La Banque du Canada relève son taux directeur à 5% et n'exclut ...

L’annonce était attendue, voire redoutée. Elle est désormais officielle. La Banque du Canada augmente de 0,25 point de pourcentage son taux directeur, le portant à 5 % et n’écarte pas d’avoir besoin de le redresser à nouveau en septembre prochain.

C’est la dixième hausse du taux directeur depuis mars 2022, alors qu’il était encore à son plancher pandémique de 0,25 %. « Ce genre de décision n’est pas facile à prendre », a indiqué le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, en conférence de presse. « Nous avons discuté de la possibilité de ne pas changer le taux et de recueillir plus d’informations. Finalement, nous avons jugé qu’il y avait plus de risques que d’avantages à retarder notre action », a-t-il expliqué.

En ce moment, « il est clairement trop tôt pour parler de baisse des taux d’intérêt », a plus tard indiqué M. Macklem, lors d’une période de questions avec les journalistes.

La Banque du Canada justifie ce nouveau tour de vis par le fait que la demande a affiché un dynamisme plus fort que prévu, et que l’inflation n’est pas encore sous contrôle.

« La croissance de la consommation a été étonnamment élevée, atteignant 5,8 % au premier trimestre », note-t-elle par communiqué. Et même si l’indice des prix à la consommation (IPC) global a largement ralenti depuis son sommet pandémique – passant de 8,1 % en juin 2022, à 3,4 % en mai dernier –, les pressions inflationnistes sous-jacentes ou « fondamentales » restent trop fortes, signale la banque centrale.

Elle souligne qu’il faudra plus de temps que prévu avant que l’inflation renoue avec sa cible de 2,0 %. L’inflation annuelle devrait stagner autour de 3,0 % pendant toute la prochaine année, avant de baisser graduellement pour atteindre 2 % au milieu de 2025.

Possible nouvelle hausse en septembre

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, n’a pas écarté la possibilité de hausses supplémentaire des taux pour mater l’inflation.

« On tente de bien doser notre redressement monétaire. Si de nouvelles données indiquent qu’il faut en faire plus, on est prêts à relever encore le taux directeur. Mais on ne veut pas en faire plus que nécessaire », a indiqué M. Macklem.

« Si on n’en fait pas assez maintenant, il faudra probablement en faire encore plus par la suite. Et si on en fait trop, on risque de créer une situation économique inutilement difficile pour tout le monde », a-t-il expliqué.

Le gouverneur de la Banque du Canada a reconnu que la hausse des taux d’intérêt « créée une situation difficile pour une grande partie de la population canadienne ». Or, plusieurs facteurs continuent de soutenir les dépenses des ménages, a-t-il souligné.

Notamment, les Canadiens gardent une certaine confiance envers le marché de l’emploi, qui reste très tendu malgré quelques signes de détente. « Le taux de chômage a légèrement augmenté, mais reste à un niveau historiquement bas, et la croissance des salaires se situe entre 4 % et 5 % sur plusieurs mois, ce qui est trop élevé pour assurer la stabilité des prix », a dit M. Macklem.

Aussi, le gouverneur a ajouté qu’il était possible que l’épargne accumulée des ménages durant la pandémie serve encore de « coussin » et permette aux Canadiens de soutenir leurs dépenses.

La prochaine annonce de la Banque du Canada concernant le taux directeur aura lieu le 6 septembre prochain.