un point de presse.

« Mais pour la prochaine année, je vais continuer à assumer pleinement mon rôle. J’ai toujours donné mon 100 % et je vais continuer de le faire jusqu’à la fin de mon mandat. Tant que des gens vont dormir dans la rue et que des citoyens vont perdre deux heures dans le trafic pour se rendre au boulot, notre travail n’est pas fini. »

La mairesse a souligné qu’elle se portait bien, mais elle n’a pas précisé ce qui nuisait à son niveau d’énergie et n’a pas répondu aux questions des journalistes après son allocution de 15 minutes. Elle a toutefois mentionné que le poste de mairesse nécessitait d’importants « sacrifices ».

« Malgré la pression, les vents de face et les grands défis, je suis fière de mener, avec dévouement, ce grand navire qu’est la Ville de Montréal », a-t-elle dit.

Les conseillers membres de son parti, Projet Montréal, présents au point de presse, l’ont chaudement applaudie et lui ont donné l’accolade avant qu’elle ne quitte la salle, à l’hôtel de ville.

Commentaires haineux

Il y a quelques semaines, Valérie Plante avait décidé de bloquer les commentaires sous ses publications sur le réseau social X, « afin de limiter les propos discriminatoires, violents, racistes, harcelants, haineux, homophobes, irrespectueux, sexistes et diffamatoires que l’on retrouve malheureusement sur la plateforme », a expliqué son équipe. La mairesse était régulièrement la cible d’insultes et d’injures, parfois violentes.

« Je me suis présentée trois fois devant les Montréalais avec des priorités claires », a-t-elle rappelé, soulignant que sa motivation avait toujours été de travailler pour une ville plus verte, plus sécuritaire et plus résiliente. « Je suis entrée à l’hôtel de ville à ma manière, et je vais aussi quitter à ma manière. La tête haute, en restant moi-même, en gardant mon cœur ouvert et avec droiture. »

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Valérie Plante

Elle s’est dite fière de ses réalisations, comme la gratuité des transports en commun pour les enfants, les parcs éponges permettant de réduire les risques d’inondations et les améliorations à la sécurité pour les piétons aux abords des écoles, à la mémoire de la petite Mariia, morte écrasée par une voiture en décembre 2022.

Mme Plante a remercié ses collègues du conseil municipal ainsi que les employés de la Ville de Montréal.

Valérie Plante en quelques dates

La mairesse, qui est à la tête de la Ville depuis sept ans avec son parti Projet Montréal, avait pourtant affirmé l’année dernière qu’elle se représenterait à nouveau aux prochaines élections.

« Aujourd’hui, si vous me posez la question, c’est oui, avait-elle dit l’an dernier en point de presse en octobre 2023. Il y a des transformations de Projet Montréal, elles sont tangibles, on les voit. Je pense que, de façon générale, les gens apprécient la direction qu’on a prise. »

Le tout survient alors que Mme Plante entamera dans les prochaines semaines la dernière année de son deuxième mandat. Son administration doit notamment présenter au début du mois de novembre son prochain budget, un moment charnière de l’année municipale.

La mairesse avait été réélue pour un deuxième mandat en 2021, avec un peu plus de 52 % des votes, dans un match revanche contre l’ex-maire Denis Coderre.

L’opposition déjà prête

Dans l’opposition, le chef Aref Salem a remercié mercredi Valérie Plante « pour son engagement envers la métropole depuis son élection, malgré nos nombreux désaccords sur la gestion des chantiers, l’itinérance, la sécurité publique et l’état des services aux citoyens ».

« À l’aube des élections municipales de novembre 2025, Ensemble Montréal est mobilisé et prêt à surmonter les nombreux défis auxquels fait face la métropole », a aussi fait valoir M. Salem, dont le parti a lancé à la mi-octobre sa course à la direction. La formation avait été fondée il y a plus de 10 ans lorsque l’ex-maire Denis Coderre souhaitait à nouveau briguer la mairie.

Sur le réseau social X, les réactions politiques n’ont pas tardé après la confirmation du départ de Mme Plante. « Je remercie Valérie Plante pour ses deux mandats comme mairesse de la ville de Montréal. Son amour pour sa ville a été évident tout au long de son engagement politique », a souligné le premier ministre du Québec, François Legault.

« L’engagement de Valérie est sincère. Elle a entamé de grands changements et elle a fait briller l’ensemble du Québec. Chaque fois que nos villes brillent, c’est l’ensemble de notre nation qui brille aussi. Merci pour tout. Partager ta route aura été un réel privilège », a témoigné le maire de Québec, Bruno Marchand.

Chez les péquistes, Paul St-Pierre Plamondon a évoqué « une mairesse déterminée, avec qui j’ai eu l’occasion de collaborer à de nombreuses reprises en tant que député de Montréal ». « Les politiciens occupent une fonction exigeante, qui vient avec beaucoup de responsabilités, dans un climat qui est loin d’être évident. Merci pour toutes ces années consacrées au service public. »

« Comme Montréalais, Rosemontois et critique en matière de Métropole, je lève mon chapeau [à Valérie Plante] et la remercie pour son engagement pour Montréal », a de son côté fait valoir le député solidaire de Rosemont, Vincent Marissal.

Même son de cloche chez les libéraux. « Merci Valérie Plante pour votre dévouement et votre engagement envers notre métropole. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos projets après la politique. D’ici là, continuons de travailler pour toutes les Montréalaises et tous les Montréalais », a dit le chef Marc Tanguay.

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