État d'urgence à Port-Cartier en raison des feux de forêt

Les autorités municipales de Port-Cartier ont fait le point samedi matin sur les feux de forêt qui ont forcé l’évacuation de 1000 résidents vendredi soir.

Le directeur général de la Ville, Nicolas Mayrand, a affirmé que « la situation est la même » que la veille. « C’est le statu quo, rien n’a bougé », a-t-il déclaré en conférence de presse.

Le maire de Port-Cartier, Alain Thibault, a décrété l’état d’urgence pour une période de cinq jours puisque l’incendie est « hors de contrôle et assez près des infrastructures » de la ville.

Présente à la conférence de presse, la députée de la circonscription de Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, a annoncé que le gouvernement du Québec allait offrir la même aide financière que l’année dernière, soit jusqu’à 1500 $ pour chaque résidence principale évacuée.

« Le gouvernement va continuer d’être là pour vous. On va apporter le même soutien que l’année passée », a-t-elle promis, ajoutant qu’elle reste en « contact constant » avec le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, et la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, afin de suivre « la situation de très près ».

« Merci pour votre collaboration. Vous êtes entre bonnes mains. Votre sécurité est notre priorité », a assuré Mme Champagne Jourdain.

Le maire a lui aussi remercié les citoyens pour leur réponse rapide. « Tout s’est fait vite et de façon efficace. Tout s’est bien déroulé. Il n’y a eu aucun accident majeur », a-t-il fait savoir.

« Tout le monde va bien et est en parfaite santé », a renchéri M. Mayrand.

L’incendie se trouve actuellement à 13 kilomètres de Port-Cartier, comme c’était le cas vendredi soir.

« Malgré les vents, le feu n’a pas progressé depuis la nuit dernière », a confirmé le directeur du Service de sécurité incendie de Port-Cartier, David Lamarre.

Il a précisé que l’incendie « extrêmement violent et menaçant » au nord du pénitencier de Port-Cartier a été signalé vers midi vendredi. L’évacuation des 230 détenus de l’établissement pénitentiaire a débuté vendredi et s’est poursuivie samedi vers une destination confidentielle.

Les feux ont pris de l’ampleur, s’approchant de 17 à 13 kilomètres de la ville. Heureusement pour les résidents, le brasier ne s’est pas propagé davantage dans les heures suivantes.

Une vingtaine de pompiers municipaux ont été déployés sur le terrain pour aider les spécialistes de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

Samedi après-midi, la SOPFEU rapportait qu’un changement de direction des vents dominants venus du sud-ouest ralentissait la progression des feux vers les communautés, une situation qui pourrait changer si les vents devaient tourner en fin de journée. Des opérations de suppression étaient menées, alors que trois des quatre feux étaient toutefois encore « hors de contrôle ».

M. Lamarre a aussi rappelé l’importance de ne pas circuler en forêt et de ne pas faire de feu à ciel ouvert.

La Sûreté du Québec a envoyé le même message. « Les policiers sensibilisent la population à l’importance de ne pas faire de feu à ciel ouvert et de ne pas s’aventurer en forêt. Le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a émis des interdictions de se trouver en forêt dans les secteurs se trouvant à proximité de Sept-Îles et Port-Cartier. Des policiers s’assurent de faire respecter les interdictions en vigueur », a souligné l’agente d’information Élizabeth Marquis-Guy en entrevue à La Presse canadienne.

Les quelque 1000 personnes évacuées habitent les secteurs du parc Brunel, du parc Dominique et au nord de la route 138.

Un centre d’hébergement temporaire a été érigé à Baie-Comeau, à environ de deux heures de route, pour les accueillir.

En mode prudence

Si une autre évacuation est nécessaire, les résidents des secteurs concernés recevront une « préalerte », a déclaré M. Mayrand. « Nous sommes en communication constante avec la SOPFEU. Tout le monde est en attente de la suite des choses. »

Pour rester au courant des développements à venir, il a invité la population à s’inscrire à la ligne d’information mise en place par la Ville et à être à l’affût des publications sur les réseaux sociaux.

Les autorités du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord sont également aux aguets. « Nous surveillons la situation de près. L’ensemble du CISSS de la Côte-Nord est mobilisé », a soutenu Lucie Cormier, coordonnatrice en promotion et prévention de la santé à la Direction de la santé publique de la Côte-Nord.

Elle a appelé les citoyens à limiter leurs activités à l’extérieur et à faire attention à la qualité de l’air à l’intérieur de leur résidence.

« La mauvaise qualité de l’air et les panaches de fumée peuvent avoir des impacts sur la santé, particulièrement chez les personnes à risques comme les bébés, les personnes âgées, les femmes enceintes et autres clientèles plus vulnérables. »

En fin de journée samedi, la Ville de Port-Cartier a partagé une publication sur ses réseaux sociaux demandant aux citoyens de limiter leur consommation d’eau.

« En ces temps incertains, nos réserves d’eau pourraient être utilisées pour combattre les incendies », a fait savoir la Ville.