Flyers 0 – Canadien 5 | Patrik Laine fait bonne impression

24 Sep 2024

Il y a les camps d’entraînement sans histoire, et il y a l’actuel camp du Canadien.

Patrik Laine - Figure 1
Photo La Presse

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Le retour de Kirby Dach est possiblement le plus attendu depuis la Résurrection. Chaque geste de Patrik Laine est noté comme s’il s’agissait d’une souris de laboratoire.

Les jeunes défenseurs, Lane Hutson en tête, sont suivis méticuleusement. Juraj Slafkovsky est gonflé à bloc. Josh Anderson aussi, apparemment. La fébrilité est palpable.

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Lane Hutson (48)

À l’ombre de cet emballement se joue une belle bataille. Celle, moins sexy, pour le poste de 13e attaquant. Peut-être aussi pour le 14e, si le personnel d’entraîneurs décide de garder sept défenseurs au terme du camp.

Effet du hasard, ou pas du tout, Emil Heineman, Alex Barré-Boulet et Oliver Kapanen, trois des principaux adversaires de cette lutte, étaient réunis au sein de la même unité, lundi soir.

Des trois, c’est Kapanen qui a connu la sortie la plus spectaculaire. La semaine dernière, il est arrivé dans la métropole en toute discrétion, après avoir fait l’impasse sur le camp des recrues. Le Finlandais affirme à qui veut l’entendre qu’il souhaite s’établir dans la LNH dès cette saison. À la suite de sa prestation contre les Flyers, on peut se demander s’il jouera de nouveau en Suède, où l’attend un contrat de la SHL, principal championnat du pays.

Sa capacité à patiner dans l’espace en possession du disque est impressionnante, ce qui pourrait sembler contre-intuitif pour un joueur habitué à une plus grande patinoire. « C’est un peu différent, a-t-il admis en fin de soirée. Mais j’ai confiance en moi. Je veux transporter la rondelle au bon endroit, sans m’en débarrasser et sans mettre l’équipe dans une position inconfortable. »

Ses vœux n’ont pas été que pieux, puisqu’il a probablement été le meilleur attaquant du CH. En zone adverse, la rondelle semblait coller à son bâton, et ses replis défensifs étaient consciencieux. Il a en outre gagné la majorité de ses mises en jeu (8/14).

Patrik Laine - Figure 2
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À ses côtés, Barré-Boulet et Heineman n’ont pas été en reste, obtenant chacun un but et une mention d’aide. Combattif, le Québécois a en outre provoqué deux punitions de l’adversaire, tandis que le Suédois s’est signalé par sa présence physique (quatre mises en échec) et son tir précis.

Cette combinaison de trois joueurs en compétition directe n’a rien de bizarre, a assuré Barré-Boulet. « Ça va être le gars qui va le mieux jouer, qui va le mériter le plus, qui va rester, a-t-il souligné. On a une bonne compétition entre nous, mais très saine et très positive. Si je joue bien, ça aide les autres, et s’ils jouent bien, ça m’aide. »

Évaluation

L’entraîneur-chef Martin St-Louis n’a pas analysé en détail le travail de ses trois attaquants. Il s’est contenté de « lever [son] chapeau » aux dépisteurs qui ont trouvé les jeunes joueurs présents au camp, à commencer par Kapanen, qu’il ne « connaissait pas » jusqu’à tout récemment.

Celui-ci peut-il aspirer sérieusement à un poste à Montréal ? lui a demandé un reporter. « On évalue tous les joueurs », a sommairement répondu le pilote.

Un élément qui pourrait faire la différence dans sa décision sera peut-être bien la capacité de l’heureux élu à jouer en infériorité numérique. En l’absence de Rafaël Harvey-Pinard, blessé, un poste doit être pourvu à court d’un homme. Les options, à l’interne, ne sont pas infinies. Josh Anderson a passé un peu plus de deux minutes dans cette phase de jeu, lundi, tout comme Kapanen et Heineman.

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Kapanen (91) sur une mise en jeu

Là encore, le Finlandais a semblé tout à fait à son aise, lui qui est habitué à jouer à quatre contre cinq dans son pays natal. « La glace est plus petite [qu’en Europe], alors tu dois être plus rapide et plus conscient de ce qui se passe, a-t-il reconnu. Mais en jouant intelligemment avec son bâton et en se positionnant bien, ça devrait bien aller. »

On ne finit jamais de répéter que ce n’était qu’un premier match présaison. Les joueurs, toutefois, sont « toujours en audition », a rappelé Martin St-Louis. Y compris ceux qui luttent pour devenir l’attaquant en surplus. L’histoire récente du club nous a appris, après tout, qu’une blessure est si vite arrivée. Une promotion aussi.

Patrik Laine - Figure 3
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Les matchs hors concours, « c’est des occasions de voir ce que les joueurs sont capables d’absorber », a repris l’entraîneur. « Ils reçoivent beaucoup d’informations en peu de temps, et leur évaluation est continue. »

Bon départ pour Laine

Parlant d’évaluation, celle de Patrik Laine est passée à une phase plus sérieuse avec ce premier match. Pour l’occasion, le gros attaquant a plutôt bien paru, surtout pour un joueur qui n’avait pas pris part à un match depuis neuf mois et dont l’entraînement estival s’est amorcé sur le tard.

