Du répit pour le portefeuille des Canadiens

12 days ago
Taux directeur

Les trois baisses consécutives du taux directeur, dont la dernière a été annoncée mercredi par la Banque du Canada, permettent à plusieurs citoyens de se sortir la tête de l’eau financièrement ou d’accéder à la propriété.

Le gouverneur de la Banque du Canada l’a reconnu lui-même, les Canadiens ont ressenti fortement la hausse spectaculaire des taux d’intérêt dans les deux dernières années. Ils se sont serré la ceinture. « L’endettement des ménages canadiens est élevé, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles les taux d’intérêt ont eu un effet important », a-t-il déclaré en conférence de presse.

L’annonce de mercredi est donc une bouffée d’air frais, selon Alexandre Bélanger, directeur de district — spécialistes hypothécaires mobiles à la Banque TD. Des baisses sont à prévoir pour les prêts hypothécaires, les prêts automobiles et les prêts personnels. « Ça se répercute dans plusieurs sphères de l’économie. Ça va aussi faire du bien à toutes les PME qui doivent se financer », a-t-il dit.

« Les premiers gagnants sont les détenteurs d’hypothèques à taux variable », souligne toutefois M. Bélanger. Il rappelle qu’environ le tiers des détenteurs de prêts hypothécaires ont opté pour ce type de taux.

« La majorité des prêteurs vont leur refiler la baisse directement ou augmenter le montant alloué au capital dans les paiements mensuels », dit-il. Il a calculé qu’une baisse de 0,25 point de pourcentage représentait une économie d’environ 50 $ par mois sur un prêt de 400 000 $.

L’économiste et chroniqueur Francis Gosselin fait partie de ces propriétaires immédiatement touchés par les fluctuations du taux directeur. « On a acheté la maison juste au moment où les taux commençaient à monter. Bien que je suive ça attentivement professionnellement, je n’avais pas anticipé que ça se rendrait à 5 %. Ça a monté très vite, les montants [des paiements] ont augmenté d’à peu près 50 % depuis qu’on a acheté la maison. »

Il qualifie la situation, survenue au moment où sa conjointe et lui ont eu un bébé, de « douloureuse ». « On a retiré une partie de nos économies », a-t-il précisé.

Les versements ont diminué progressivement avec les baisses du taux directeur, dont la première était en juin dernier. La différence est encore minime, mais elle est encourageante pour M. Gosselin, puisque plusieurs autres baisses de taux sont à prévoir.

4,25%

Il s’agit du taux directeur à la suite de la baisse d’un quart de point effectuée par la Banque du Canada.

Des prêts hypothécaires à renouveler

Par ailleurs, l’économiste fait partie d’un autre groupe de propriétaires sur lesquels l’effet du taux directeur est important : ceux qui doivent renouveler un prêt hypothécaire à taux fixe. En effet, le terme de cinq ans arrive à échéance pour le chalet de M. Gosselin.

Le défi est maintenant de négocier avec son institution financière et de signer une entente au bon moment, puisque les offres deviennent plus alléchantes à chaque baisse du taux directeur. Dans tous les cas, ses paiements vont augmenter, puisque les taux ne sont pas revenus aux niveaux historiquement bas de 2019.

« Il faut magasiner », indique M. Gosselin, recommandant aussi le recours à un courtier hypothécaire, qui peut aller à la chasse aux meilleurs taux pour ses clients.

Alexandre Bélanger, de son côté, suggère aux personnes qui doivent renouveler leur prêt de commencer à magasiner de quatre à six mois avant l’échéance. « On peut réserver un taux quatre mois à l’avance, et s’ils continuent de descendre, le client pourra bénéficier du meilleur taux, a-t-il expliqué. Ça permet aussi de commencer à planifier le budget, parce que les consommateurs qui ont signé en 2020 et 2021 vont quand même avoir un choc. »

Énergie dans le marché immobilier

Courtier immobilier agréé chez Royal LePage, Marc Lefrançois constate un regain d’énergie dans le marché immobilier.

« Dans les quartiers très tendance à Montréal, comme Verdun, Villeray ou le Plateau, on voit jusqu’à 20 % de transactions en offres multiples », observe-t-il. Au plus fort des taux d’intérêt, presque aucune vente ne se concluait en surenchère, rappelle M. Lefrançois, qui croit que cette activité va se déplacer vers les autres quartiers à mesure que les taux vont baisser. Il prédit un automne très occupé pour les courtiers immobiliers.

M. Lefrançois croit que le taux variable sera plus rentable à long terme, mais que les acheteurs doivent s’assurer, s’ils choisissent cette formule, d’être capables de survivre financièrement si les taux viennent à remonter.

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