Les hausses successives du taux directeur donnent peu de répit aux ...

12 Jul 2023
Taux directeur

Les hausses successives du taux directeur n’aident pas les acheteurs de voitures, dont les coûts de financement continuent de grimper.

La Banque du Canada a annoncé mercredi la dixième hausse de son taux directeur depuis mars 2022. C’est à chaque fois une mauvaise nouvelle pour les acheteurs de maison et détenteurs d’hypothèques à taux variables. Il a également un effet potentiel sur les emprunteurs de tout acabit. Les prêteurs ont tendance à augmenter aussi leurs taux d’intérêt pour les achats de divers biens et services, comme les voitures, les meubles, les rénovations et les voyages.

Ainsi, selon Statistique Canada, le taux d’intérêt moyen au pays pour des « avances de fonds pour prêts non hypothécaires, crédit à la consommation, prêts personnels, dont les prêts automobiles » est passé de 5,11 % en février 2022 à 7,69 % en avril 2023, en passant par 8,03 % en janvier 2023.

Dans le financement automobile spécifiquement, les taux d’intérêt moyens se sont maintenus autour de 3 % entre 2018 et 2021, pour atteindre 5,58 % au dernier trimestre de 2022. Ces données sont tirées d’un rapport publié lundi par la Corporation des associations de détaillants automobiles (CADA), utilisant les chiffres fournis par J.D. Power. On y indique aussi que les acheteurs allongent la durée de leur prêt de quelques mois.

« Si j’achète une auto neuve, avec des taux comme ça, ça fait mal, a commenté Charles Bernard, économiste principal à la CADA. On pourrait penser que les gens se tourneraient vers l’usagé, mais il n’y a tellement pas beaucoup d’inventaires que c’est parfois plus rentable d’aller dans le neuf. »

Selon l’Indice des prix AutoHebdo.net, le prix des voitures neuves et d’occasion a continué d’augmenter entre mars 2022 et mars 2023 au Québec, soit de 25,5 % pour les neuves et de 8 % dans l’usagé, ce qui fait respectivement une moyenne de 59 243 $ et de 37 218 $. Du côté de l’Indice des prix à la consommation de Statistique Canada, l’estimation est beaucoup plus modeste. Alors que l’institution avait calculé une hausse annuelle de 11,7 % au Canada pour tous les types de véhicules en mars 2022, on indique qu’elle aurait été de 4,7 % en mars 2023.

Les acheteurs ne sont pas refroidis

Peu importe le chiffre exact, les montants des emprunts pour une voiture n’ont jamais été aussi élevés. L’équipe de la CADA croyait que les taux d’intérêt, jumelés aux prix des voitures, freineraient les ardeurs des acheteurs. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Selon le rapport de l’association, les ventes de véhicules neufs des concessionnaires ont augmenté de 20,60 % en 2022 par rapport à 2021. Le nombre de nouvelles immatriculations a diminué par rapport à 2021, mais il est légèrement plus élevé qu’en 2020.

M. Bernard croit que le phénomène peut s’expliquer par deux variables. « La première, c’est qu’après la pandémie, beaucoup de gens ont de l’épargne et sont en mesure d’assumer ces coûts élevés. Deuxièmement, les gens sont tannés d’attendre pour leur véhicule, qui n’était parfois pas disponible avant 18 mois », a-t-il dit.

L’économiste croit que la demande pourrait peut-être se calmer à la fin de 2023 ou en 2024. Mais d’après lui, les prix redescendront significativement. « Le prix de fabrication a beaucoup augmenté pour les manufacturiers », a précisé M. Bernard.

La location de voiture, quant à elle, n’est plus aussi avantageuse qu’elle l’était par le passé, selon Jesse Caron, expert automobile chez CAA-Québec. Elle fait aussi les frais des hausses de taux d’intérêt. « Lorsque les mensualités de location sont rendues presque aussi élevées que pour un achat, il faut se poser des questions », a jugé M. Caron.

Le bon conseil

Dans ce contexte, quelle stratégie adopter si on envisage d’emprunter pour réaliser un rêve ? Il existe plusieurs façons de financer son projet, que ce soit directement auprès du marchand, de grandes banques ou d’autres types de prêteurs. Chaque client doit donc choisir selon ses besoins, indique Louis-Philippe Ménard, directeur principal, Solutions de financement à la consommation à la Banque Nationale.

« Le bon deal passe par le bon conseil, a-t-il affirmé. Il faut être curieux, s’informer, poser des questions et se faire confiance. Si on sent qu’on n’est pas à l’aise, on a le droit de dire non et d’aller voir d’autres pistes. »

Les sites Internet de plusieurs constructeurs et institutions financières permettent de comparer diverses options. Pour sa part, M. Caron recommande d’éviter les prêts avec un terme de plus de six ans. D’ailleurs, CAA-Québec présente sur son site Web des conseils pour s’y retrouver et ne pas se faire avoir.

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