Départ de Valérie Plante | Les réactions fusent

12 hours ago

L’annonce du départ de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a provoqué mercredi une tonne de réactions à travers la scène politique au Québec. La plupart des élus ont salué une mairesse engagée et amoureuse de sa métropole.

Valerie Plante - Figure 1
Photo La Presse

« C’est assez, deux gros mandats comme ça dans une métropole. C’est suffisant pour un humain », lance en entrevue son ancien collègue et ami, l’ex-maire de Québec Régis Labeaume.

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M. Labeaume dit ressentir un grand soulagement pour Mme Plante. Selon lui, la mairesse a « modernisé Montréal en la rendant accessible à la nouvelle génération et aux suivantes, alors qu’elle avait hérité d’une ville qui n’était pas en santé ». « On ne bâtit pas une ville pour les boomers. Ça, elle l’avait compris », ajoute M. Labeaume.

Saluant les années que Valérie Plante a consacrées à la collectivité, l’ancien maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin, souligne qu’elle incarnait une nouvelle génération d’élus ayant une vision plus large du rôle de « la ville moderne », qui ne se contente pas de déneiger les rues et de ramasser les ordures.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

L’ancien maire de Gatineau, Maxime Pedneaud-Jobin

M. Pedneaud-Jobin semble convaincu que Projet Montréal attirera des candidats désireux de succéder à Mme Plante. « C’est un parti d’idées avec un programme clair, qui sait où il s’en va. C’est plus difficile de trouver un chef quand t’es un parti qui fait juste s’opposer. »

L’actuel maire de Québec, Bruno Marchand, considère perdre une « alliée ». Mme Plante et lui avaient mené plusieurs combats de front contre le gouvernement, notamment pour un meilleur financement des transports en commun. « Elle avait une vision pour Montréal, et elle a été cohérente. »

Dans l’opposition montréalaise, le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, remercie Mme Plante « pour son engagement envers la métropole, malgré nos nombreux désaccords sur la gestion des chantiers, l’itinérance, la sécurité publique et l’état des services aux citoyens ».

Valerie Plante - Figure 2
Photo La Presse
« Un climat loin d’être évident »

La décision de Mme Plante a surpris Luc Ferrandez. Joint au téléphone, l’animateur du 98,5 FM et ancien maire du Plateau-Mont-Royal sous la bannière Projet Montréal affirme qu’il voyait la mairesse comme « une femme de pouvoir ». « Elle a beaucoup insisté sur la place des femmes, en constituant un comité exécutif majoritairement féminin. J’ai l’impression qu’elle baisse les bras », commente-t-il.

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Luc Ferrandez

Malgré tout, Luc Ferrandez affirme comprendre la décision de Valérie Plante. « La Ville n’est pas gérable. Le prochain budget va faire très mal, sans parler de celui de la STM. La personne qui va lui succéder ne va gérer que de l’insatisfaction. La Ville s’en va à vau-l’eau, et ça sera de pire en pire. »

Sur les réseaux sociaux, le premier ministre François Legault s’est montré plus prudent. « Je remercie Valérie Plante pour ses deux mandats comme mairesse de la ville de Montréal. Son amour pour sa ville a été évident tout au long de son engagement politique », s’est-il limité à dire.

Chez les péquistes, Paul St-Pierre Plamondon a évoqué « une mairesse déterminée, avec qui j’ai eu l’occasion de collaborer à de nombreuses reprises en tant que député de Montréal ». « Les politiciens occupent une fonction exigeante, qui vient avec beaucoup de responsabilités, dans un climat qui est loin d’être évident. Merci pour toutes ces années consacrées au service public. »

Pour sa part, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a parlé d’une « grande perte pour Montréal, mais aussi pour tout le Québec ». « Tu annonces le tout en disant que c’est une décision difficile, parce que tu aimes ta job. Et ça paraît tellement que tu aimes ta job, que ton engagement est sincère », a-t-il déclaré.

Même son de cloche chez les libéraux. « Merci Valérie Plante pour votre dévouement et votre engagement envers notre métropole, a indiqué le chef Marc Tanguay. Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos projets après la politique. D’ici là, continuons de travailler pour toutes les Montréalaises et tous les Montréalais. »

« Femme de conviction »

Le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Martin Damphousse, a salué « son dévouement et son leadership sur des dossiers majeurs tels que l’adaptation aux changements climatiques, le logement et la mobilité ».

Pendant la COVID-19, Mme Plante a su « prendre les décisions qui s’imposaient, avec empathie et sensibilité à l’égard des plus vulnérables », a estimé le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc.

À Québec, des ministres ont rendu hommage à la mairesse. « Pour moi, qui suis résidant de l’île de Montréal, quand je pense à son legs, au REV et l’ensemble des pistes cyclables. Il y avait un énorme débat autour de la piste cyclable sur la rue Saint-Denis, et maintenant que tous les travaux sont terminés, je pense que c’est un grand succès », a souligné le ministre des Finances, Eric Girard.

La ministre de la Famille, Suzanne Roy, qui l’a côtoyée comme mairesse de Sainte-Julie et présidente de l’Union des municipalités du Québec, seconde M. Girard.

« C’est une femme de conviction, qui croyait en sa ville et qui était capable de défendre ses dossiers, les talons hauts bien ancrés. […] Elle a transformé la ville avec son idéologie, d’emmener une ville ou par exemple il y a plus de place pour le cyclisme, il y avait plus d’intérêt pour les dossiers sociaux », a-t-elle dit.

Avec la collaboration de Gabriel Béland et de Charles Lecavalier, La Presse

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