Une manifestation d'écologistes force la fermeture du pont Jacques ...

2 days ago
Pont Jacques-Cartier

Le pont Jacques-Cartier a rouvert vers midi ses voies dans les deux directions, après avoir été bloquées toute la matinée par une manifestation d’écologistes.

Vers 11h, les deux militants écologistes qui ont escaladé le pont Jacques-Cartier mardi matin, ont amorcé un peu plus tôt leur descente, accompagnés d’agents de police.

Selon le Collectif Antigone, qui est composé de « grimpeurs activistes d’expérience », les deux militants ont grimpé sur la structure du pont reliant Montréal à la Rive-Sud vers 5 h mardi matin. Le coup d’éclat s’est fait de concert avec le groupe Last Generation Canada.

Une fois rendus au sommet d’une des deux pointes du pont, les deux grimpeurs ont déployé une bannière rouge sur laquelle on pouvait lire : « Le pétrole nous tue. » Le message était inscrit en français et en anglais.

« La vue est super belle, mais ce qu’on vient faire ici, c’est sérieux », a lancé l’un des grimpeurs, qui se présente comme s’appelant Olivier, membre de Last Generation, dans une vidéo tournée depuis le sommet du pont et diffusée sur les réseaux sociaux.

Il a rappelé que le 8 octobre 2019, trois militants d’Extinction Rebellion avaient aussi grimpé sur la structure du pont Jacques-Cartier. À son avis, dans les cinq années écoulées depuis, l’urgence climatique s’est aggravée et les gouvernements n’ont pris aucune mesure significative pour inverser cette tendance.

« Il y a eu des feux de forêt, des inondations, des gens qui ont perdu leur maison, des gens qui sont morts par les coups de chaleur, les canicules s’allongent d’été en été, les effets sur la santé, sur nos maisons, s’accentuent chaque année », a-t-il énuméré.

« Donc les gouvernements sont incapables d’en faire assez pour réduire la crise climatique, et en plus, ils sont incompétents pour nous protéger contre les effets », a-t-il dénoncé.

Olivier a assuré que lui et son collègue Jacob étaient en sécurité. Dans la vidéo, on pouvait voir que les deux hommes portaient un casque et disposaient de l’équipement spécialisé dont ils ont eu besoin pour escalader l’imposante structure verte.

« C’est très important de faire tout ce qu’on peut pour sonner l’alarme, apporter des changements et faire des pressions sur les autorités. Tous ensemble, on est capables de faire la différence », a-t-il martelé.

La circulation perturbée

De son côté, la Sûreté du Québec (SQ) a dirigé l’opération visant à convaincre les deux manifestants de descendre. Celle-ci s’est finalement mise en branle vers 11 h, lorsque des secouristes ont été rejoindre les deux hommes au sommet et les ont accompagnés lors de la descente.

La fermeture du pont Jacques-Cartier en pleine heure de pointe matinale a inévitablement entraîné de la congestion sur les autres axes routiers, surtout sur la Rive-Sud.

Selon le lieutenant Benoit Richard, qui est porte-parole pour la SQ, malgré ce constat, il aurait été impossible de maintenir une voie de circulation ouverte sur le pont pendant l’opération, et ce, pour des raisons de sécurité.

« Si ça prend dix minutes, ça va prendre dix minutes, mais si ça prend plus de temps que ça, on va s’assurer de la sécurité des gens qui sont impliqués », avait-il affirmé lors d’une mêlée de presse vers 7 h 30.

Revendications environnementales

Sur Facebook, lorsqu’un internaute a reproché au Collectif Antigone de « déranger les travailleurs ordinaires qui n’ont aucun pouvoir », le groupe a répondu : « Tous les autres moyens ont été tentés. Il est urgent que le message soit entendu. Le pétrole nous tue et les changements climatiques perturbent déjà la vie de milliers de personnes. »

Last Generation Canada réclame notamment que le gouvernement fédéral adhère au Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, « afin d’arrêter l’extraction et la combustion du pétrole, du gaz et du charbon d’ici 2030 et de soutenir et financer d’autres pays pour qu’ils effectuent une transition rapide, équitable et juste ».

Les deux groupes demandent aussi à Ottawa de créer une agence nationale de gestion des urgences pour répondre aux catastrophes climatiques, comme les feux de forêt et les inondations, et réclament la fermeture de l’oléoduc 9B d’Enbridge, qui transporte du pétrole de l’Ouest canadien jusqu’au Québec.

Selon Olivier, cet oléoduc représente « la plus grande bombe à retardement qui menace l’eau potable et la sécurité des habitants de la grande région de Montréal et partout sur le long du fleuve Saint-Laurent ».

Guilbeault préfère d’autres moyens de militer

Dans une déclaration écrite transmise à La Presse canadienne, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a soutenu qu’il ne s’excusera pas de travailler au sein du « seul parti fédéral à disposer d’un plan climatique crédible ».

« Les mesures que nous avons mises en place nous ont permis de passer d’une situation où, en 2015, nous devions rater nos objectifs en matière d’émissions à une situation où, pour la première fois, les émissions diminuent alors que l’économie tourne à plein régime », a-t-il fait valoir.

En 2001, M. Guilbeault, qui militait alors pour Greenpeace, avait lui-même fait les manchettes lorsqu’il a escaladé la tour du CN, à Toronto. Avec son collègue Chris Holden, il a déployé une bannière sur laquelle on pouvait lire : « Canada and Bush – Climate Killers ».

« J’apprécie la mobilisation de ce groupe en faveur de l’action climatique et je l’invite à se pencher plus avant sur notre bilan. En tant que militant, je préfère les méthodes de lutte qui permettent de garder la population de notre côté », a ajouté le ministre dans sa déclaration.

À voir en vidéo
Read more
Similar news
This week's most popular news