Avec Kirby Dach et Alex Newhook à cinq contre cinq, et encore en avantage numérique, Laine a obtenu quelques chances de marquer. Son synchronisme, toutefois, semblait encore rouillé.

« Je pense que ç’a bien été, si ce n’est que j’étais incapable de décocher un tir potable ! s’est-il exclamé. Mais je ne suis pas trop inquiet. Je vais me rajuster. »

L’accueil des partisans à son égard a néanmoins été chaleureux. En première période, lorsqu’il s’est emparé du disque pour la première fois dans sa zone, une ovation a pris vie à mesure qu’il avançait jusqu’en territoire adverse.

Le principal intéressé a tout entendu. « Mais la prochaine fois, j’aimerais bien faire quelque chose de bien avec la rondelle », a-t-il blagué, en référence au jeu qui a avorté à l’autre bout de la patinoire.

Martin St-Louis a estimé que son nouveau protégé avait disputé un « bon match », mais qu’il préférait « passer plus de temps avec lui » avant de se prononcer sur la suite de son intégration.

Un peu plus tôt, il avait souligné qu’il souhaitait que Laine soit au sommet de sa forme pour le début officiel de la saison, le 9 octobre, sans toutefois faire de cette date une cible absolue. Il lui reste encore plus de deux semaines pour se faire une idée.

Le nouveau venu a cependant laissé une bonne première impression. C’est déjà pas mal.

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Patrik Laine (42) et Lane Hutson (48)

Dans le détail

Patrik Laine - Figure 4
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Énième baptême pour Hutson

On dirait que la carrière professionnelle de Lane Hutson n’en finit plus de commencer. Premier match de saison le printemps dernier. Premier camp des recrues il y a quelques jours. Premier match présaison lundi… Ce énième baptême a plutôt mal commencé pour lui, alors qu’il a écopé d’une punition pour bâton élevé dès sa première présence, après avoir été battu de vitesse par Anthony Richard, qui fonçait vers le filet. Ce faux départ s’est avéré sans conséquence – « si c’était à refaire, je prendrais encore la punition », dira Hutson après coup –, et il l’a rapidement effacé en connaissant un fort match. Le défenseur a notamment été le joueur le plus utilisé de son camp (21 min 19 s) et a pu faire l’étalage de ses habiletés individuelles. Pensons par exemple à sa capacité à attirer un couvreur avant de passer le disque à un coéquipier libre, qui force l’admiration. Cette performance lui a valu la première étoile de la soirée ainsi qu’une ovation, suivie par une entrevue au centre de la glace avec Marc Denis. « C’était surréel, je ne m’étais jamais senti comme ça, a-t-il raconté. J’étais très nerveux. Je ne pense pas avoir donné de très bonnes réponses… »

Josh est-il de retour ?

La saison dernière, à un moment où Josh Anderson semblait reprendre vie au terme d’une longue léthargie, Martin St-Louis avait affirmé que son gros ailier était « de retour ». L’histoire nous a appris que ce n’était qu’un mirage. Lundi, Anderson complétait un trio avec Christian Dvorak et Joshua Roy. Pendant une bonne partie de la soirée, on a vu l’attaquant qu’on connaissait : dynamique… mais peu efficace. Son tir hors cible alors qu’il était fin seul dans l’enclave, au premier vingt, résumait assez bien son match jusque-là. Le même Anderson a toutefois semblé gagner en confiance au cours de la rencontre, et a même marqué au dernier tiers à la suite d’une jolie passe de Roy. Dès les instants suivants, il se signalait dans sa zone avec un solide coup d’épaule. Le rôle qu’il jouera au sein du CH de 2024-2025 n’est pas encore clair, mais une chose demeure : quand il est en pleine possession de ses moyens, il est toujours très visible, et pour les bonnes raisons. « Quand il est dans un bon état d’esprit, c’est très bon pour nous », a conclu St-Louis, après la rencontre.

Plutôt facile pour les gardiens

Après une année de mélodrame quasi ininterrompu à propos des gardiens de but montréalais, il n’y a strictement rien à raconter à ce sujet à l’actuel camp d’entraînement. Ça s’est un peu reflété lundi, lorsque Cayden Primeau (12) et Jakub Dobes (13) se sont partagé un jeu blanc assez terne. Sans rien enlever aux hommes masqués, il est difficile de faire abstraction de la faiblesse de la formation qu’ont déployée les Flyers. Ces derniers ont néanmoins frappé le poteau à trois reprises. Et Primeau a joué de chance, en première période : il semblait avoir « pondu » une rondelle dans son but après un bond capricieux, mais les officiels, à la suite d’une révision éclair, ont conclu qu’un nébuleux geste d’obstruction avait été commis. C’est le camp pour tout le monde, dirons-nous. Le même Primeau s’est toutefois racheté en stoppant une attaque à deux contre zéro. Martin St-Louis a rendu hommage au travail de ses portiers, qui n’ont rien donné en huit minutes de désavantage numérique.

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Le Canadien a touché la cible à cinq reprises, avec quatre buts en troisième période.

Prochain match : Devils du New Jersey c. Canadien, ce mardi à 19 h à RDS. Venez clavarder avec notre journaliste Richard Labbé sur LaPresse.ca.

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