Le procès de Hunter Biden s'amorce avec la sélection du jury
Une affaire en Cour fédérale relative aux armes à feu contre Hunter Biden, le fils du président américain, s'est ouverte lundi avec la sélection du jury, à la suite de l'échec d'un accord de plaidoyer qui aurait évité le spectacle d'un procès si proche des élections de 2024.
La première dame, Jill Biden, était assise au premier rang dans la salle d'audience lundi, à Wilmington, au Delaware, en signe de soutien à son fils.
Dans un communiqué, le président a déclaré qu'il avait un amour sans limites pour [son] fils, une confiance en lui et du respect pour sa force. M. Biden a précisé que bien qu'il soit président, il est aussi un père, et qu'il est fier de l'homme que son fils est devenu aujourd'hui.
Hunter Biden, qui a passé la fin de semaine avec ses parents, est accusé au Delaware de trois crimes découlant d'un achat d'arme à feu en 2018 alors qu'il était, selon ses mémoires, dépendant au crack.
Il est accusé d'avoir menti à un marchand d'armes agréé par le gouvernement fédéral, d'avoir fait une fausse déclaration sur le formulaire utilisé pour sélectionner les demandeurs d'armes à feu – il affirmait qu'il n'était pas un consommateur de drogue – et d'avoir possédé illégalement l'arme pendant 11 jours.
Il a plaidé non coupable et a affirmé qu'il était injustement ciblé par le département de la Justice, après que les républicains ont dénoncé l'accord de plaidoyer, aujourd'hui annulé, qualifié de traitement spécial réservé au fils du président démocrate.
Le procès intervient quelques jours seulement après que Donald Trump, le candidat présumé des républicains à l'élection présidentielle de novembre 2024, a été reconnu coupable par un jury à New York de 34 accusations criminelles de falsification de documents financiers.
Les deux affaires n'ont aucun lien, mais leur proximité souligne à quel point les tribunaux criminels occupent le devant de la scène lors de cette campagne présidentielle.
Environ deux douzaines de jurés potentiels qui avaient répondu oui à un questionnaire ont été interrogés individuellement par la juge Maryellen Noreika pour déterminer s'ils pouvaient être justes et impartiaux dans cette cause.
Les questions portaient sur leur connaissance de l'affaire, leurs réflexions sur la possession d'armes à feu et si eux-mêmes ou un de leurs proches avaient lutté contre la toxicomanie ou la dépendance, ou avaient déjà possédé une arme à feu. Environ la moitié des candidats ont été remerciés.
Une autre affaire en CalifornieHunter Biden fera également face à un procès distinct en Californie, en septembre, pour non-paiement de 1,4 million de dollars d'impôts. Les deux affaires auraient dû être résolues grâce à un accord avec les procureurs en juillet dernier, point culminant d'une enquête de plusieurs années sur ses relations commerciales.
Or, la juge Noreika, qui a été nommée à la magistrature par Donald Trump, a remis en question certains aspects inhabituels de cet accord, qui comprenait notamment une proposition de plaidoyer de culpabilité pour des délits mineurs, afin de résoudre les délits fiscaux, et un accord de déjudiciarisation sur l'accusation d'arme à feu.
Cet accord prévoyait que l'affaire serait classée pourvu que M. Biden se comporte adéquatement pendant deux ans.
Les avocats n'ont pas réussi par la suite à conclure une autre entente.
Le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, a alors nommé l'enquêteur principal comme procureur spécial, en août dernier, et un mois plus tard, Hunter Biden était formellement accusé.
Ce procès ne porte pas sur les affaires étrangères de Hunter Biden – dont les républicains se sont emparés sans preuve pour tenter de présenter la famille Biden comme corrompue –, mais il permettra de découvrir certains des moments les plus sombres de Hunter Biden et de les exposer sur la place publique.
Les alliés du président s'inquiètent des conséquences que le procès pourrait avoir pour Joe Biden, qui se préoccupe depuis longtemps du bien-être et de la sobriété de son unique fils encore vivant – et qui doit maintenant regarder les douloureuses erreurs passées de son garçon être publiquement scrutées.