Le franchisé du café Second Cup de l’Hôpital général juif de Montréal a été filmé en train de tenir des « propos haineux » et de faire des « gestes inappropriés ». En réaction, la franchise a décidé samedi de fermer le café et de résilier son contrat.
Publié à 10 h 58 Mis à jour à 15 h 15
« Second Cup a une tolérance zéro envers les discours haineux, a déclaré l’entreprise dans un message diffusé sur ses réseaux sociaux. Les actions de ce franchisé constituent […] une atteinte aux valeurs d’inclusion et de communauté que nous défendons chez Second Cup. »
PUBLICATION TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE SECOND CUP CANADA
L’identité du franchisé du café n’a pas été dévoilée.
Les faits remontent, selon le communiqué, à vendredi soir. Benoît Allard, porte-parole du Collectif Désinvestir pour la Palestine, a cependant démenti que les évènements aient pu avoir lieu pendant la manifestation de vendredi contre l’OTAN.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Benoît Allard, porte-parole du Collectif Désinvestir pour la Palestine
Selon LCN, les évènements se seraient plutôt produits jeudi et seraient liés à des vidéos qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux, prises lors de la manifestation étudiante pour la Palestine qui s’est déroulée près de l’Université Concordia. Sur une première vidéo, on voit une femme portant des lunettes de soleil faire un salut nazi vers des contre-manifestants qui brandissent des drapeaux d’Israël. Sur une autre, on la voit, au même endroit, portant un keffieh et le visage recouvert par un masque, tenir des propos antisémites.
Contactée par La Presse à ce sujet, la Coalition de résistance pour l’unité étudiante syndicale (CRUES) a fermement condamné ces actes. « C’est inacceptable, ce n’était pas du tout l’objectif de la manifestation. C’est dommage et dommageable ce qu’il s’est passé », a réagi Olivier, représentant de la CRUES auprès des médias.
Second Cup précise dans son communiqué avoir pris la décision de fermer sa succursale en concertation avec l’Hôpital général juif, où se trouve le café.
« Le CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal a été avisé qu’une vidéo contenant des propos antisémites et haineux a circulé dans les médias sociaux. Cette vidéo est liée à un franchisé de Second Cup, l’un des locataires privés menant des activités au sein de l’Hôpital général juif », a indiqué Carl Thériault, spécialiste en relations avec les médias du CIUSSS, par voie de communiqué.
« Nous soutenons pleinement la décision de Second Cup de prendre des mesures rapides et décisives dans cette affaire, a-t-il ajouté. Notre CIUSSS […] s’oppose fermement à l’antisémitisme et à toute autre forme de discrimination ou d’incitation à la haine. »
Le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) a précisé ne pas pouvoir confirmer de crime haineux. « Pour l’instant, aucun incident ne semble avoir été rapporté, que ce soit jeudi ou vendredi », a indiqué Véronique Dubuc, agente relationniste médias pour le SPVM.
Le SPVM invite toute personne ayant été victime ou témoin d’un incident ou d’un crime haineux à se présenter dans un poste de quartier pour signaler l’évènement.
Retour sur les évènements de jeudi à l’Université Concordia
Jeudi et vendredi, une grève étudiante en solidarité avec la Palestine a été décrétée dans plusieurs cégeps et universités, pour demander aux institutions, entreprises et gouvernements de « rompre tous les liens avec Israël ». Selon les chiffres fournis par la CRUES, plus de 100 000 étudiants y ont participé. En parallèle de la grève, des manifestations ont eu lieu à Montréal, notamment jeudi, vers l’Université Concordia. Au même moment, des contre-manifestations se sont également déroulées en soutien avec Israël. Des manifestants ont pénétré à l’intérieur de l’Université Concordia jeudi vers 14 h 15 et y sont restés une heure. Des méfaits (graffitis) et des voies de fait envers deux agents de sécurité ont été commis. Le SPVM n’a réalisé aucune arrestation liée à cette manifestation, mais il a indiqué enquêter sur les circonstances entourant ces évènements.Rectificatif Une version précédente de ce texte faisait référence à la manifestation contre l’OTAN de vendredi soir. Nos excuses.