Barrer la présidentielle à Marine Le Pen : justice ou acharnement ?
Dans le procès des assistants parlementaires européens du Rassemblement national, Marine Le Pen risque cinq ans de prison, dont deux ferme, et cinq ans d’inéligibilité. Une fermeté judiciaire qui correspond à ce que défend la députée du RN. Mais, selon ce correspondant de “La Tribune de Genève”, l’exclure de la présidentielle ne sert ni la loi ni la démocratie.
Réservé aux abonnés Lecture 3 min. Publié le 18 novembre 2024 à 13h05
Mercredi dernier [13 novembre], à l’issue d’un réquisitoire qui a duré neuf heures, les deux procureurs qui représentent le parquet au procès de Marine Le Pen et de ses 24 coaccusés, dans l’affaire des faux assistants parlementaires européens, ont frappé un coup particulièrement lourd. Ils ont requis cinq ans de prison dont deux ferme contre la patronne du Rassemblement national. Mais surtout ils demandent cinq ans d’inéligibilité et souhaitent assortir la mesure d’une exécution provisoire.
Le jugement n’est attendu qu’en janvier mais, si le tribunal devait suivre les réquisitions, Marine Le Pen serait immédiatement frappée d’inéligibilité, même en cas de recours, et cela s’appliquerait tant qu’une instance supérieure n’aurait pas cassé la décision ou au moins révoqué l’exécution provisoire. Certes, Marine Le Pen resterait de plein droit députée et présidente du plus important groupe parlementaire de l’Assemblée nationale, mais elle n’oserait plus se présenter à une élection, et notamment à la présidentielle de 2027, où elle passe pourtant pour favorite, du moins pour une qualification au second tour.
De l’aveu de tous les témoins, le réquisitoire des procureurs l’a totalement prise de court : elle s’attendait à ce qu’ils demandent la prison assortie d’une mesure d’inéligibilité, mais le jeu des recours, en cas de condamnation, lui laissait largement le temps d’arriver à la présidentielle. En revanche, si le tribunal décide d’une exécution provisoire, les recours n’auraient plus d’effet suspensif sur la mesure d’inéligibilité, et Marine Le Pen perdrait la maîtrise de son destin. Par leur décision de janvier, les juges du tribunal correctionnel de Pari
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Tribune de Genève (Genève)
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