Ils se sont livrés un bras de fer infernal. À la mi-temps d’un troisième affrontement entre les deux équipes, il aurait été impossible d’indiquer qui était supérieur. Tout ça, avant que le Rouge et Or ne s’impose, en remportant la Coupe Dunsmore devant des Carabins, sans réponse.
Publié à 15h08 Mis à jour à 16h59
Laval a soulevé le trophée devant ses partisans, à Québec, après avoir disposé de Montréal par la marque de 22 à 17. Au cours de l’année, les adversaires ont été égaux sur tous les plans. Ils ont amassé autant de points au classement. Ils ont obtenu des nombres de points pour et contre similaires. Ils ont gagné chacun un des duels les opposant, qui se sont tous les deux bouclés par un point.
Un rien ne les différenciait. Tout ça, avant que les Carabins ne s’effondrent, en deuxième demie de la finale de la Coupe Dunsmore. Hormis un touché en fin de quatrième quart, les Bleus ont manqué de souffle, léthargique en possession du ballon.
« Je ne sais pas comment expliquer notre deuxième demie, a indiqué l’entraîneur Marco Iadeluca, après le match. On a été incapables d’aller chercher un momentum offensif. On a manqué de punch. On a mis beaucoup de pression sur notre défensive, qui a dû passer beaucoup trop de temps sur le terrain. »
Après deux quarts, les Carabins menaient 10 à 5. Le Rouge et Or sont revenus de la pause avec un départ canon. Arnaud Desjardins y est allé d’une passe de 41 verges vers Olivier Cool, qui a été laissé complètement seul dans le champ arrière, résultat d’une mauvaise communication des Carabins.
« On leur a donné un touché gratuit, a déploré l’entraîneur Iadeluca. Dans un match de championnat, tu ne peux pas faire des erreurs comme celle-là. »
Il faut toutefois rendre crédit à Olivier Cool, qui, par son sang-froid, n’a jamais aussi bien porté son nom. Le receveur s’est mérité le joueur du match, totalisant 144 verges avec ses réceptions. « Il a connu un match et une année spectaculaires. C’est tout à son honneur », a tenu à louanger Marco Iadeluca, au sujet de son adversaire.
Il s’agissait d’un 11e affrontement consécutif en finale entre les adversaires, et une 17e victoire de la Coupe Dunsmore pour le Rouge et Or.
PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE
Le receveur Olivier Cool (gauche) s’est mérité le titre de joueur du match, totalisant 144 verges avec ses réceptions.
La semaine prochaine, en finale de la Coupe Mitchell, l’Université Laval affrontera les vainqueurs du duel entre les Huskies de l’Université de la Saskatchewan et les Rams de l’Université de Regina, également présenté samedi.
Fin de parcoursOn avait affaire à un duel entre les deux quarts-arrière les plus efficaces par la voie aérienne au pays. Or, en première moitié de match, autant Arnaud Desjardins que Jonathan Sénécal ont eu du mal à rejoindre leurs receveurs.
Desjardins, sacré meilleur joueur de la saison, a réussi à reprendre du poil de la bête, alors que Sénécal a connu une performance en demi-teinte. Malgré des gains de 233 verges par la voie des airs, et deux passes de touchés, Sénécal a terminé la partie avec une efficacité de 55 %.
« À l’image de l’équipe, il a eu des hauts et des bas, a admis l’entraîneur des Carabins. Il y a des ballons échappés par les receveurs qui lui ont fait mal ».
Jonathan Sénécal se rendra disponible au prochain repêchage de la LCF. Réputé comme le meilleur quart-arrière du pays, il est fort possible qu’il ne revienne pas au sein du circuit universitaire, même s’il était éligible à le faire. Il s’agissait probablement donc de sa dernière partie avec les Carabins.
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Jonathan Sénécal se rendra disponible au prochain repêchage de la LCF, réputé comme le meilleur quart-arrière du pays.
« Quand tu regardes la carrière d’un joueur, tu ne t’arrêtes pas qu’un match, rappelle Marco Iadeluca. Il a gagné tellement de grands matchs pour nous, et on a eu l’opportunité de gagner la Coupe Vanier ensemble. Je vais toujours en être reconnaissant. »
« Je suis tellement fier de lui, peu importe ce qu’il a fait aujourd’hui. Il a amené tellement à l’équipe au cours des dernières années, il a changé le programme des Carabins, à sa manière », a pour sa part commenté le receveur Carl Chabot.
Il s’agissait justement du dernier match universitaire de Chabot. Celui-ci est passé à un cheveu de quitter les Carabins, l’an dernier, avant de décider de revenir pour une saison ultime. « Je ne vais jamais regretter cette décision, indique-t-il avec fierté. Même si on n’a pas gagné ce match, on a connu toute une année. »
« Le football aura été une partie énorme de ma vie. Ça aura bâti mes valeurs. Ça m’aura littéralement changé comme personne », conclut-il.