John Thune élu chef de la majorité républicaine au Sénat américain
John Thune a été élu mercredi chef des républicains au Sénat américain, remplaçant le ténor Mitch McConnell, en poste depuis 17 ans.
Le sénateur, issu d’une ligne républicaine plutôt traditionnelle, a notamment battu Rick Scott, le candidat soutenu par la galaxie Trump et le milliardaire Elon Musk, dans un vote à bulletins secrets.
L’élu du Dakota du Sud s’est dit « extrêmement honoré » de sa victoire.
« Cette équipe républicaine est unie derrière le programme du président Trump et notre travail commence dès aujourd’hui », a-t-il assuré dans un communiqué, avant de recevoir les félicitations d’Elon Musk, qui soutenait pourtant son rival.
À ce poste, John Thune sera chargé de diriger les républicains, forts de leur nouvelle majorité au Sénat après les législatives de novembre. Il devra aussi composer avec Donald Trump, qui exige une loyauté absolue de ses troupes.
Aide à l’Ukraine
L’élection de John Thune, élu au Sénat américain depuis 2005, signe la fin de l’ère McConnell.
Chef des républicains depuis 2007, ce fin connaisseur des arcanes du pouvoir s’était trouvé à ce titre en première ligne du combat contre les politiques de l’administration du président démocrate Barack Obama (2009-2017), mais aussi pour soutenir Donald Trump, arrivé au pouvoir en janvier 2017.
Au cours des dernières années, Mitch McConnell s’était aussi illustré comme étant l’un des plus grands défenseurs de l’aide américaine à Kiev, forcé de composer avec un parti bousculé par Donald Trump et épousant des positions de plus en plus isolationnistes.
John Thune a lui aussi soutenu ces gigantesques enveloppes débloquées par le Congrès américain pour l’Ukraine. Il n’a toutefois pas fait savoir s’il continuerait à se battre pour des nouveaux fonds avec Donald Trump au pouvoir.
McConnell, le « Fossoyeur »Avec ses costumes démodés qu’on croirait sortis d’une garde-robe des années 1970, Mitch McConnell avait toujours cultivé une image austère, voire rustique qui n’a d’égale que sa réputation de stratège politique.
Il a durant des années revendiqué avec gourmandise le surnom de « Fossoyeur », habitué à enterrer les espoirs de ses adversaires démocrates.
Au sein de la chambre haute du Congrès, il avait oeuvré d’arrache-pied à la promotion d’un programme conservateur, et notamment la nomination de juges de la Cour suprême, qui ont annulé en 2022 la protection constitutionnelle de l’avortement.
Sous la présidence de Joe Biden, il a aussi travaillé au passage de plusieurs grands projets soutenus par les deux partis.
Depuis quelques mois, des inquiétudes avaient toutefois été soulevées sur l’état de santé du leader républicain, victime à l’été de deux longs moments d’absence en un mois.
En mars, le sénateur octogénaire avait été hospitalisé après une chute lors d’un dîner privé, qui lui avait valu une commotion cérébrale, une côte cassée et près de six semaines d’arrêt.
L’épisode avait immédiatement ravivé les critiques contre le vieillissement de la classe politique américaine, parfois qualifiée de gérontocratie.