Déraillement à Longueuil | En quoi le peroxyde d'hydrogène est-il ...

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Peroxyde d'hydrogène - Figure 1
Photo La Presse

Un train contenant du peroxyde d’hydrogène a déraillé jeudi matin, à la gare de triage de LeMoyne, un secteur de Longueuil

Un train contenant du peroxyde d’hydrogène a déraillé jeudi matin à Longueuil. En quoi cette matière peut-elle être dangereuse ?

Publié à 11 h 44 Mis à jour à 12 h 40

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Le peroxyde d’hydrogène est un composé chimique qui, lorsqu’on le mélange à de l’eau, est parfois appelé « eau oxygénée ». On peut se servir de ce liquide incolore comme agent blanchissant ou comme antiseptique, ou encore pour traiter l’eau des piscines. À plus forte concentration, il peut être utilisé comme comburant (substance permettant la combustion d’un combustible) pour la propulsion de fusées.

« C’est une molécule qui est peu stable », souligne Gregory Patience, professeur au département de génie chimique à Polytechnique Montréal.

Sur les huit wagons qui ont déraillé, l’un d’eux en contenait, selon Mathieu Gaudreault, directeur des relations publiques du Canadien National (CN).

Gregory Patience a étudié les photos provenant de la scène du déraillement, et pour lui, il est « peu probable » que le panache blanc s’échappant du wagon blanc soit du peroxyde d’hydrogène.

« Normalement le peroxyde d’hydrogène est un liquide, il n’est pas transporté sous pression. Selon moi, je ne pense pas que ce soit ça, cette fuite », avance-t-il prudemment.

Quels sont les risques ?

Il s’agit d’un oxydant puissant, particulièrement instable s’il est chauffé ou soumis à un choc.

Le principal risque que pose le peroxyde d’hydrogène, comme ici lors du déraillement d’un train en contenant, est donc le risque d’explosion. « Tout dépend de la concentration », souligne Gregory Patience. « Mais habituellement, on le transporte à forte concentration, pour éviter de transporter trop d’eau. »

Contrairement à de l’eau oxygénée vendue en pharmacie, dont la concentration est généralement de 3 %, on transporte habituellement le peroxyde d’hydrogène à des concentrations avoisinant les 35 % (voire plus), précise l’expert.

Si du peroxyde d’hydrogène entre en contact avec certaines matières organiques, il peut y avoir une réac​tion violente. Il ne brûle pas lui-même, mais il peut favoriser l’inflammation de matières combustibles. Par exemple, mélangé à de l’huile ou à du kérosène, à haute concentration, il peut provoquer l’inflammation spontanée de matériaux tels que le bois, la paille ou le coton.

Cette molécule est naturellement produite par l’organisme ; mais elle peut être toxique et corrosive à haute concentration. Elle peut provoquer des lésions graves de la peau et des yeux, et irriter les muqueuses digestives et respiratoires si on ingère ou si on en respire. « Il ne faut surtout pas y toucher », martèle Gregory Patience.

Une fois dans l’environnement en revanche, le peroxyde d’hydrogène ne s’accumule pas. Il peut être toxique pour la faune et les végétaux à court terme, mais il se transforme très rapidement en eau et en oxygène.

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