Le réveil a été brusque pour de nombreux résidants du Québec dimanche matin, alors qu’un tremblement de terre de magnitude 4,6 a secoué plusieurs régions de la province.
Publié à 7h07 Mis à jour à 14h25
Le séisme a eu lieu à 5 h 43, à 26 km au nord-ouest de Drummondville, selon Ressources naturelles Canada. L’évènement, survenu à 18 km de profondeur, a été « légèrement ressenti » à Drummondville, à Trois-Rivières et à Montréal, selon l’agence fédérale.
La petite municipalité de Pierreville, dans le Centre-du-Québec, a été l’épicentre du tremblement de terre.
Aucun incident n’a été rapporté en lien avec le séisme, selon la Sécurité publique.
L’évènement a été « stressant » pour Clément Spénard et sa famille, qui campaient avec leurs amis dans une base de plein air à quelques minutes de Pierreville. « Les 14 campeurs du groupe se sont fait réveiller par la secousse. Certains pensaient que c’était un train », raconte-t-il.
Clément Spénard et ses proches n’ont pas été blessés, mais le père de famille demeure étonné de la puissance de l’évènement. « C’est la première fois que je sentais une secousse aussi forte », souligne-t-il.
Voyageurs importunésLe tremblement de terre a mis les bâtons dans les roues de plusieurs voyageurs dimanche matin. Le train 35 de VIA Rail, qui devait partir de Québec vers Ottawa à 8 h 36, a été retardé, et ensuite annulé complètement en raison du tremblement de terre, selon des courriels obtenus par La Presse.
Camille Gagnon devait embarquer dans le train à Québec vers 11 h 30 pour se rendre chez elle à Ottawa, mais un courriel de VIA Rail l’a informée que l’horaire de l’arrêt du train à cette station serait repoussé à 16 h 20.
Vers midi, la compagnie ferroviaire a recommandé aux passagers d’arriver à la gare d’avance, « puisque l’heure révisée est une estimation et votre train pourrait partir plus tôt », avant d’annuler complètement le trajet vers 13 h 30.
« Évidemment, personne ne peut empêcher un tremblement de terre, mais j’ai trouvé que c’était de la mauvaise gestion », indique Camille Gagnon, qui a décidé de remettre son voyage à lundi, en raison du retard.
Le Québec, une zone sismiqueUn tel séisme est loin d’être un évènement inhabituel au Québec, précise Fiona Ann Darbyshire, sismologue à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Presque chaque jour, des petits tremblements de terre secouent la vallée du Saint-Laurent, mais on ne s’en rend pas compte. C’est une région très sismique.
Fiona Ann Darbyshire, sismologue à l’UQAM
Dans les 20 dernières années, on a enregistré 26 séismes de magnitude 4 et plus au Québec, selon la chercheuse. « On en voit au moins une fois par année, et ça cause habituellement peu de dommages », précise-t-elle.
En 2010, un tremblement de terre de magnitude 5 survenu à Val-des-Bois a toutefois semé le désordre, dont des glissements de terrain et des petits dommages aux résidences, souligne Fiona Ann Darbyshire, en ajoutant que les évènements d’une telle force arrivent environ une fois tous les 10 ans.
Le tremblement de terre d’une magnitude de 6,5 qui a secoué le Saguenay en 1988 a marqué l’imaginaire québécois, malgré les dégâts limités qu’il a provoqués. « Ça, c’était très impressionnant », commente la chercheuse.
Or, le séisme le plus important de l’histoire du Québec remonte à aussi loin que 1663, dans la région de Charlevoix, selon Fiona Ann Darbyshire. « Selon les rapports de dommages de l’époque, on peut estimer très approximativement qu’il était de magnitude 7 », rapporte-t-elle.
Bien qu’un séisme comme celui de dimanche n’ait rien d’inquiétant, des mesures de sécurité s’imposent, rappelle Rudy Hamel, vice-président du conseil d’administration de l’Association de sécurité civile du Québec. « En cas de tremblement de terre, il faut se baisser, s’abriter et s’agripper », souligne-t-il.
