« Je n'ai pas peur de déclencher une élection », affirme Jagmeet ...
Avec la fin de l'entente entre les néodémocrates et les libéraux, « une élection est plus probable » qu'avant, a affirmé le chef du Nouveau Parti démocrate (NPD), Jagmeet Singh, lors d'une conférence de presse à Toronto. Il n'a toutefois pas voulu répondre à la question de savoir si le gouvernement de Justin Trudeau a toujours sa confiance.
Le timing des élections est incertain, mais on est prêts [...] Je n'ai pas peur de déclencher une élection, a dit M. Singh lors de cette conférence de presse au cours de laquelle il a réitéré son message diffusé la veille dans une vidéo après avoir annoncé la fin de l’entente avec le Parti libéral du Canada.
On a déchiré l’entente avec Justin Trudeau et on sait que ça veut dire que maintenant une élection est plus probable que dans le passé.
Et on a fait ça parce que c’était vraiment clair pour nous que Justin Trudeau et les libéraux étaient trop faibles pour faire face aux entreprises qui arnaquent les gens, a-t-il ajouté.
Lors des prochaines élections, les gens auront à faire un choix entre [le chef du Parti conservateur du Canada] Pierre Poilievre, qui veut laisser ces grandes entreprises [les] exploiter [encore] plus [...] ou les néo-démocrates qui veulent réduire les coûts de l’épicerie et des loyers.
Un vote à la pièceÀ la question de savoir comment il envisage de voter si un parti présente une motion qui dit que le gouvernement n’a plus la confiance de la Chambre des communes, M. Singh a évité d'y répondre directement, affirmant qu'il va examiner chaque vote à la pièce.
« On va regarder chaque vote et décider ce qui est dans l’intérêt des Canadiennes et des Canadiens. On va évaluer chaque décision avec cette lentille », a-t-il dit.
Au début de sa conférence de presse, le chef néo-démocrate s'en est pris à la fois au premier ministre Justin Trudeau et à Pierre Poilievre, comme il l'avait fait la veille lorsqu'il a annoncé la fin de son entente avec les libéraux.
« Les libéraux sont trop faibles et trop égoïstes pour arrêter Pierre Poilievre », dit le chef du NPD.
Justin Trudeau a prouvé à maintes reprises qu'il n'est pas capable de se tenir debout devant les PDG, a dit M. Singh. Et les gens en paient le prix chaque fois qu'ils paient leurs factures, font l'épicerie ou paient leur loyer.
Justin Trudeau a abandonné les Canadiennes et Canadiens, a-t-il ajouté.
Lors des prochaines élections, je me présenterai pour être votre premier ministre. Les gens auront le choix entre les coupures conservatrices de [Pierre] Poilievre ou l'espoir d’une vie meilleure.
Critiques contre Pierre PoilievreM. Singh a également accusé le chef conservateur de visées « égoïstes » qui se met aux côtés des « ultrariches ».
Il l’a dit. Il va mettre fin aux programmes de soins dentaires. Il va mettre fin à la gratuité des contraceptifs et des médicaments pour le diabète, a dit M. Singh. Il démolira le système de santé brique par brique. Il va couper le financement en santé et vous devrez payer pour voir un médecin. Il préfère insulter les infirmières plutôt que d'en embaucher.
En vertu de l'entente avec les libéraux, qui avait été signée il y a deux ans, le NPD s’était engagé à ne pas proposer de vote de défiance ni voter pour une motion de défiance pendant la durée de l’accord, jusqu’en 2025.
En contrepartie, les libéraux acceptaient d’adopter des projets de loi chers au NPD, dont celui sur les soins dentaires, l’assurance médicaments, les services de garde à moindre coût, ainsi que la Loi pour interdire le recours aux briseurs de grève dans les entreprises œuvrant sous réglementation fédérale, comme les banques ou les télécommunications.
Malgré cette coopération, des tensions persistaient entre les deux partis.
Le gouvernement libéral est intervenu récemment pour empêcher une grève des employés ferroviaires. Une mesure qui a été fortement critiquée dans les rangs du NPD.
Des réactions mitigéesMercredi, Justin Trudeau a dit espérer que le chef néo-démocrate continuera de soutenir les politiques du gouvernement libéral minoritaire, rappelant les multiples projets de loi qui ont été adoptés en vertu de l’entente de soutien entre les deux formations.
De son côté, Pierre Poilievre a mis au défi M. Singh de voter dès la première occasion pour défaire le gouvernement libéral.
Dans son annonce aujourd’hui, Singh refuse de dire si le NPD soutiendra, ou non, un vote de confiance pour provoquer une élection sur la taxe carbone à la première occasion, a-t-il écrit sur X, anciennement Twitter. Les Canadiens ont besoin d’une élection sur la taxe carbone MAINTENANT, a-t-il encore écrit.
La semaine dernière, Pierre Poilievre avait écrit à Jagmeet Singh pour lui demander de rompre l’entente de soutien et de confiance avec les libéraux et de déclencher des élections cette année.
Le Bloc québécois (BQ) voit quant à lui d’un bon œil la décision de M. Singh de rompre son entente avec les libéraux.
Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, le leader parlementaire du BQ, Alain Therrien, a indiqué que la fin de cette entente représente une fenêtre d’opportunité pour son parti. On va profiter de l’occasion pour négocier avec [le] gouvernement et arracher des gains pour les Québécois, a-t-il dit.
Cette intrusion excessive du gouvernement fédéral dans les compétences du Québec va cesser et on va avoir les coudées franches pour arriver avec de véritables gains pour les Québécois, a-t-il ajouté.
Jeudi, son chef, Yves-François Blanchet, a précisé les attentes de sa formation envers le gouvernement libéral après la fin de l'entente avec le NPD.
Nous voulons plus de pouvoirs en immigration pour le Québec, nous voulons plus d’argent dans les poches des aînés, nous voulons que le fédéral cesse de financer les contestations de la protection du français ou de la Loi sur la laïcité, a dit M. Blanchet.