Leadership du premier ministre | Justin Trudeau pas inquiet pour ...

15 days ago
Justin Trudeau

(Ottawa) « Non », le premier ministre ne pense pas que la mutinerie qui couve au sein de son caucus met son leadership en danger. S’il n’en a pas dit davantage, certains de ses ministres ont quant à eux critiqué la façon de faire des élus rebelles.

Publié à 11h22 Mis à jour à 12h12

Le Cabinet se réunissait mardi dans un contexte tendu, à la veille d’une rencontre de caucus qui pourrait être houleuse. Et à son arrivée au parlement, Justin Trudeau n’a pas voulu se laisser distraire par ce qui circule en coulisse et dans les médias au sujet de la contestation de son leadership.

« Non », a-t-il ainsi simplement répondu à un journaliste qui lui demandait s’il sentait un péril.

« Vous voulez parler d’un autre Sean », a pour sa part lancé à la blague le ministre Sean Fraser. L’autre Sean, c’est Sean Casey – ce député qui a annoncé publiquement, lundi, avoir signé la lettre invitant Justin Trudeau à réfléchir à son avenir politique.

Il a enchaîné avec l’évidence : solidarité ministérielle exige, personne ici ne se joindra à la rébellion. « Je suis membre du Cabinet ; évidemment, nous l’appuyons [le premier ministre], et notre principale préoccupation en ce moment est le travail que nous tentons d’accomplir pour aider les Canadiens », a-t-il plaidé.

« Le Cabinet au complet est derrière lui », a renchéri le ministre Marc Miller au sujet de Justin Trudeau. Il a admis avoir un malaise par rapport à la manière dont la présumée tentative de putsch orchestrée par certains de ses collègues se joue sur la place publique.

« Moi, je pense que si les gens se disent des choses en coulisses, en cachette, tandis qu’ils sont des collègues, ça manque de courage », a-t-il lancé. Et si ces députés craignent de perdre leur siège à la prochaine élection, ils devraient plutôt « aller travailler [dans] leur comté », a-t-il argué.

« Je l’ai déjà dit publiquement : chaque minute qu’on perd sur ça, c’est une minute qu’on perd sur l’[accent] qu’on doit mettre sur les politiques destructrices de Pierre Poilievre », a encore dit le ministre au micro des journalistes.

La bisbille chez les libéraux a inspiré des railleries aux conservateurs et aux bloquistes lors de la période des questions à la Chambre des communes, lundi.

« Lorsque les Canadiens vivent l’enfer du doublement du coût de logement et du coût de la vie qui est hors de contrôle, que fait le premier ministre ? Il essaie de sauver sa peau et celle de ses propres députés, qui sont maintenant en rébellion », s’est moqué le chef conservateur, Pierre Poilievre.

Le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, a pour sa part affirmé que Justin Trudeau était « trop occupé à enlever le poignard qui est dans son dos » au lieu de veiller à l’adoption du projet de loi C-282 visant à protéger la gestion de l’offre, actuellement bloqué au Sénat.

Le premier ministre n’a pas participé à la séance de lundi, mais il sera de la partie, ce mardi après-midi.

Proroger ? « C’est toujours non », dit Karina Gould

La Chambre des communes en était ce mardi à sa 11e journée complète de paralysie. Les partis d’opposition empêchent les travaux parlementaires de suivre leur cours pour protester contre le refus du gouvernement de divulguer des documents en lien avec un fonds vert.

Il n’est toujours pas question de proroger le Parlement, selon la leader du gouvernement en Chambre, Karina Gould. « C’est toujours non », a-t-elle signalé lors d’une brève mêlée de presse, avant de s’engouffrer dans la salle de réunion du Cabinet.

La ministre a précisé qu’il y avait « plusieurs discussions sur la table avec tous les partis en ce moment » afin de trouver une solution à l’impasse –, les libéraux disposent d’un outil dans leur coffre pour redémarrer la machine parlementaire : le bâillon.

Il a cependant besoin de l’appui d’un autre parti pour clore le débat sur la divulgation des documents.

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