La Banque du Canada abaisse son taux directeur de 50 points de ...
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Pour une deuxième fois de suite, la Banque du Canada frappe un grand coup en abaissant de 50 points de base son taux directeur pour l’établir à 3,25 %.
L'inflation annuelle étant revenue dans la cible de 2 % visée par la politique monétaire de la Banque du Canada, l'institution a de nouveau lâché du lest mercredi en réduisant le coût du crédit pour une cinquième fois depuis le mois de juin afin d'insuffler plus de vigueur à une économie en perte de vitesse et à un marché de l'emploi plutôt tiède.
Au Canada, la croissance économique s’est établie à 1 % au troisième trimestre, légèrement sous la projection d’octobre de la Banque, et elle devrait également être plus modeste que prévu au quatrième trimestre. Les investissements des entreprises, les stocks et les exportations ont tiré la croissance du produit intérieur brut (PIB) vers le bas au troisième trimestre, explique la Banque du Canada dans un communiqué.
La banque centrale souligne en revanche que la consommation et le marché du logement reprennent de la vigueur. Un signe, dit-on, qui indique que les baisses de taux d'intérêt à répétition depuis sept mois commencent à faire effet dans le portefeuille des ménages du pays.
La croissance du chômage, qui a atteint 6,8 % au pays en novembre, est également un indicateur important dont le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, devait tenir compte dans la décision de réduire le taux directeur de 50 points de base plutôt que de 25.
À l'exception des années 2020 et 2021, en pleine pandémie de COVID-19, le taux de chômage n'a pas été aussi élevé au Canada depuis 2017.
L’emploi a continué de progresser plus lentement que la population active. La croissance des salaires a montré des signes de ralentissement, mais elle demeure élevée par rapport à celle de la productivité.
La Banque du Canada s'inquiète par ailleurs des effets potentiellement négatifs qu'auront certaines politiques publiques sur la croissance économique du pays à court terme ainsi que sur l'inflation.
Les réductions des niveaux cibles d’immigration donnent à penser que, l’an prochain, la croissance du PIB sera en dessous de la prévision faite par la Banque en octobre. Les effets sur l’inflation seront vraisemblablement moins prononcés puisque la plus faible immigration freine tant l’offre que la demande, explique l'institution.
La suspension de la TPS sur certains produits de consommation, les paiements uniques aux particuliers et les modifications apportées aux règles de financement hypothécaire auront aussi un impact sur la dynamique de la demande et de l’inflation, croit-on.
Pour ce qui est de l'inflation annuelle, qui oscille autour de 2 % depuis l'été, elle devrait se maintenir autour de la cible de 2 % en moyenne durant les deux prochaines années, prévoit la Banque du Canada.
La croissance économique au Canada a été beaucoup plus lente qu'aux États-Unis, les impressions de croissance du PIB se stabilisant à 1,6 % d'une année sur l'autre en septembre 2024. À l'inverse, aux États-Unis, le taux le plus récent était de 2,7 % d'une année sur l'autre, après avoir passé la majeure partie de l'année 2024 à plus de 3 %, constate pour sa part Chris McHaney, vice-président exécutif et chef de la gestion des investissements et de la stratégie chez Global X Canada.
Non seulement l'économie canadienne croît plus lentement que l'économie américaine, mais elle est également beaucoup plus sensible aux taux d'intérêt, prévient M. McHaney.
Une grande partie des prêts hypothécaires devant être renouvelés en 2025 et 2026, la Banque du Canada ne pourra maintenir des taux d'intérêt trop élevés à l'approche du cycle de renouvellement des prêts hypothécaires, souligne l'expert.