La Banque du Canada abaisse de nouveau son taux directeur pour ...
La Banque du Canada desserre à nouveau sa politique monétaire et abaisse son taux directeur de 25 points de base, pour l’établir à 4,50 %. Ce taux avait subi en juin une baisse identique, un premier signe d’apaisement en plus de deux ans.
De mars 2022 à juillet 2023, le taux directeur a subi dix hausses consécutives avant d’être maintenu à 5 % jusqu’en juin. Avec cette décision, la Banque réitère sa confiance dans le fait que l’inflation continuera de se rapprocher de la cible de 2 % dans les mois à venir.
Les pressions inflationnistes généralisées s’atténuent, a souligné la Banque dans un communiqué, mais la hausse des frais de logement demeure forte, tirée par les loyers et le coût de l’intérêt hypothécaire, et est encore le facteur qui contribue le plus à l’inflation globale.
La Banque tente d’éviter le risque d’un affaiblissement de l’économie et de l’inflation plus important que prévu, a expliqué le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, en conférence de presse.
L'offre est excédentaire dans l’économie et il y a des capacités inutilisées sur le marché du travail, a-t-il souligné. L’économie a donc plus de marge pour progresser sans créer de pression inflationniste.
Aucune surprise pour les économistes, qui s’attendaient à cette baisse, voyant l’inflation annuelle se refroidir en juin. Entre autres en raison d’une hausse moins marquée du prix de l’essence, elle s’est établie à 2,7 %, plus bas que les 2,8 % auxquels s’attendaient les marchés.
Nous avons bon espoir que les ingrédients pour ramener l’inflation à la cible sont en place, a assuré Tiff Macklem. Si elle continue de s’approcher de 2 % comme prévu, il est raisonnable de s’attendre à d’autres baisses du taux directeur.
Il a toujours été logique que la Banque du Canada procède à au moins deux réductions de taux d'affilée avant de faire une pause, expliquait le directeur général et chef de la stratégie macroéconomique chez Desjardins, Royce Mendes, mardi, en prévision de la mise à jour.
La Banque évalue que la croissance économique s’est raffermie pour atteindre environ 1,5 % durant la première moitié de l’année, mais elle note aussi la solide progression de la population, qui s’établit autour de 3 %.
Elle constate une augmentation de l’offre excédentaire, qui tire les pressions inflationnistes vers le bas. Le PIB devrait croître de 1,2 % en 2024 et de 2,1 % en 2025, calmant graduellement l'offre excédentaire dans les deux années à venir, selon ses prévisions.
Dans un communiqué, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) s'est dite satisfaite de la décision, mais elle demeure prudente.
Les taux hypothécaires restent élevés, et cette réduction, à elle seule, ne suffira pas à transformer le secteur de la construction, a averti la direction du service économique de l’APCHQ. Les grandes institutions financières demeurent inquiètes face à la croissance du taux de chômage et de défaut de paiement d’hypothèque.
Dans son précédent rapport sur la politique monétaire, publié en avril, la Banque du Canada prévoyait une reprise de la croissance économique jusqu’au début de 2025, après du surplace dans la deuxième moitié de 2023.