« Superministre » de la CAQ | Pierre Fitzgibbon démissionne

15 days ago

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Pierre Fitzgibbon - Figure 1
Photo La Presse

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon

(Rimouski) Poids lourd du gouvernement Legault, le « superministre » de l’Économie et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, démissionne, un départ qui survient à la veille de la rentrée de l’Assemblée nationale la semaine prochaine, a appris La Presse d’une source sûre.

Publié à 8h05 Mis à jour à 14h47

Le premier ministre François Legault doit ainsi rebrasser les cartes, alors que l’on s’attendait à un remaniement ministériel seulement à la fin de l’année ou au début de 2025. En coulisses, on évoque une opération plutôt modeste, un « ajustement ministériel » qui, en règle générale, implique de changer de fonctions certains ministres et de ne pas recruter de nouveaux membres parmi le caucus. Le retour en Chambre est si imminent qu’il serait bien hasardeux pour M. Legault de changer son équipe en profondeur.

La nouvelle tombe alors que les députés caquistes se réunissent en caucus mercredi et jeudi à Rimouski afin de préparer la session parlementaire. Le premier ministre a deux activités sur place ce mardi après-midi ; des rencontres avec le maire Guy Caron et la double médaillée olympique Maude Charron.

François Legault s’est fait avare de commentaires à son arrivée à l’hôtel de ville de Rimouski. « On a un souper qui était prévu depuis longtemps avec tous les députés ce soir. Pierre Fitgibbon va d’abord parler aux députés ce soir, et je vais vous rencontrer demain matin avec Pierre Fitzgibbon pour vous donner tous les détails », s’est-il contenté de dire.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Pierre Fitzgibbon et François Legault

Le départ de la vie politique de Pierre Fitzgibbon s’est réglé au cours des derniers jours. Le ministre a fait savoir à M. Legault qu’il voulait quitter toutes ses fonctions en décembre. Le premier ministre lui a plutôt demandé de ne pas attendre et de démissionner dès maintenant. Un cercle restreint de personnes était au courant de ce dénouement, qui a finalement fait l’objet d’une fuite. M. Fitzgibbon a informé les membres du conseil des ministres de sa démission mardi. Selon le plan de match prévu au départ, Pierre Fitzgibbon devait annoncer son départ à ses collègues députés réunis en caucus à Rimouski puis faire une conférence de presse mercredi matin. Le démissionnaire a décliné une demande d’entrevue.

« Il faut laisser la place à la relève »

Depuis des mois, Pierre Fitzgibbon refusait de s’engager à terminer son mandat. Il entretenait le flou sur le moment de son départ de la vie politique. L’homme de 69 ans disait la semaine dernière qu’il prépare sa succession, car « on ne rajeunit pas » et « il faut laisser la place à la relève ». François Legault était forcé régulièrement de répondre aux questions au sujet de l’avenir de son superministre. Le sujet prenait de plus en plus de place dans l’espace public.

Pierre Fitzgibbon a confirmé son départ à quelques personnes mardi. Il quitte la vie politique alors que son projet de loi sur l’énergie doit faire l’objet d’une consultation publique en commission parlementaire à compter de la semaine prochaine.

Lisez « Une réforme à finir »

Pierre Fitzgibbon est un proche de François Legault. En plus d’être deux anciens hommes d’affaires indépendants de fortune, ce sont deux comptables qui ont étudié ensemble à HEC Montréal (promotion 1978).

M. Legault l’avait approché pour être candidat en 2012, mais M. Fitzgibbon avait refusé et avait suggéré le nom d’un proche, Christian Dubé – maintenant ministre de la Santé.

« Fitz », comme on le surnomme, a fait le saut en politique en 2018, en se présentant dans Terrebonne. Une élection partielle devra y être déclenchée d’ici six mois, au moment où le Parti québécois est en tête dans les intentions de vote.

Le site de projections électorales Qc125 parle de cette circonscription comme d’un gain « probable » pour la formation de Paul St-Pierre Plamondon.

Dès son arrivée au pouvoir, François Legault a nommé Pierre Fitzgibbon ministre de l’Économie. Il s’est décrit lui-même comme une « bibitte » en politique ; c’est un électron libre avec tout un franc-parler. Il a notamment réformé Investissement Québec, provoquant une controverse avec la nomination de son ami Guy Leblanc comme patron.

Pierre Fitzgibbon a eu des accrochages avec la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale. Il avait dû démissionner en 2021 après un quatrième rapport embarrassant. Il avait retrouvé son poste au retour des vacances d’été ; le purgatoire avait duré trois mois.

Pour son deuxième mandat comme premier ministre, François Legault avait décidé de donner encore plus de pouvoir à Pierre Fitzgibbon en lui confiant l’Économie et l’Énergie. Deux dossiers majeurs ont retenu l’attention : le développement de la filière batterie – avec le pari Northvolt, un projet qui aura jusqu’à 18 mois de retard finalement – et le lancement d’un plan pour doubler la capacité de production d’Hydro-Québec.

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