[Couverture en direct] Northvolt s'amène au Québec : les faits saillants

Jusqu'à 3000 nouveaux emplois dans un Québec déjà aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre : le premier ministre Legault dit avoir bon espoir que l'entreprise suédoise Northvolt sera capable de pourvoir tous les postes qui seront ouverts à l'usine que celle-ci compte ouvrir en Montérégie.

Il reconnaît toutefois que les petites et moyennes entreprises (PME) qui se trouvent dans le Grand Montréal, incluant le 450, auront tout un défi à surmonter pour éviter de perdre leur personnel au profit de la « filière batterie », qui se développe à vitesse grand V, ces jours-ci.

S'ils ont un emploi à 20 $ l'heure, et qu'on leur en offre un à 40 $ l'heure, bien sûr, ils vont prendre celui-là, a-t-il admis lors de la période des questions qui a suivi l'annonce de ce matin.

Les incitatifs à la production offerts par les gouvernements canadien et québécois, qui pourraient atteindre 4,6 milliards de dollars, seront calqués sur l'Inflation Reduction Act des États-Unis. Mais ce soutien opérationnel sera modulé si la loi américaine l'est aussi, a confirmé le ministre François-Philippe Champagne en point de presse, après l'annonce de ce matin.

On sera pari passu ["sur le même pied d'égalité", en latin] c'est-à-dire que si c'est réduit, si c'est annulé ou modifié, on va suivre, a-t-il expliqué aux journalistes présents.

Le BAPE se penchera-t-il sur le projet de Northvolt en Montérégie? Le cabinet du ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, laisse planer le doute.

Comme pour tout projet étant susceptible d’avoir un impact sur l’environnement, l’entreprise devra obtenir les autorisations prévues à la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) et les autres lois et règlements applicables, a répondu par courriel l'attachée de presse de M. Charette.

À cet égard, les échanges se poursuivent entre le MELCCFP et l’entreprise afin de déterminer si le projet ou l’une de ses composantes sera assujetti à la Procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement (PÉEIE), laquelle peut comprendre une consultation publique menée par le BAPE.

Avec les informations d'Alexandre Duval

Sept milliards de dollars pour une usine de fabrication de cellules de batteries pour véhicules électriques : c'est la plus grosse annonce d'investissement dans l'histoire récente du Québec. Est-ce que ça vaut le coût? Y a-t-il une acceptabilité sociale suffisante? Le projet peut-il être court-circuité? Nos Mordus se prononcent.

La marge de manœuvre énergétique du Québec permet de penser que l'équivalent de 30 milliards de dollars en investissements privés et publics dans des projets d'extraction minière, de transformation et de fabrication (primaire, secondaire, tertiaire) liés à la « filière batterie » auront été annoncés d'ici un an, a fait savoir le « super-ministre » Pierre Fitzgibbon lors de la période des questions qui a suivi l'annonce de ce matin.

Du lot, 15 milliards ont déjà été annoncés pour 11 projets différents, a-t-il ventilé. Les autres 15 milliards concernent quatre autres projets, qui incluent les expansions et qui incluent un nouveau joueur, a fait savoir M. Fitzgibbon. Ces investissements devraient être annoncés dans les 18 prochains mois, a précisé son cabinet par la suite.

M. Fitzgibbon a aussi évoqué 25 autres projets totalisant des investissements additionnels d'environ 20 milliards de dollars pour lesquels le gouvernement a néanmoins pris un peu de recul, la marge de manœuvre d'Hydro-Québec ne permettant pas pour l'instant de croire que la province sera capable de fournir l'énergie nécessaire.

La totalité des projets sur la table à dessin du gouvernement du Québec atteint presque 50 milliards, a estimé le ministre québécois de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie. C'est le fruit de ce qu'on a construit. Maintenant, il va falloir être diligent pour savoir à qui on va donner nos électrons ou notre soutien financier. Donc l'échelle de 30 milliards est un chiffre réaliste d'ici un an qui va être annoncé, mais ça peut être plus que ça aussi.

Avec les informations d'Alexandre Duval

Québec deviendra actionnaire de la branche nord-américaine de Northvolt, a confirmé le « super ministre » Pierre Fitzgibbon lors de la période des questions qui a suivi l'annonce, ce matin, à Montréal, de la construction d'une usine de batteries lithium-ion en Montérégie.

Son gouvernement engagera des capitaux de 1,37 milliard de dollars canadiens dans le projet, dont environ 400 millions en participation dans la maison mère de Northvolt en Suède.

La somme restante sera consentie à Northvolt sous forme de prêt remboursable, a aussi précisé M. Fitzgibbon, qui prévoit que l'investissement sera rentabilisé en neuf ans au maximum, après le début de l'opération, en 2027. En 2036, tout va être remboursé, a assuré le ministre, selon qui c'est une transaction qui est très bien structurée.

Québec solidaire (QS) croit que le projet d'usine de batteries lithium-ion en Montérégie devrait être soumis au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

François Legault et Pierre Fitzgibbon doivent non seulement faire état des retombées économiques pour le Québec, mais également les retombées environnementales, plaide son porte-parole en matière d'Énergie, Haroun Bouazzi.

S’il s’agit effectivement des batteries les plus vertes au monde, la CAQ n’aura aucun problème à lancer un BAPE et à nous présenter des objectifs chiffrés de réduction des GES, indique-t-il dans une déclaration écrite transmise à Radio-Canada.

Hier, le parti de M. Bouazzi a invité l'Assemblée nationale à exiger du gouvernement qu'il se fixe une cible de réduction des GES spécifique pour la « filière batterie », mais la motion sans préavis qu'il a voulu déposer n'a pu être débattue, faute de l'accord de tous les groupes reconnus par la présidence.

Si je fais de la politique, c'est pour des journées comme aujourd'hui, a déclaré le premier ministre Legault sur scène, cet avant-midi. C'est le plus grand investissement manufacturier de toute l'histoire du Québec. Ce n'est quand même pas rien!

Il y a des gens qui vont dire [que] c'est beaucoup d'argent des gouvernements, s'est défendu M. Legault. Quand Robert Bourassa avait annoncé la baie James, c'était la même chose. Des journalistes, des oppositions disaient [que c'était] beaucoup d'argent. [Mais] ce dont on s'est rendu compte, c'est que c'est un coup de génie de Robert Bourassa, la baie James.

Aujourd'hui, pour les 50 prochaines années, ce qui va être important, c'est l'économie verte, a rappelé M. Legault. Donc on bâtit sur ce que Bourassa et compagnie ont fait au Québec.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, se réjouit de voir la branche nord-américaine de Northvolt établir son siège social dans la métropole. Cette annonce confirme le rôle central de Montréal comme métropole économique, a-t-elle déclaré dans la foulée de l'annonce sur le réseau X (anciennement Twitter). Nous avons les talents, les investissements et la volonté de faire de ce nouveau siège social un immense succès!

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain salue aussi l'annonce de jeudi, un point tournant qui confirme le positionnement de la métropole et du Québec parmi les plus importants hubs de développement de batteries sur la planète. À ce titre, le milieu des affaires sera attentif à ce que toutes les conditions gagnantes soient réunies pour que cette implantation soit un succès, a déclaré son président, Michel Leblanc.