« Je vais bien », insiste Joe Biden, de retour en campagne

13 Jul 2024

Joe Biden est arrivé vendredi dans l'État décisif du Michigan, déterminé à poursuivre sa campagne après une conférence de presse qui n'a ni aggravé ni levé les inquiétudes au sujet de sa candidature à l’élection présidentielle américaine.

Joe Biden - Figure 1
Photo ICI.Radio-Canada.ca

Je vous assure que je vais bien, a lancé le démocrate de 81 ans à ses partisans dans un restaurant de Northville, en banlieue de Détroit.

Le président américain devait donner un discours dans cette grande ville du Michigan, un État industriel de la région des Grands Lacs qu’il lui faut absolument remporter en novembre pour battre le républicain Donald Trump.

Son principal objectif : dénoncer le projet 2025, un vaste programme gouvernemental qui porte l'empreinte de la droite radicale et avec lequel l'ancien président cherche à prendre ses distances, bien qu'il ait été rédigé par de proches alliés.

C'est un programme fait pour Trump, qui constitue la plus vaste attaque jamais menée contre notre système de gouvernement et contre nos libertés, doit dire Joe Biden, selon des extraits de son discours diffusés à l'avance.

Le président américain comprend qu'il y a encore de l'anxiété [au Congrès]. C'est pourquoi il est concentré sur une seule tâche : montrer qu'il est le mieux placé pour affronter Donald Trump en novembre et pour le battre, a assuré un porte-parole de campagne, Michael Tyler, vendredi.

Je vais rester en mouvement, a promis jeudi le démocrate de 81 ans lors d'une conférence de presse présentée comme étant cruciale pour son destin politique, très incertain depuis un débat calamiteux le 27 juin face au milliardaire républicain de 78 ans.

Les partisans du président se sont réjouis de sa connaissance des dossiers, notamment internationaux.

Dans l'autre camp, on a pointé son élocution hasardeuse et deux lapsus monumentaux.

Lors d'un événement qui a précédé la conférence de presse, le président américain a annoncé le président Poutine alors qu'il voulait accueillir le chef d'État ukrainien Volodymyr Zelensky. Il s'est aussitôt repris.

Le président américain Joe Biden en compagnie du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Photo : Getty Images / Kevin Dietsch

Ensuite, devant les journalistes, il a mentionné le vice-président Trump au lieu de sa vice-présidente Kamala Harris, pour la plus grande joie de son adversaire. Beau boulot, Joe! a persiflé Donald Trump.

Cela fait 40 ans que Joe Biden fait des gaffes, il en a fait quelques-unes hier soir et il en fera probablement d'autres, a commenté son porte-parole Michael Tyler.

La lente saignée au sein du Parti démocrate se poursuit, sans pour l'instant tourner à l'hémorragie.

Communiqué après communiqué, ce sont maintenant près d'une vingtaine de parlementaires qui ont demandé à Joe Biden de se retirer de la course à la Maison-Blanche.

Et le président américain n'a pas réussi à décrocher le soutien public du chef de file des élus de son parti à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, qu'il a reçu jeudi soir.

Le démocrate s'est contenté, dans une lettre adressée aux membres de son groupe, de les informer de la réunion, de les assurer qu'il avait transmis toute l'étendue de leurs réflexions et d'affirmer : Nous continuerons à travailler dans l'intérêt des Américains moyens.

Vendredi, un des artisans de la victoire du dirigeant démocrate en 2020, l'élu afro-américain James Clyburn, a toutefois assuré sur NBC qu'il est totalement engagé aux côtés de Joe Biden.

Promesses de dons suspendues

Le président a-t-il gagné jeudi assez de temps pour véritablement se relancer ou n'a-t-il fait que repousser un retrait inéluctable?

La réponse sera en partie financière puisqu'un brusque assèchement des levées de fonds serait difficile à surmonter pour Joe Biden.

Selon le New York Times, d'importants contributeurs ont suspendu des promesses de dons faites à une des plus grosses structures de financement de la campagne de Joe Biden : 90 millions de dollars se retrouveraient ainsi gelés.

Les yeux sont désormais rivés sur deux grandes figures du parti : l'ancienne cheffe de la Chambre des représentants Nancy Pelosi et l'ex-président Barack Obama.

La première, politicienne d'une habileté redoutable, a demandé avec insistance cette semaine à Joe Biden de prendre une décision, feignant d'ignorer sa détermination à rester en course. Le second, que l'on a vu faire campagne avec son ancien vice-président, est pour l'instant muet.

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