Départ de Valérie Plante | Qui pourrait lui succéder ?

5 hours ago

L’absence de Valérie Plante en 2025 laisse un important vide, puisque pour l’heure, aucun nom ne s’impose pour la remplacer aux commandes de la métropole. Dans un sondage récemment mené pour La Presse, la majorité des Montréalais se disent incapables d’identifier son éventuel successeur.

Valerie Plante - Figure 1
Photo La Presse

Publié à 1h06 Mis à jour à 5h00

Selon un coup de sonde SOM-La Presse réalisé auprès de 1450 adultes montréalais du 7 au 15 octobre, environ 57 % des répondants ignorent pour qui ils voteraient parmi une liste d’une dizaine de successeurs potentiels à Valérie Plante.

Les Montréalais « ont encore beaucoup de mal à identifier un successeur à la mairesse », explique le vice-président marketing de la firme SOM, Vincent Bouchard.

À ce stade, la candidature la plus forte, Mélanie Joly, n'obtient que 14 % des appuis. Et ce, bien que la ministre libérale ait maintes fois rejeté l’idée de briguer la mairie de Montréal en 2025.

« Il y a assurément de la place pour une nouvelle candidature forte, surtout qu’on sait que Denis Coderre n’y sera plus non plus. Cette course à deux qui prend fin, ça ouvre sans aucun doute la possibilité pour plusieurs candidatures, et même à des indépendants et à de nouveaux partis », commente l’analyste politique et ancienne cheffe du défunt parti Vrai changement pour Montréal Justine McIntyre.

Valerie Plante - Figure 2
Photo La Presse

À ses yeux, les candidats qui espèrent prendre le pouvoir devront éviter de tomber dans le piège de « juste être en opposition à tout ce que proposait Mme Plante et son administration ». « La population veut une candidature plus nuancée, qui comprend la complexité d’une ville », estime Justine McIntyre.

« Du contenu, pas juste des personnalités »

L’experte en gestion municipale et enseignante à l’UQAM Danielle Pilette est du même avis. « Je m’attends à une élection avec plusieurs candidatures, des formations politiques très personnalisées sur certains enjeux, et surtout, des électeurs qui veulent du contenu, pas juste des personnalités », note-t-elle.

« Il y a une perception dans la sphère politique que Montréal est à un point déterminant de son développement, parce que les choses ont beaucoup changé depuis la pandémie. Plus que jamais, le centre-ville souffre de problèmes structurels », ajoute Mme Pilette.

Le départ de Mme Plante « mettra beaucoup de pression sur Projet Montréal », rappelle-t-elle.

« Ça va mettre de l’avant une précampagne, et la capacité de [Projet Montréal] à fédérer ou non les arrondissements centraux avec les plus périphériques, chose que Mme Plante n’a pas vraiment réussi à faire. Là, on risque d’avoir des candidatures qui vont aller à l’essentiel de la mission municipale, soit les services de base, mais aussi la vitalité économique. »

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Photo La Presse
Quelques candidats potentiels Aspirants chez Projet Montréal

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

Le maire du Plateau-Mont-Royal et président du comité exécutif, Luc Rabouin

Le nom de Luc Rabouin s’impose naturellement, puisqu’il est l’actuel président du comité exécutif depuis le départ de Dominique Ollivier, ce qui fait de lui le numéro 2 de l’administration. Il est maire du Plateau-Mont-Royal, l’un des arrondissements les plus centraux et névralgiques de l’île. Il y a aussi Émilie Thuillier, forte d’un long parcours. Impliquée sur la scène municipale depuis 2009, elle est actuellement mairesse d’Ahuntsic-Cartierville et responsable des infrastructures, des immeubles et du maintien des actifs au comité exécutif. Les noms de la conseillère associée Sophie Mauzerolle ou encore de la mairesse de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Laurence Lavigne-Lalonde, peuvent aussi être évoqués.

Et l’opposition ?

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

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Photo La Presse

Le chef par intérim d’Ensemble Montréal, qui forme l’opposition au conseil municipal, n’envisage pas d’être candidat l’an prochain.

L’opposition à l’hôtel de ville, Ensemble Montréal, a lancé il y a quelques jours sa course à la direction pour trouver un candidat à la mairie de 2025. Pour le moment, seul l’entrepreneur Younes El Moustir s’est lancé, mais celui-ci demeure peu connu, et le parti se donne un délai de sept jours ouvrables pour examiner sa candidature. Il commente régulièrement l’actualité à QUB Radio, et a travaillé pendant plus d’une décennie dans le domaine de l’immobilier. Le chef par intérim, Aref Salem, est appuyé par 2,2% des répondants à notre sondage. Il s’est fait connaître dans son rôle de chef de l’opposition, mais n’envisage pas d’être sur les rangs l’an prochain.

D’une colline à une île ?

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly

Certains élus provinciaux ou fédéraux pourraient également s’inviter dans la mêlée. Comme indiqué ci-dessus, Mélanie Joly recueillerait l’avis favorable de plus de 14 % des électeurs, selon notre sondage. Mme Joly a commencé sa carrière politique au municipal ; elle avait obtenu 26,50 % des voix en 2013 à Montréal. Dans les coulisses, on évoque aussi les noms de Vincent Marissal et Gabriel Nadeau-Dubois, deux députés de Québec solidaire qui auraient été sondés pour la mairie de Montréal au cours des dernières années.

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Autres candidats d’envergure

PHOTO IVANOH DEMERS, ARCHIVES LA PRESSE

David Heurtel, alors qu’il était député libéral, en 2018

David Heurtel, cet ancien ministre libéral et, surtout, ce résidant du Vieux-Montréal, a souvent été sondé pour tenter sa chance à la mairie. Cette fois, il récolte 3,4 % d’avis favorables. Sa carrière en fait un choix potentiel intéressant. Il a été attaché de presse de Bernard Landry, président de la Régie des installations olympiques, puis ministre de l’Environnement et de l’Immigration. Enfin, il y a le PDG de Centraide du Grand Montréal, Claude Pinard (1,8 %). Ce dernier a récemment fermé la porte, mais le retrait de Valérie Plante pourrait le pousser à poursuivre sa réflexion. Ce résidant de Saint-Laurent est peu connu du grand public, mais il est bien branché dans le milieu montréalais des affaires et dans le secteur communautaire.

Le sondage SOM-La Presse a été réalisé en ligne, du 7 au 15 octobre, auprès de 1450 adultes habitant Montréal. Les résultats ont été pondérés de manière à refléter les principales caractéristiques sociodémographiques des adultes montréalais. La marge d’erreur maximale est de plus ou moins 3,9 %, 19 fois sur 20.

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