La Banque du Canada maintient son taux directeur à 5% pour la ...

Une fois de plus et sans surprise, la Banque du Canada fait le choix de la stabilité. Elle maintient son taux directeur qui influence les taux d’intérêt au pays à 5 %. Ceux qui espéraient un signal de baisse imminente seront déçus. « Il est encore trop tôt pour penser à le baisser », a indiqué le gouverneur de l’institution, Tiff Macklem, en conférence de presse mercredi.

C’est la cinquième fois que la banque centrale canadienne maintient le taux directeur inchangé depuis la dernière hausse de juillet. Même s’il n’est pas encore temps d’infléchir les taux, le gouverneur Tiff Macklem a réitéré son message de janvier : les hausses de taux seraient terminées et le conseil de direction se demande désormais combien de temps devra durer la phase de stabilisation.

Signe que la politique monétaire fait son oeuvre pour refroidir l’économie, la croissance de celle-ci « est demeurée faible et en dessous de son potentiel » au cours du dernier trimestre et « les conditions du marché du travail ont continué de s’assouplir graduellement », a souligné M. Macklem.

De plus, les plus récentes données de l’indice des prix à la consommation (lPC) montrent un ralentissement de l’inflation. L’indice est passé de 3,4 % sur une base annuelle en décembre, à 2,9 % en janvier — soit tout juste à l’intérieur de la fourchette cible située entre 1 % et 3 %.

Mais cela n’est pas encore suffisant, selon le conseil de direction de la Banque du Canada, qui demeure « préoccupé par les risques entourant les perspectives d’inflation, surtout la persistance de la forte inflation sous-jacente ».

Notamment, la croissance des prix demeure importante dans le secteur du logement, qui représente « actuellement le principal contributeur à l’inflation », a fait valoir M. Macklem. Selon les estimations de la Banque du Canada, l’inflation devrait rester près de 3 % jusqu’à la moitié de l’année 2024, avant de diminuer progressivement.

À quand une baisse des taux ?

Inflexible, le gouverneur Tiff Macklem a refusé de s’avancer sur un horizon temporel pour le début de la baisse des taux d’intérêt. Cependant, plusieurs économistes estiment que l’affaiblissement des conditions économiques prépare le terrain pour des réductions dans les mois à venir. Notamment, ceux de la Banque Royale du Canada (RBC), de Desjardins et de la TD anticipent une première baisse des taux vers la moitié de cette année, c’est-à-dire vers le mois de juin.

« Toutefois, si les prochaines statistiques sur l’emploi sont décevantes ou que l’inflation se modère plus rapidement que prévu, [la Banque du Canada] pourrait agir dès avril. Car vraiment, que demander de plus ? », écrivait pour sa part Royce Mendes, directeur général et chef de la stratégie macroéconomique chez Desjardins dans une note publiée il y a quelques jours.

La prochaine annonce sur le taux directeur aura lieu dans un mois, soit le 10 avril. La Banque du Canada publiera du même coup son nouveau rapport trimestriel sur la politique monétaire, dans lequel elle fera part de ses projections économiques.