Lane Hutson réussira à s'illustrer dans la LNH malgré son petit ...

Les débuts professionnels de Lane Hutson suscitent la curiosité. Le défenseur étoile de l’Université de Boston réussira-t-il à transposer dans la Ligue nationale de hockey (LNH) les succès qu’il a eus dans les rangs collégiaux? Sa petite stature le rattrapera-t-il à l’échelon supérieur?

En matière de joueurs de petite taille qui ont dissipé les doutes, Paul Byron en connaît un brin.

L’ancien ailier du Canadien est devenu entraîneur au développement des joueurs au sein de l’organisation cette saison et il suit de près les espoirs de l’équipe. À ses yeux, la question ne devrait même pas se poser.

Il va réussir, je n'ai aucun doute à son sujet, a assuré Byron à quelques heures du premier match de Hutson dans la LNH, lundi soir à Détroit.

Tout le monde pense que sa taille pose problème. Mais il y a toujours des moyens de contrecarrer quelque chose. Si tu es petit, rapide et agile, un grand gars aura beaucoup de mal à défendre contre toi, ou alors il pourrait avoir du mal à faire de l’échec avant à tes dépens. Par la façon dont Lane patine, par la façon dont il se déplace, par la façon dont il crée des espaces pour se libérer, il n'y a aucun doute dans mon esprit qu'il va bien aller. De la même manière que Quinn Hughes a fait son travail à Vancouver, les gens avaient les mêmes craintes à son sujet et il me semble très bien s’en tirer.

Hutson s’est distingué à l’Université de Boston par sa fascinante capacité à exploiter les espaces libres pour générer énormément d’attaque. Il se crée cet espace grâce à un coup de patin agile qui désarçonne l’adversaire, grâce à des feintes dans lesquelles ses adversaires ont mordu jusqu’à maintenant, mais aussi avec une anticipation et une compréhension du jeu qui lui permet de reconnaître ce qui est à sa portée.

Or, Martin St-Louis est un entraîneur-chef qui se trouve des atomes crochus avec les joueurs qui pensent le jeu à un haut niveau. Selon Byron, Hutson fait partie de ce lot.

 C'est un joueur excitant à regarder, et voilà un joueur de qui on pourrait dire qu'il traite l’information tellement rapidement que, même s’il pourrait y avoir une période d'adaptation, plus il sera entouré de bons joueurs et d'un style de hockey rapide et de qualité, plus son sens du hockey va ressortir, a dit Byron. Et peut-être qu'il finira par devenir un meilleur joueur pour cette raison-là. 

Évidemment, il peut être ambitieux, sinon téméraire, de faire de trop nombreux rapprochements en Hutson et Hughes, le défenseur qui trône au sommet des marqueurs à sa position avec 91 points en 80 matchs et qui sera assurément finaliste au trophée Norris.

Certes, les deux arrières sont dynamiques et sont confrontés au même défi d’exceller en dépit de leur petite taille. Mais que peut faire Hutson – de même que l’organisation du Canadien qui aura la tâche de poursuivre son développement – pour faire en sorte qu’il tende davantage vers Hughes et qu’il ne se bute pas aux mêmes limitations que Victor Mete, un autre petit défenseur petit format qui n’est pas parvenu à s’établir dans la LNH?

C'est une question assez large, a convenu Byron. Pourquoi ça n'a pas fonctionné pour Victor? Pourquoi ça pourrait fonctionner pour Lane? Peut-être que c’est une question d’éventail d’atouts. Peut-être que Lane possède de meilleures aptitudes qui se traduisent mieux dans la LNH. Peut-être a-t-il un meilleur tir, peut-être est-il un meilleur passeur. Peut-être qu'il peut contrôler et diriger un jeu de puissance comme Victor ne pouvait pas le faire.

C'est la raison pour laquelle je pense que les points dans les rangs junior ne se traduisent pas toujours dans la LNH, mais que c'est l'impact sur les matchs qui compte. Si Lane peut avoir un impact et contrôler le jeu, si les équipes essaient de le presser en échec avant et qu'il sort quand même la rondelle, d’entrée de jeu l’équipe sera meilleure parce qu’il va aider à ce que la rondelle sorte plus rapidement de la zone.

 Pour Lane, a ajouté Byron, la question est donc de savoir s'il pourra sortir la rondelle de notre zone pour qu’on aille plus vite jouer en attaque ou s'il va devoir défendre durant tout le match. Et ça, on ne le saura pas tant qu’on ne l’aura pas vu jouer à ce niveau. 

Lors d’une rencontre avec Hutson, plus tôt cette saison, nous avions discuté avec son entraîneur-chef à l’Université de Boston, Jay Pandolfo, et ce dernier avait mentionné à plusieurs reprises cette idée que certaines choses ne se vérifieraient qu'une fois Hutson passé au niveau supérieur. Comme si, essentiellement, son jeune quart-arrière avait appris ce qu’il pouvait apprendre au niveau universitaire et qu’il était temps pour lui d’être confronté à un calibre de jeu supérieur.

Les habiletés offensives de Hutson ne font pas de doutes. Mais dans son cas comme dans celui de Logan Mailloux – un autre espoir que Byron tient en haute estime – le moment s’est présenté où chacun devait aller vérifier comment leur jeu défensif tiendrait la route face à des professionnels.

Le truc avec Logan, avec Lane, avec les joueurs doués comme eux, c'est qu'ils jouent tellement avec la rondelle dans les niveaux inférieurs qu'ils n'ont pas besoin de défendre, a rappelé l’homme de 34 ans. C'est donc lorsqu'ils passent chez les professionnels qu'on commence à voir des lacunes dans leur jeu. Mais ils sont si faciles à entraîner, ils ont une si bonne attitude, qu'il est plus facile de leur enseigner ces choses-là que de leur apprendre ce qu'ils peuvent faire avec la rondelle.

Tu regardes ce que Logan peut faire à la ligne bleue, tu ne peux pas vraiment l'enseigner. On ne peut pas enseigner ce que Lane fait. Mais on peut leur apprendre à réfléchir et à faire des lectures qui vont les aider à se développer et à devenir de meilleurs défenseurs.

 Parce qu'ils peuvent devenir des joueurs spéciaux.