Le musée Picasso à Paris en voit de toutes les couleurs avec le ...
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Un anniversaire haut en couleurs
Paul en Arlequin (1924) de Pablo Picasso, présenté dans l’exposition « Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », musée Picasso, Paris, 2023 (©Guy Boyer).
En parallèle aux innombrables expositions en Espagne et en France (le Centre Pompidou prépare une méga présentation des dessins de Picasso à l’automne) de l’année Picasso 2023, le musée Picasso se devait de célébrer ses collections nées de plusieurs donations et dations. D’où l’invitation à Paul Smith qui signe ici, pour la première fois, l’accrochage d’un musée. « Un véritable défi », assure le designer anglais prêt à recommencer ailleurs.
De gauche à droite : Buste (1907), Buste d’homme (1907) et Nu assis (1907) de Pablo Picasso, présenté dans l’exposition « Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », musée Picasso, Paris, 2023 (©Guy Boyer).
Les propositions colorées de Paul Smith sont parfois un peu trop évidentes : bleu pour la période bleue, vert pour les chèvres ou les variations picassiennes autour du Déjeuner sur l’herbe de Manet. Pour la période des Demoiselles d’Avignon, devenues ici les Pink Ladies, il a choisi un rose chocking, qui malmène tout de même les œuvres préparatoires au chef-d’œuvre de 1907. Peut-être a-t-il voulu évoquer la palette limitée de l’artiste se résumant alors à des variations d’ocre ? Alors pourquoi pas de l’ocre ?
De gauche à droite : Femme au chapeau à plume assise dans un fauteuil (1919), Tête de femme (1941), Figure (1935), Homme à la cheminée (1915), Olga dans un fauteuil (1918) et, au centre, L’Arrosoir fleuri (1952) de Pablo Picasso, présentés dans l’exposition « Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », musée Picasso, Paris, 2023 (©Guy Boyer).
D’autres fois, le fonds choisi pour les murs pose de vraies questions comme ces lés de papiers peints à fleurs entourant le portrait d’Olga dans un fauteuil ou les collages des années 1910. Pour Olga, on retrouve les fleurs de son châle coloré. Pour les collages, on voit bien que ceux-ci sont constitués en partie de papiers peints de récupération. Une mise en abime très intéressante évoquant la matérialité de l’œuvre et sa relation au mur sur lequel elle est accrochée.
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Fulgurances décoratives
Assiettes et plats de Vallauris (1947-1949) de Pablo Picasso, présentés dans l’exposition « Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », musée Picasso, Paris, 2023 (©Guy Boyer).
Parfois, l’accrochage de Paul Smith frise au génie. Ainsi de cette salle dédiée aux productions céramiques de Vallauris des années 1947 à 1949. Chaque assiette, chaque plat est différent, est orné d’un motif animalier ou humain. Picasso sait utiliser la rondeur du support, le marli creux, le fonds plat. Il rajoute des bouts de terre blanche, incise, triture. Pour montrer le caractère unique de ces créations, le designer leur réserve douze emplacements parmi des alignements d’assiettes blanches toutes semblables.
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Deux femmes en rayures
De gauche à droite : Buste de femme au chapeau rayé (1939), Portrait de Dora Maar (1937) et Femme assise au chapeau (1939) de Pablo Picasso, présentés dans l’exposition « Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », musée Picasso, Paris, 2023 (©Guy Boyer).
L’une avait des cheveux noirs, l’autre était blonde. Pablo Picasso peint la photographe surréaliste Dora Maar (au centre) avec des couleurs de soleil ou des rayures rouges qui la rendent agressive (à droite). Pour Françoise Gilot, la blonde, il opte pour un trait plus souple, aimable (à gauche). Les rayures, dans les deux cas, rappellent leurs situations difficiles, entre tension et enfermement
Bacchanale au taureau noir (1959) et Faune aux branchages (1948) de Pablo Picasso, présenté dans l’exposition « Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », musée Picasso, Paris, 2023 (©Guy Boyer).
Pour évoquer les centaines d’expositions que Picasso a inaugurées de son vivant, Paul Smith a proposé de couvrir d’affiches les murs de la dernière salle, saturant l’espace de ces publicités qui font concurrence aux œuvres. Seules quelques estampes résistent à ce jeu de lignes et de couleurs.
Pablo Picasso, portrait de Dora Maar, 1937 ©Guy Boyer
« Célébration Picasso. La collection prend des couleurs ! », Musée Picasso, 5 Rue de Thorigny, 75003 Paris, jusqu'au 27 août