Le bureau de comté du ministre Marc Miller vandalisé

18 Jul 2024

Le ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, Marc Miller, qui est aussi député de la circonscription montréalaise de Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Soeurs, a vu son bureau de comté saccagé. La police croit que des militants propalestiniens pourraient en être responsables, mais personne n'a encore été arrêté.

Marc Miller - Figure 1
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Les fenêtres du local ont été cassées et de la peinture rose a été aspergée sur la façade, au 3175, rue Saint-Jacques, près de l'avenue Atwater, dans l'arrondissement du Sud-Ouest.

Mais ce n'est pas tout. Un graffiti a été peint sur la porte de l'immeuble qui abrite le local. L'inscription – Marc Miller, child killer (tueur d'enfant, en anglais) – reprend une accusation rédigée à plusieurs endroits sur le trottoir par les manifestants propalestiniens qui ont occupé le site dans les derniers jours.

Un graffiti a été peint sur la porte de l'immeuble abritant le bureau de comté de Marc Miller.

Photo : Radio-Canada / Simon-Marc Charron

À l'intérieur, le bureau de comté a également été vandalisé. De la peinture noire a été projetée sur les murs et le mobilier.

Le bureau de comté de Marc Miller était méconnaissable, jeudi.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) croit que les méfaits ont été commis la nuit dernière et que ceux-ci pourraient être liés aux rassemblements qui ont eu lieu devant l'immeuble récemment.

Plusieurs manifestants étaient ici au courant des dernières semaines, des derniers jours, donc on peut penser que le conflit israélo-palestinien pourrait être en cause, a déclaré sa porte-parole Sabrina Gauthier, jeudi.

C'est un passant qui, tôt jeudi matin, a alerté le SPVM. Celui-ci a ouvert une enquête et promis de vérifier les images filmées par les caméras de surveillance du secteur.

Marc Miller - Figure 2
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Un périmètre de sécurité a également été installé autour de l'immeuble. Il a été levé depuis, ce qui a permis à une demi-douzaine de manifestants propalestiniens de se regrouper en face du bureau pour reprendre leur protestation, en début d'après-midi.

Nous ne plierons pas

Le saccage du 3175, rue Saint-Jacques a été revendiqué jeudi par les administrateurs d'un compte Instagram faisant la promotion de la cause palestinienne.

Nous n'arrêterons pas, notre action ne connaîtra pas de répit, ont-ils prévenu, en anglais, indiquant que des militants s'étaient effectivement déplacés cette nuit pour rendre visite à cette institution coloniale qu'est le bureau de Marc Miller.

C'est un rappel que les mobilisations ne finiront pas et que nous ne plierons pas face à l'État génocidaire, assurent les auteurs de la publication.

Un bureau de comté menacé depuis des mois

Il s’agit d’un acte criminel, que je condamne absolument, a réagi le ministre Miller, jeudi. Les cinq employés du bureau, qui n'ont pas été blessées, sont en sécurité; c'est ce qui compte le plus, a-t-il souligné dans une série de micromessages partagés sur X.

Les agents de la GRC, tout comme ceux du SPVM, ont été avisés, précise M. Miller. Je demande à tous de leur permettre de faire leur travail afin d’interpeller les responsables de ce crime, écrit le ministre, qui déplore que son bureau de comté soit quotidiennement menacé depuis des mois.

Marc Miller - Figure 3
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Nous vivons dans un pays démocratique, admet-il, ajoutant que tout individu a pleinement le droit de manifester, d’exprimer ses opinions et de faire entendre son mécontentement. Mais il ne s’agit plus de manifestations pacifiques, selon lui.

Peu importe le point de vue, rien ne peut excuser le vandalisme et la mise en danger d’autrui.

Le ministre espère rouvrir son bureau de comté rapidement. Mes équipes et moi continuerons à servir les Montréalais, sans faille ni délai, dès qu’il sera possible de le faire en sécurité, conclut-il.

Responsable du bureau de comté de Marc Millier, Lisa Montgomery n'avait pas le cœur à rire, jeudi.

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Ce n'est pas le premier acte de vandalisme à être commis à Montréal depuis la reprise des hostilités au Proche-Orient et la contre-offensive lancée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, fin 2023.

Le pont Jacques-Cartier a été bloqué; des stations de métro ont été placardées d'affiches propalestiniennes; et des établissements comme la nouvelle Maison de Radio-Canada et le siège de la Caisse de dépôt et placement du Québec ont été aspergés de peinture, entre autres.

Des campements, aujourd'hui démantelés, ont été installés au square Victoria ainsi que sur les campus de McGill et de l'UQAM. Les esprits se sont aussi échauffés à plusieurs reprises à Concordia. La ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, espère d'ailleurs que la rentrée automnale se déroulera sous de meilleurs auspices.

Les manifestants propalestiniens reprochent notamment aux gouvernements du Québec et du Canada de ne pas en faire suffisamment pour ramener la paix au Proche-Orient. Ils accusent aussi les élites économiques et médiatiques de se faire les complices de l'État hébreu.

L'administration de Valérie Plante n'échappe pas non plus aux critiques de ces militants, qui ont fait irruption au conseil d'arrondissement de Ville-Marie, la semaine dernière, ce qui a forcé le SPVM à escorter les élus dans une autre salle, le temps que le calme revienne.

Avec les informations de Karine Bastien et de Gabrielle Proulx

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