Tim Walz se pose en défenseur des libertés dans un discours ...

22 Aug 2024

Le colistier de Kamala Harris, Tim Walz, a prononcé le plus important discours de sa carrière politique, mercredi soir, au troisième jour de la convention démocrate. Celui qui pourrait être catapulté à la vice-présidence des États-Unis s’est présenté au monde entier en mettant de l’avant ses racines modestes, se disant prêt à en découdre avec le camp républicain.

Tim Walz - Figure 1
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Je n’ai pas donné beaucoup de discours de cette ampleur dans ma vie, mais j’ai donné beaucoup de discours de motivation, a confié à la blague le gouverneur du Minnesota, lui qui n’avait jamais utilisé de télésouffleur avant de devenir le bras droit de Mme Harris au début du mois.

Point d’orgue de la soirée, le passage au micro de Tim Walz a été savamment orchestré. Précédé d’une vidéo dans laquelle sa conjointe, Gwen, a narré son parcours de vie, le candidat à la vice-présidence est monté sur scène au son de la chanson Small Town de John Mellencamp, devant des militants et délégués survoltés.

Il y a un mois à peine, le politicien sexagénaire était peu connu du grand public. Mais depuis son entrée dans la course pour l’élection de novembre, cet ancien enseignant au secondaire et entraîneur de football s’est imposé comme l’une des figures incontournables du Parti démocrate.

Et mercredi soir, dans un discours bouillant de 16 minutes, il a fouetté ses troupes, en misant son va-tout sur cette image de patriote prêt à se relever les manches, voulant éviter à tout prix la division.

C'est l'honneur de ma vie d'accepter cette investiture, a lancé, visiblement ému, le candidat, qui espère séduire les électeurs modérés. Nous sommes tous ici ce soir pour une simple et bonne raison : nous aimons ce pays.

Tim Walz a rapidement mis de l’avant ses racines rurales, comme il vient d’un village du Nebraska peuplé de seulement 400 personnes. Il y avait 24 personnes dans ma classe au secondaire. Et aucun d’entre eux n’est allé à Yale, a indiqué le sexagénaire, décochant une flèche au colistier de Donald Trump, J.D. Vance, qui a fréquenté la prestigieuse université.

Mais je vais vous dire, en grandissant dans une petite ville comme celle-là, on apprend à prendre soin les uns des autres.

Tim Walz entouré de sa conjointe Gwen Walz et de leurs enfants Hope et Gus.

Photo : Getty Images / Chip Somodevilla

Retour sur sa vie

Tim Walz a aussi puisé dans son passé pour défendre sa vision du pays, rappelant avoir instauré comme gouverneur des repas gratuits dans les écoles, protégé le droit à l’avortement et resserré le contrôle des armes à feu.

C'est ainsi que nous construirons un pays où les travailleurs sont prioritaires, où les soins de santé et le logement sont des droits et où le gouvernement ne s'immisce pas dans votre chambre à coucher, a-t-il tonné.

Tim Walz - Figure 2
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Son passé de coach lui a aussi permis de multiplier les métaphores sportives entre les murs du légendaire amphithéâtre des Bulls de Chicago, comparant l’élection à un match de football. C'est le quatrième quart. Nous perdons par un point, mais nous sommes en attaque et nous avons le ballon, a-t-il lancé, pressant les militants démocrates à sauter sur le téléphone et à faire du porte-à-porte.

Il nous reste 76 jours [d’ici la présidentielle de novembre]. Ce n’est rien du tout. Vous aurez le temps de dormir quand vous serez mort!

Or, le passé militaire du colistier lui a joué des tours dernièrement, car le camp républicain a passé au peigne fin ses 24 années de service dans la Garde nationale. Ses rivaux l’ont accusé d’avoir pris sa retraite en 2005 pour fuir un déploiement en Irak, ce qu’a nié le principal intéressé.

Un piège à éviter

Gwen Walz regarde son époux, Tim Walz, le colistier de Kamala Harris, lors de sa soirée de nomination, mercredi, à Chicago.

Photo : Associated Press / Charles Rex Arbogast

Mercredi soir, Tim Walz ne s’est pas fait prier pour servir des attaques mordantes contre Donald Trump et J.D. Vance, qu’il a une fois de plus qualifiés de bizarres et dangereux. Le gouverneur a aussi repris à son compte la stratégie démocrate déployée depuis le début de cette convention : présenter le ticket républicain comme celui qui se préoccupe davantage des riches et des extrêmes que des gens ordinaires.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis prêt à tourner la page sur ces gars-là, a dit Tim Walz, suscitant aussitôt des acclamations bruyantes et enthousiastes.

Or, les électeurs qui les soutiennent ne sont pas des ennemis pour autant, a-t-il précisé, ajoutant sa voix à celles de l’animatrice Oprah Winfrey et de l’ancien président Bill Clinton, qui l’ont précédé au micro. Tous deux ont servi cette même mise en garde : attention de ne pas diaboliser les partisans trumpistes.

Cette famille, un jour, ne pensera peut-être pas comme vous, ne priera peut-être pas comme vous, n’aimera peut-être pas comme vous. Mais ce sont vos voisins et vous veillez sur eux comme ils veillent sur vous, a relevé Tim Walz.

La soirée de mercredi a en outre été l’occasion d’entendre à nouveau des dissidents républicains appeler leurs compatriotes à voter pour Kamala Harris. Ces derniers temps, notre parti ressemble plus à une secte qui adule un criminel, a laissé tomber Geoff Duncan, ancien lieutenant-gouverneur de Georgie.

Les démocrates cherchent activement à rallier les républicains et les indépendants pour cette élection qui s'annonce très serrée. La veille, la convention invitait l’ancienne porte-parole de la Maison-Blanche sous Donald Trump, Stephanie Grisham, qui a qualifié son ex-patron de menteur sans empathie et sans morale.

La grand-messe démocrate se termine jeudi avec l’investiture de Kamala Harris comme candidate du parti à la présidence.

Un témoignage poignant

La troisième soirée de la convention démocrate a été marquée par quelques moments forts, comme la performance de Stevie Wonder et l'apparition surprise d'Oprah Winfrey. Mais le témoignage donné par les parents d'un otage du Hamas a particulièrement marqué les esprits.

La vie de Jon Polin et Rachel Goldberg s'est arrêtée le 7 octobre dernier, lorsque leur fils unique, Hersh Goldberg-Polin, a été enlevé par le Hamas dans la foulée de l'attaque-surprise perpétrée par le mouvement islamiste palestinien en sol israélien.

Le jeune homme de 23 ans est depuis gardé captif dans la bande de Gaza, tout comme 105 autres personnes présumées vivantes. De ce nombre, huit ont la nationalité américaine. Hersh, si tu peux nous entendre, reste fort. Survis, a-t-elle lancé en regardant vers le ciel, avant de river ses yeux vers la caméra.

Son conjoint a quant à lui souligné que le couple avait rencontré Joe Biden et Kamala Harris à plusieurs reprises à la Maison-Blanche. Ils travaillent sans relâche pour un accord de libération des otages et de cessez-le-feu, a soutenu Jon Polin.

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