Des immeubles du XIXe siècle viennent d’être démolis, à l’intersection de l’avenue Viger et de la rue Saint-Hubert, en raison de leur instabilité. Au grand dam des défenseurs du patrimoine.
Les ouvriers s’activent depuis la fin de la semaine dernière pour mettre à terre ces constructions, situées à quelques dizaines de mètres de la zone patrimoniale du Vieux-Montréal et voisin immédiat du bâtiment historique des Archives nationales.
« C’est vraiment regrettable », a réagi Dinu Bumbaru, porte-parole de Héritage Montréal. « On comprend les enjeux de sécurité publique, mais en même temps, la Ville a une responsabilité claire en matière de patrimoine bâti, notamment ici aux abords du Vieux-Montréal. »
Cet hiver, la Ville avait demandé et obtenu un ordre de la justice forçant la destruction de ces bâtiments, dont la construction est estimée à 1875. Montréal blâmait l’entretien défaillant par le propriétaire précédent, qui y a opéré un petit hôtel pendant une trentaine d’années.
Une partie aurait été potentiellement réchappable, mais le nouveau propriétaire, un promoteur immobilier, se disait financièrement incapable de faire ces travaux de sauvegarde. Résultat : « Il apparaît que la démolition de tous les bâtiments constitue le seul moyen réaliste d’effectuer la démolition des bâtiments [de la rue] Saint-Hubert qui menacent indéniablement la sécurité du public », a tranché la juge Katheryne A. Desfossés de la Cour supérieure.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
Les immeubles avant leur démolition
« De voir qu’à cause d’un mauvais entretien, on perd ces bâtiments-là, c’est absolument triste », avait déploré Robert Beaudry, l’élu responsable de l’urbanisme à la Ville de Montréal. « On trouve ça déplorable. Notre objectif, c’est vraiment de bien faire les choses et que dans le projet de remplacement, on puisse récupérer des choses. »
L’actuel propriétaire des lieux, le courtier et promoteur immobilier Kevin Hazout, n’a pas immédiatement commenté la situation.