Ligue des champions. Performant en C1, l'ancien Rennais Sacha ...

8 Nov 2023

Après avoir quitté le Stade Rennais et la France dans l’anonymat il y a deux saisons et demie, Sacha Boey est devenu une valeur sûre à Galatasaray. Champion de Turquie la saison passée, le latéral droit affronte le Bayern Munich, mercredi 8 novembre (21 h), en Ligue des champions et son nom commence à être associé à l’équipe de France.

Ligue des champions - Figure 1
Photo Ouest-France

Sacha Boey, ici face à Sofyan Amrabat lors de Manchester United – Galatasaray, découvre les phases de poules de Ligue des champions cette saison. | PHOTO : DARREN STAPLES / AFP

« Ce n’est pas un poste où il y a énormément de joueurs qui sont confirmés au haut niveau international. Mais la porte est toujours ouverte pour avoir des solutions supplémentaires. » Interrogé, en conférence de presse, sur le cas de Sacha Boey, lors de l’annonce de sa liste en octobre, Didier Deschamps a livré une réponse évasive. Benjamin Pavard recentré, le sélectionneur a rappelé Jonathan Clauss avant de convoquer Malo Gusto à la suite du forfait de Jules Koundé. Au grand dam des réseaux sociaux sur lesquels Sacha Boey possède de fervents soutiens, notamment venus de Turquie et d’Istanbul.

« Il n’a pas raté une minute cette saison »

Il faut dire que la réputation du garçon n’est plus à faire sur les rives du Bosphore. Arrivé à l’été 2021, dans un relatif anonymat, à Galatasaray, le latéral droit a été adopté, au point d’être un des hommes de base de son coach, Okan Buruk. « Cette saison, il n’a pas raté une minute, décrypte Nicolas Sarnak, commentateur du championnat turc sur beIN Sports. C’est quasiment le premier nom que coche son entraîneur sur la feuille de match. » En Süper Lig, le championnat turc, comme en Ligue des champions, Boey fait preuve de constance dans ses prestations, à l’image de son gros match lors de la victoire stambouliote à Old Trafford, face à Manchester United (2-3).

Il n’était pas simple de prédire un tel destin au gamin de Montreuil-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) au moment de son départ pour la Turquie. Formé au Stade Rennais, Sacha Boey a gravi les étapes une à une avant de se heurter à l’indéboulonnable Hamari Traoré, titulaire du poste et capitaine des Rouge et Noir. Il a préféré l’exil pour jouer. D’abord à Dijon, lors de la saison 2020-2021, puis à Galatasaray, club turc historique. « Ça lui a fait du bien de quitter le cocon rennais », estime Mathieu Le Scornet, adjoint de Julien Stéphan lorsque ce dernier coachait les Rouge et Noir. Le formateur rennais, aujourd’hui dans le staff de Patrick Vieira à Strasbourg, connaît bien Sacha Boey. Il l’a vu débarquer en Ille-et-Vilaine lors d’un stage en U13 alors qu’il porte le maillot du Red Star et évolue, à l’époque, au poste de milieu offensif excentré.

Grave blessure en U17

En retard morphologique, le Francilien a dû se battre pour sa place au centre de formation. « Il y avait une grosse incertitude concernant son caractère juvénile, témoigne Mathieu Le Scornet. Mais pendant ce temps, il a développé des ressources techniques et compensé ce retard par son engagement. » Il voit ensuite sa progression être stoppée nette après une grosse blessure (fissure du plateau tibial) en U17. Son retour s’effectue au prix d’un énorme effort. « Sacha a toujours été un gros bosseur, poursuit son ancien formateur. Il avait l’habitude de doubler les séances, il a pris beaucoup d’épaisseur. »

Méconnu, voire inconnu, en France, l’ancien international U17, U18 et U20 (un match dans chaque catégorie) avait profité d’un événement extra-sportif pour faire parler de lui. Son entrée lors de la célébration du sacre de champion de Turquie de Galatasaray, en juin dernier, avait été remarquée. Acclamé par tout le Nef Stadium, Sacha Boey a fait son apparition sur le titre « Chemin d’or », du rappeur Werenoi, originaire comme lui de Montreuil, à la manière d’une rockstar. Une séquence qui a rapidement dépassé le million de vues sur les différents réseaux sociaux et qui a permis au latéral droit de voir son nom refaire surface dans l’actualité footballistique française.

Sa très belle saison passée lui a également permis d’être appelé avec les Espoirs pour l’Euro, en juin dernier. « Il a de grosses qualités dans l’impact sur les transitions offensives », analysait Sylvain Ripoll, sélectionneur des Bleuets au moment de sa convocation. Blessé, le latéral droit n’avait pu participer au tournoi. L’équipe de France A pourrait être la prochaine étape. « Selon moi, il est très proche des Bleus, juge Nicolas Sarnak. La seule chose qui lui cause du tort, c’est de jouer en Turquie. » « Je ne regarde pas le championnat dans lequel il évolue, mais les joueurs qu’il affronte, ajoute Mathieu Le Scornet. Il y a des excentrés de qualité en Turquie, c’est pareil en Ligue des champions. » Courtisé par le Cameroun, son pays d’origine, il a notamment déjeuné avec Rigobert Song, qui dirige les Lions Indomptables. Sous contrat jusqu’en 2025 et suivi par des formations prestigieuses, il pourrait ne pas s’éterniser à Galatasaray. « Il est programmé pour la Premier League », pense Sarnak. En attendant, le joueur formé à la Piverdière va tenter de museler Leroy Sané et les offensifs du Bayern Munich pour permettre à Galatasaray de créer un exploit en Bavière.

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