Des militants pro-Palestine revendiquent le vandalisme au bureau ...
Un groupe de militants propalestinien a revendiqué jeudi le vandalisme survenu dans la nuit au bureau montréalais du ministre de l’Immigration fédéral, Marc Miller, de façon anonyme sur Instagram.
« Cette nuit, des militant.e.s sont venues rendre visite à cette institution coloniale qu’est le bureau de Marc Miller. Ceci est un rappel que les mobilisations ne finiront pas et que nous ne plierons pas face à l’État génocidaire », peut-on lire sur la page Instagram clash.mtl. La publication a été faite de manière anonyme.
Plusieurs graffitis propalestiniens ont été inscrits hier sur le trottoir devant le bureau du ministre. Les vitrines de l’établissement ont été fracassées et de la peinture rose aspergée durant la nuit de jeudi.
« Marc Miller child killer » (Marc Miller, tueur d’enfant), « No justice no peace » (Pas de paix sans justice), « Genocide is not ok » (Le génocide n’est pas acceptable), peut-on lire sur les trottoirs adjacents au bureau du député, situé sur la rue Saint-Jacques.
« Nous vivons dans un pays démocratique. Tout individu a pleinement le droit de manifester, d’exprimer ses opinions, et de faire entendre son mécontentement. Cependant, peu importe le point de vue, rien ne peut excuser le vandalisme et la mise en danger d’autrui », a réagi le député Marc Miller sur X.
Depuis des mois, mon bureau de comté est quotidiennement menacé. Nous avons fait de notre mieux pour prendre des mesures de précaution adéquates, afin de servir nos concitoyens qui ont besoin de nos services.
— Marc Miller ᐅᑭᒫᐃᐧᐅᓃᐸᐄᐧᐤᐃᔨᐣ (@MarcMillerVM) July 18, 2024Les militants propalestiniens demandent depuis plusieurs mois à Marc Miller de « donner rapidement des visas pour les Palestiniens à Gaza » et « d’améliorer les politiques d’immigration pour les Palestiniens » , selon le compte X de OlinePalEng, qui documente les actions d’activisme pro-Palestine partout dans le monde. Ils lui reprochent aussi « de donner son support aux atrocités israéliennes à Gaza ».
Pour Thomas Woodley, président de Canadians for Justice and Peace in the Middle East (CJPME), le vandalisme commis montre l’urgence d’agir face au conflit israélo-palestinien et à « l’échec » du programme de visas temporaires pour les Palestiniens ayant des liens avec le Canada, mis en place par M. Miller.
« Bien que certaines personnes puissent contester les méthodes utilisées par les manifestants, il ne fait aucun doute que le programme du ministre Miller visant à aider les Palestiniens de Gaza ayant des liens avec le Canada a été un échec lamentable », ajoute-t-il. Le CJPME affirme toutefois ne pas être lié aux actes de vandalisme.
Photo: Adil Boukind / Le Devoir Des militants propalestiniens ont fait des graffitis sur le bâtiment du bureau de Marc Miller à Montréal, dont celui-ci où on peut lire « Marc Miller child killer » (Marc Miller, tueur d’enfant).
Des « dommages majeurs »Le SPVM a été avisé vers 6 h 30 jeudi matin de plusieurs méfaits commis sur l’immeuble. « On parle de dommages majeurs », a indiqué la porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Sabrina Gauthier.
Selon les caméras de surveillance intérieure, personne ne serait entré dans l’édifice ; le ou les suspects auraient fracassé les fenêtres en lançant un objet : « On est en train de regarder les caméras extérieures, mais pour le moment [nous estimons que] personne n’est entré. Pour l’instant, nous enquêtons surtout sur les dommages causés à l’immeuble », précise Mme Gauthier.
Selon ce qu’a rapporté le ministre, ce n’est pas le premier incident qui le vise. « Depuis des mois, mon bureau de comté est quotidiennement menacé. Nous avons fait de notre mieux pour prendre des mesures de précaution adéquates, afin de servir nos concitoyens qui ont besoin de nos services », a également écrit M. Miller, toujours sur le réseau X.
« Habituellement, ils viennent manifester en avant du bureau, sur le trottoir. Ils ont déjà mis des collants sur les vitrines. Mais des méfaits graves comme ça, c’est la première fois », explique l’agent du SPVM Nicolas Girard en entrevue avec Le Devoir. Il n’y avait pas eu d’accusation déposée en lien avec les autocollants, comme les manifestants « avaient coopéré ».
« Pour le moment, [le ministre] n’accorde pas d’entrevue », a signalé Aissa Diop, responsable des communications du bureau du ministre.
Les enquêteurs étaient toujours sur les lieux au moment d’écrire ces lignes, mais aucune arrestation n’a été faite pour le moment.
Marco Mendicino, ex-ministre canadien de la Sécurité publique, réclame qu’une augmentation de la protection des élus soit envisagée au niveau fédéral. Au Québec, depuis l’adoption du projet de loi 57 au mois de juin, la loi protège les élus provinciaux contre les citoyens qui les intimident, les harcèlent ou entravent leurs travaux.
« La démocratie ne peut pas fonctionner tant que les parlementaires, leur famille et leur personnel ne sont pas en sécurité », a-t-il déclaré sur la plateforme X. « Dans les dernières 24 heures, le bureau du ministre Miller a été détruit. C’est une menace directe pour lui, son personnel et les électeurs. On doit bouger rapidement pour donner aux policiers plus d’autorité et des ressources additionnelles pour prioriser en urgence la sécurité parlementaire », peut-on aussi lire.
Plus de détails suivront.