Justin Trudeau accosté sur une plage | « À aucun moment le ...

25 Jul 2024
Justin Trudeau

(Ottawa) La sécurité du premier ministre Justin Trudeau n’a d’aucune façon été compromise lorsqu’un homme se présentant comme journaliste pour un site de droite s’est approché de lui sur une plage de Tofino, assure la Gendarmerie royale du Canada (GRC). La police fédérale convient cependant qu’une « vigilance accrue » s’impose dans la foulée de la tentative d’assassinat de Donald Trump.

La GRC, habituellement très peu loquace sur les enjeux de sécurité entourant le premier ministre, a fourni ce récit des évènements qui sont survenus lundi dernier. La police fédérale y défend le travail de ses agents responsables de la protection de Justin Trudeau.

« Le 22 juillet dernier, le premier ministre était sur une plage publique avec sa famille pendant son temps libre, lorsque deux personnes se sont approchées, l’une d’entre elles ayant un microphone à la main », écrit dans une déclaration la sergente Kim Chamberland.

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Les membres du peloton de protection de Justin Trudeau ont « abordé et identifié les individus », déterminant que ceux-ci « cherchaient à obtenir une entrevue avec le premier ministre », poursuit la porte-parole de la GRC dans un courriel transmis à La Presse jeudi en fin d’après-midi.

« Le premier ministre a choisi de parler à l’un d’entre eux, tout en continuant de marcher sur la plage. Les membres du peloton de protection étaient présents tout au long de l’échange. À aucun moment le premier ministre n’a été en danger », tranche la sergente Chamberland.

Les vacances familiales de Justin Trudeau à Tofino ont été momentanément gâchées en raison de l’irruption d’un représentant d’un site web de droite. Celui-ci est parvenu à se rendre à quelques centimètres du premier ministre, sous le regard des agents de la GRC.

Le premier ministre a bien tenté d’éconduire Keean Bexte, un ancien de l’organisation Rebel News, mais en vain. Il a donc fini par l’inviter à se promener dans le sable avec lui, après avoir vu que son benjamin, Hadrien, sortait de l’eau et s’approchait d’eux.

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Au bureau de Justin Trudeau, on n’a pas voulu en faire un enjeu de sécurité, mais bien de vie privée.

« Ce que vous voyez dans cette vidéo, c’est un père qui a décidé d’éloigner son enfant d’une situation conflictuelle. Il n’y a rien d’autre à ajouter », a écrit dans un courriel son attaché de presse Mohammad Hussain, mercredi.

Une plus grande vigilance requise

À l’issue d’un visionnement de la vidéo publiée par le Counter Signal, où Keean Bexte est rédacteur en chef, le spécialiste en sécurité Michel Juneau-Katsuya en est venu à la conclusion que les gardes du corps avaient trop tardé à s’interposer.

L’ancien de la GRC et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a souligné au passage que l’accrochage était « alarmant » dans le contexte où le candidat républicain à la présidence américaine Donald Trump a échappé de justesse à une tentative d’assassinat il y a moins de deux semaines.

La GRC convient que cette attaque impose de hausser d’un cran le degré de prévoyance.

« Il y a bien sûr lieu de faire preuve d’une vigilance accrue à la suite des récents évènements survenus aux États-Unis et compte tenu de l’augmentation globale des menaces et de l’intimidation à l’endroit des élus à tous les niveaux au Canada », a fait remarquer la sergente Chamberland.

Jagmeet Singh peu inquiet

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) Jagmeet Singh n’a pas vu en cette affaire de quoi s’alarmer.

« Je pense que c’est une force du Canada, le fait qu’on est accessible. Je me promène dans les rues, et les gens peuvent me poser des questions, peuvent me dire allô et me féliciter pour le travail que je fais », a-t-il argué en point de presse au centre-ville de Toronto, jeudi.

« Dans ce cas, Justin Trudeau a parlé avec quelqu’un, et ce n’était pas une menace. La personne représente un organisme qu’on n’appuie pas, on ne pense pas que ce sont des journalistes, a-t-il enchaîné. Mais il a le droit de poser des questions, et Justin Trudeau a décidé d’y répondre. »

Le dirigeant néo-démocrate, qui est père de deux jeunes filles, a admis que sa femme n’était pas très friande des interruptions de moments familiaux. « Si on est seuls et qu’on veut avoir un moment entre nous, c’est difficile, mais elle est aussi vraiment ouverte », a-t-il assuré.

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