Le Canadien amorce la saison en blanchissant les Maple Leafs

10 Oct 2024

Les optimistes contre les pessimistes. Le verre à moitié plein contre le verre à moitié vide. Les lunettes roses contre les cyniques.

Leafs - Figure 1
Photo La Presse

Choisissez la dualité que vous voulez, elle s’appliquera à merveille à la victoire de 1-0 du Canadien face aux Maple Leafs de Toronto, mercredi, en lever de rideau de cette saison 2024-2025 des deux rivaux.

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Les adeptes du verre à moitié plein se réjouiront du 0 dans la colonne des buts accordés pour une équipe qui a présenté la 26e défense de la LNH la saison dernière, et qui affrontait la 2e attaque qui, elle, est pilotée par Auston Matthews, l’homme qui maîtrise le mieux l’art de la mettre dedans.

Mais les rabat-joie s’attarderont plutôt au 48 dans la colonne des arrêts de Samuel Montembeault. Ce qui signifie, pour les non-initiés, que les Maple Leafs ont tiré 48 fois vers le gardien du Tricolore.

Alors la question posée à Nick Suzuki était bien simple : lequel des deux chiffres retiendras-tu après un tel match ?

« Je pense que les statisticiens gonflent un peu les statistiques de Monty ! », a d’abord lancé le capitaine, visiblement en mode taquin, avant de retrouver son sérieux.

« Mais évidemment, on ne veut pas accorder autant de tirs. »

Même son de cloche chez David Savard, celui qui semblait plus heureux que Montembeault lui-même au son de la sirène.

« On ne peut pas faire ça tous les matchs, on ne gagnera pas, a convenu Savard. Monty a très bien joué. Il y avait beaucoup d’émotion des deux côtés, la foule est dedans. On est juste contents des deux points et on va regarder comment on peut s’améliorer défensivement. »

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Max Domi et David Savard

Les chiffres ne mentent pas. Aux 48 tirs des Leafs, il faut ajouter les trois rondelles qui ont abouti sur le poteau, comptabilisées comme des tirs hors cible dans les relevés officiels. L’une d’elles venait justement de Matthews, auteur d’un tir du revers d’une qualité inouïe.

« Je suis arrivé au banc à la pause publicitaire, et c’est ça que j’ai dit à [Cayden] Primeau : elle est partie tellement vite ! », a raconté Montembeault.

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Samuel Montembeault

Selon Natural Stat Trick, les Leafs ont dominé 15-3 aux chances de marquer à 5 contre 5. Les Torontois se sont particulièrement gâtés face au trio de Suzuki, avec un avantage de 6-0 aux chances de marquer. Suzuki, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky ont passé bon nombre de présence assiégés dans leur territoire, à courir après la rondelle.

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L’occasion était pourtant belle pour eux, face à des Leafs forcés d’employer leur gardien numéro 2, Anthony Stolarz, parce que le numéro 1, Joseph Woll, est déjà blessé. Mais après avoir bravé la tempête en première période, Stolarz n’a guère été mis à l’épreuve.

« Il y a assurément eu quelques erreurs, mais on s’est aidés. Monty nous a aidés et il y a eu des poteaux. Ça ne sera jamais parfait contre une équipe si puissante, mais on a été solides », a néanmoins estimé Suzuki.

L’allégorie de l’arbre qui cache la forêt est peut-être la plus juste dans ce cas. Sauf que les joueurs du Canadien viennent de vivre trois exclusions de suite des séries et leur réaction à l’acquisition de Patrik Laine cette année laissait croire qu’ils en ont marre. L’entraînement matinal, mercredi, s’est conclu sur les paroles de Stéphane Robidas au groupe, paroles très clairement audibles pour la kyrielle de journalistes dans les gradins du Centre Bell : « Pourquoi pas nous ? Pourquoi pas cette année ? »

Des paroles qui suggèrent que dans l’équilibre entre le processus et les résultats, on accordera désormais davantage d’importance aux résultats.

« On se concentre encore sur le processus, a toutefois répondu Martin St-Louis. Là, on affronte Boston demain. À quel point vais-je vraiment analyser nos erreurs ce soir ? Serais-je mieux de me concentrer sur Boston, et faire le point sur nos erreurs vendredi ? C’est un équilibre, on se concentrera toujours sur le processus et la victoire est un corollaire de ce qu’on fait au quotidien.

