Le président américain Joe Biden gracie son fils Hunter
La version audio de cet article est générée par la synthèse vocale, une technologie basée sur l’intelligence artificielle.
Sur le point de quitter la Maison-Blanche, le président américain Joe Biden a annoncé dimanche soir avoir gracié son fils Hunter, condamné pour fraude fiscale et pour achat illégal d'une arme à feu.
Aucune personne raisonnable qui examine les faits concernant Hunter ne peut parvenir à une autre conclusion que celle-ci : Hunter a été montré du doigt uniquement parce qu'il est mon fils. Et c'est mal, a déclaré M. Biden dans une déclaration transmise par la Maison-Blanche.
Après avoir maintes fois assuré qu'il n'allait pas gracier son fils, dont une dernière fois en septembre par le biais de sa porte-parole Karine Jean-Pierre, le dirigeant américain a finalement décidé de lui offrir un pardon total et inconditionnel pour les infractions contre les États-Unis qu'il a commises ou qu'il a pu commettre ou auxquelles il a participé pendant la période allant du 1er janvier 2014 au 1er décembre 2024.
J'ai dit que je n'interférerai pas avec les prises de décision du département de la Justice et j'ai tenu parole, même quand j'ai vu mon fils être poursuivi de manière sélective et injuste, a expliqué M. Biden dans son communiqué.
À ses yeux, son fils a fait l'objet d'un traitement déraisonnable, et des motivations politiques se cachaient derrière les accusations qui ont été portées contre lui.
Ces accusations ont émergé seulement après que plusieurs de mes opposants politiques au Congrès en ont été les instigateurs pour m'attaquer et s'opposer à mon élection, a fait valoir le président Biden, évoquant une erreur judiciaire.
Démêlés avec la justiceEn septembre dernier, Hunter Biden avait plaidé coupable de fraude fiscale devant un tribunal de Los Angeles. L'ancien avocat et homme d'affaires faisait notamment face à un chef d'accusation de fraude fiscale et à deux chefs de fausses déclarations pour ne pas avoir versé 1,4 million de dollars américains d'impôts au cours de la dernière décennie.
Hunter Biden attendait de connaître sa peine, dont le prononcé avait été fixé au 16 décembre par le juge. Il risquait jusqu'à 17 ans de prison.
Quelques mois plus tôt, en juin, l'homme de 54 ans avait été condamné pour avoir menti sur sa dépendance aux drogues lors de l'achat d'une arme – un délit dans l'État du Delaware, où vivent les Biden. Sa peine, pouvant aller jusqu'à 25 ans de prison, n'avait pas encore été prononcée.
Pendant les audiences, le train de vie luxueux d'Hunter Biden, son couple en déliquescence et sa dépendance à la cocaïne avaient été étalés sur la place publique.
On a essayé de briser Hunter — qui est sobre depuis cinq ans et demi, malgré les attaques incessantes et les poursuites sélectives dont il fait l'objet. En essayant de briser Hunter, ils ont essayé de me briser — et il n'y a aucune raison de croire que cela s'arrêtera ici. Trop, c'est trop, a martelé dans sa déclaration dimanche le président Biden.
De son côté, Hunter Biden a réagi dans un communiqué publié dimanche. J'ai admis et assumé la responsabilité de mes erreurs pendant les jours les plus sombres de ma dépendance – des erreurs qui ont été exploitées pour m'humilier publiquement et me faire honte, ainsi qu'à ma famille, à des fins politiques , a-t-il déclaré, tout en ajoutant qu'il était resté sobre pendant plus de cinq ans.
Dans les affres de la dépendance, j'ai gâché de nombreuses opportunités et de nombreux avantages [...]. Je ne considérerai jamais la clémence qui m'a été accordée aujourd'hui comme acquise et je consacrerai la vie que j'ai reconstruite à aider ceux qui sont encore malades et qui souffrent, a-t-il poursuivi.
L'annonce de ce pardon survient alors que le démocrate de 82 ans doit quitter la Maison-Blanche dans moins de deux mois. Le président désigné Donald Trump doit prendre officiellement le pouvoir le 20 janvier.
Avec les informations de l'Agence France-Presse