(Ottawa) Pierre Poilievre devrait assister à la prochaine assemblée générale annuelle de l’Assemblée des Premières Nations (APN) pour la première fois depuis qu’il dirige le Parti conservateur.
Alessia Passafiume La Presse Canadienne
Son porte-parole, Sebastian Skamski, a confirmé mardi que M. Poilievre assistera à l’assemblée générale de l’APN le mois prochain à Montréal et qu’il y prononcera un discours.
M. Poilievre devrait également participer à une séance de questions-réponses avec les chefs des Premières Nations, dont certains ont déjà exprimé leur scepticisme quant à ses promesses de réconciliation avec les Autochtones.
Le chef conservateur a déjà rencontré des chefs autochtones pour leur dire qu’en tant que premier ministre, il ne leur mettrait pas de bâtons dans les roues, surtout lorsqu’ils voudront générer de la croissance économique pour leurs communautés.
Sa participation prévue à l’assemblée générale annuelle en juillet à Montréal survient alors que la cheffe nationale nouvellement élue tente de tisser des rapprochements au sein de ce parti après des tensions avec les gouvernements conservateurs précédents.
Plus tôt cette année, la cheffe nationale, Cindy Woodhouse Nepinak, a déclaré qu’elle préférait demeurer « optimiste » et croire que M. Poilievre collaborerait avec les Premières Nations s’il remportait les prochaines élections. Elle a souligné que les jeunes Autochtones avaient été particulièrement frustrés par les gouvernements de Stephen Harper.
« Ce n’est certainement pas la relation que je souhaite », a-t-elle déclaré.
M. Poilievre s’était déjà adressé à l’APN en décembre 2022, dans un message vidéo qui avait été hué par certains participants présents à l’assemblée extraordinaire.
Le chef de la Première Nation de Nipissing, Scott McLeod, s’était ensuite adressé au micro en exhortant les organisateurs à « ne jamais présenter une vidéo comme celle-là aux survivants des pensionnats », ce qui a suscité les applaudissements des personnes présentes.
De nombreux Autochtones se souviennent de M. Poilievre pour les commentaires qu’il avait tenus le jour où le premier ministre Harper a présenté les excuses du Canada aux survivants des pensionnats à la Chambre des communes en 2008.
S’adressant à la station de radio CFRA avant les excuses solennelles en Chambre, M. Poilievre avait déclaré qu’il n’était pas sûr que les Canadiens « en aient pour leur argent », en parlant des indemnités versées aux anciens élèves autochtones qui avaient été forcés de fréquenter les pensionnats fédéraux. M. Poilievre s’était excusé peu de temps après.
La Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, mise en œuvre en septembre 2007, a alloué 1,9 milliard aux anciens élèves.
M. Poilievre a tenté depuis de faire des percées auprès des Premières Nations, notamment en suggérant, plus tôt cette année, une mesure pour que ces communautés puissent percevoir elles-mêmes des taxes auprès de l’industrie des ressources naturelles – ce qui, selon lui, accélérerait les négociations et l’approbation des projets d’exploitation.
Cette mesure avait été élaborée par la Commission de la fiscalité des Premières Nations, un organisme indépendant, et présentée par la suite au Parti conservateur.