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« Ce soir, je suis fier qu’on ait tenu notre bout. Était-ce parfait ? Non, mais on a joué un très bon match. Ils ont une grosse attaque et on a trouvé une façon de plier sans casser. »

Le vrai gagnant de cette soirée, c’est Montembeault. Il a rappelé à ses coéquipiers qu’ils peuvent avoir confiance en lui, et sur une note plus personnelle, il a gagné des points dans sa mission parallèle qui consiste à se positionner parmi les gardiens canadiens pour les rendez-vous internationaux à venir. Quelle meilleure façon de le faire que devant un auditoire à la fois national et torontois ?

« J’essaie de ne pas penser à ça, a répondu Montembeault. Mais j’ai entendu dire que l’équipe se faisait rapidement, en décembre. Le début de saison est important. J’ai eu un bon match ce soir. Ce sera de continuer jusque-là. Ben, toute la saison, en fait ! »

En hausse : Alex Newhook

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Alex Newhook (15) et Conor Timmins (25)

Hyper visible malgré un temps de jeu de 13 min. Les occasions de marquer de la deuxième unité d’avantage numérique passaient par lui.

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En baisse : Christian Dvorak

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Christian Dvorak

Si le match est fidèle aux plans du Canadien, il a été dépassé par Jake Evans dans la hiérarchie au centre. Il a joué 8 min 10 s à forces égales ; seul Alex Barré-Boulet a été moins employé.

Le chiffre du match : 227

La série de matchs des Maple Leafs sans subir de jeu blanc s’est arrêtée à 227. Selon Sportlogiq, cette séquence est au huitième rang des plus longues dans l’histoire de la LNH.

Dans le détail

Armia était prêt

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Joel Armia

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Joel Armia s’est présenté avec un sourire large comme la Finlande est longue, mercredi matin. « Tu ne peux pas ne pas être enthousiaste », a-t-il dit, heureux comme pas un de participer au match d’ouverture, un an après avoir regardé ce même match dans son salon parce qu’il avait été retranché. Le gros ailier droit a joué comme un gars enthousiaste, d’abord en décochant trois tirs, lui qui a l’habitude d’être trop généreux avec ses coéquipiers. Il a été particulièrement efficace, voire impérial, en infériorité numérique. Lors d’une de ses présences, il a même eu droit aux applaudissements de la foule en rentrant au banc, simplement parce qu’il venait d’écouler des secondes en zone adverse. En fin de match, il a fait partie du quintette délégué pour protéger l’avance d’un but quand les Leafs attaquaient à six, probablement la plus belle marque de confiance de son entraîneur.

La barre n’était pas haute…

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Cole Caufield

L’avantage numérique du Canadien a fait jaser, pour les mauvaises raisons, jusqu’ici. Les chiffres du camp, en rappel : 0 en 30, seulement 30 tirs en 51 minutes. L’unique but du match a été inscrit dans ces circonstances, mais but ou pas, les deux unités ont connu de bien meilleurs moments que ce qu’on a vu pendant le calendrier préparatoire. En 7 min 6 s, les Montréalais ont généré huit tirs, dont quelques belles constructions, notamment vers Alex Newhook entre les cercles de mise en jeu. Cole Caufield a quant à lui marqué sur un jeu d’une exécution digne du mois de mars, pas d’octobre. « Le camp d’entraînement, c’est pour se préparer, a rappelé Caufield. On a essayé des trucs, mais en saison, les résultats font foi de tout. Je suis content qu’on ait brisé la glace. »

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Pas de rififi

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Arber Xhekaj

Avec des matchs préparatoires qui donnaient au Centre Bell des airs du Centre Paul-Sauvé, il était permis de prédire quelques débordements pour ce choc entre les codes postaux en H et ceux en M. Il n’en fut rien. Arber Xhekaj était certes prêt à en venir aux coups avec Ryan Reaves, mais les deux hommes forts ont reporté le projet. Max Domi a quant à lui cherché noise à David Savard en début de match, mais le défenseur du Canadien a tendu l’autre joue et son équipe a eu droit à un avantage numérique en récompense. Savard s’est repris en servant un bon coup d’épaule à Domi, suscitant l’allégresse dans la foule. « Il y a eu de l’émotion et on est restés concentrés sur ce qu’on devait faire. C’est un beau signe de maturité pour notre équipe », a estimé Savard.

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