Une marche pour dénoncer la hausse des prix à l'épicerie

28 Jul 2024

À Calgary, l'organisme de justice sociale ACORN a organisé une marche, samedi, pour demander une diminution des prix des produits à l’épicerie.

Radio-Canada - Figure 1
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Une vingtaine de personnes se sont rassemblées au parc Tomkins pour faire une marche d'un kilomètre afin d'attirer l'attention sur la question.

Maggy Wlodarczyk est l‘une des organisatrices de la marche. Elle a suffisamment de revenus pour ne bénéficier d’aucune subvention de la part du gouvernement. Toutefois, devant la hausse du coût de la vie et des prix en épicerie, elle dit ne plus pouvoir se permettre d'acheter de produits frais depuis la pandémie de COVID-19.

Une participante, Kavin Sheikheldin, bénéficie du revenu garanti pour les personnes gravement handicapées de l'Alberta. Elle dit avoir dû visiter des banques alimentaires dernièrement par manque de moyens financiers. Elle vient marcher pour démontrer son soutien et faire entendre sa voix.

Faire pression sur les épiciers

L'organisme a ciblé lors de la marche, cinq magasins, chacun associé à de grandes compagnies d'épicerie telles que Sobeys ou Walmart, afin de remettre une lettre au gérant demandant une diminution des prix.

Maggy Wlodarczyk dit être consciente que les gérants n’ont pas de pouvoir sur les prix, mais elle souhaite que les demandes se rendent jusqu’à ceux qui ont le plus d’influence.

Cependant, selon le directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, la hausse des prix des produits en épicerie n’est pas due à des décisions des propriétaires de compagnies. Les prix seraient plutôt influencés par des phénomènes mondiaux comme la COVID-19, la guerre en Ukraine et les changements climatiques. Ce dernier point est certainement la variable qui affecte les prix des denrées alimentaires à l'heure actuelle, ajoute le spécialiste.

L'organisme ACORN profite de la marche pour collecter des signatures pour une pétition demandant des changements au gouvernement.

Photo : Radio-Canada / Édith Boisvert

Des demandes législatives

Maggy Wlodarczyk précise que son organisme, ACORN, fait également beaucoup de lobbying et de pétitions pour que le gouvernement apporte des changements au niveau gouvernemental et au niveau de l'entreprise.

Parmi les changements législatifs réclamés, il y a celui de taxer les profits des épiciers.

Une solution à double tranchant, pense Sylvain Charlebois. Il est clair que ce sont les consommateurs qui vont payer pour cette taxe-là, soutient le professeur.

Selon lui, une taxation supplémentaire des profits ne fonctionnerait pas, car dans le domaine de l'agroalimentaire [...] on a de minces marges, très minces [marges de profits], explique Sylvain Charlebois.

Les profits des compagnies proviennent plutôt de ventes de produits qui n’ont aucun lien avec la nourriture, poursuit-il.

Le contre-exemple du lait au Québec

L’autre mesure phare que propose le groupe est d’imposer un prix plafond pour des produits essentiels pour des choses comme du pain, du lait, des viandes de base, la volaille et les légumes frais, énumère l'organisatrice de la marche.

Sylvain Charlebois donne en contre-exemple : le Québec et le prix du lait. Le lait au Québec au détail a un prix plafond et c'est au Québec où le lait est le plus cher au Canada [...] En fin de compte, le consommateur paye et écope, donc il faut faire attention à ce qu'on souhaite finalement.

Sylvain Charlebois dit qu'il n'est toutefois pas contre les actions de l'ACORN. C'est important de laisser ces groupes-là s'exprimer, exprimer leur inquiétude, parce que, quand même, les prix ont augmenté, reconnaît le spécialiste.

Un code de conduite

Les principaux épiciers canadiens adhèrent au code de conduite qui entrera en vigueur le 1er juin 2025. Pour le directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l'Université Dalhousie, cette mesure représente une meilleure piste de solution.

Selon Sylvain Charlebois, ce code de conduite ouvrira la porte à de nouveaux acteurs dans le milieu agroalimentaire, ce qui se traduira par une plus grande compétition entre les épiciers. Puisque les mesures amenées par ce code ne visent pas nécessairement la vente au détail, mais plutôt la transformation et la fabrication, explique le directeur.

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