Les coupes menacent les services publics : l'AFPC monte aux ...
L’AFPC a soulevé de graves préoccupations concernant l’intention du gouvernement de sabrer les dépenses publiques en réduisant le nombre de fonctionnaires.
À l’occasion d’une séance d’information sur l’initiative « Recentrer les dépenses gouvernementales », le 7 novembre, le gouvernement a annoncé aux syndicats, sans les avoir consultés, qu’il comptait mettre la hache dans l’administration publique fédérale.
Le budget de 2023 prévoyait des coupes de l’ordre de 15 milliards de dollars sur une période de quatre ans. L’énoncé économique de l’automne 2023 proposait de retrancher 3 milliards de plus.
À l’annonce des compressions en 2022, la présidente du Conseil du Trésor de l’époque, Mona Fortier, avait déclaré que le gouvernement économiserait 6 millions de dollars en recourant davantage au télétravail et en se départissant d’actifs immobiliers.
L’an dernier, la présidente actuelle, Anita Anand, a promis qu’on ne demanderait pas aux travailleurs et travailleuses de faire plus avec moins et qu’il n’y aurait pas de pertes d’emploi. Plus tard, on a réajusté le tir : le gouvernement comptait désormais abolir 5 000 postes par attrition.
Aujourd’hui, on nous raconte une tout autre histoire. Le gouvernement veut ratisser encore plus large en s’attaquant aux postes d’une durée déterminée et aux postes occupés par du personnel occasionnel, en plus d’ouvrir la porte à l’élimination de postes permanents dans le contexte du réaménagement des effectifs.
Le gouvernement fédéral a assigné aux ministères des objectifs de réduction budgétaire spécifiques avec coupes dans les postes salariaux. L’AFPC insiste pour que l’on consulte les syndicats relativement à ces objectifs, qui demeureront confidentiels jusqu’en juin 2025 en vertu du privilège du Cabinet.
L’incertitude pèse sur les fonctionnaires et le reste de la population. Les familles qui bénéficient de programmes essentiels ne savent pas si les services dont elles dépendent seront supprimés. Les fonctionnaires ignorent si le chômage les attend l’été prochain – s’il leur sera possible de renouveler leur hypothèque, de fonder une famille ou de rembourser leurs prêts étudiants.
Si le gouvernement fait des économies, ça ne doit pas être sur le dos des travailleurs et travailleuses, et il ne faut pas amputer les services qu’ils fournissent à la population.
Le gouvernement devrait plutôt arrêter de gaspiller des milliards en sous-traitance et aller chercher les économies substantielles que peut générer le télétravail.
L’AFPC s’opposera fermement aux coupes dans les services publics tout en protégeant les travailleuses et travailleurs des dommages collatéraux.
7 Novembre 2024