(New York) Son objectif initial était relativement modeste : se qualifier pour le tableau principal des Internationaux de tennis des États-Unis. Une semaine plus tard, cet objectif s’est mué en rêve éveillé pour Gabriel Diallo, qui a remporté jeudi soir à New York la deuxième victoire de sa carrière en tournoi du Grand Chelem.
Opposé au Français Arthur Fils, 24e tête de série, le Montréalais de 22 ans a joué le tennis de sa vie pour s’imposer en quatre manches, 7-5. 6-7 (3), 6-4, et 6-4, et atteindre le troisième tour du tournoi de Flushing Meadows.
Après s’être assuré le dernier jeu du match sans avoir concédé un seul point, il a vécu un moment de joie intense où se mêlaient la gratitude pour les membres de son entourage et la satisfaction de voir s’accomplir un rêve auquel il aurait lui-même eu du mal à croire il y a deux ans.
Son prochain match
Gabriel Diallo disputera son match de 3e tour samedi contre Tommy Paul (14e favori), à regarder sur les plateformes de RDS.
« J’étais très content », a plus tard décrit aux journalistes la 143e raquette au monde. « Surtout pour mon équipe, mon entraîneur, mon agent, mon préparateur physique, qui ont sacrifié beaucoup pour m’aider. Ils laissent leur famille pour m’accompagner dans mon rêve, dans mon projet. Je pensais à eux. Je voyais la joie dans leur visage.
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Gabriel Diallo reçoit les félicitations de son entraîneur Martin Laurendeau et de son entourage.
« Après, j’étais content pour moi parce que c’est sûr que quand tu es jeune, tu rêves d’être dans un moment comme ça. Et c’est aussi sûr qu’il y a deux ans, quand j’étais encore à l’école, je ne sais pas si je t’aurais cru si tu m’avais dit que j’allais être qualifié et passer au troisième tour des Internationaux des États-Unis. Les rêves se réalisent quand tu y mets le travail », a ajouté celui qui a évolué au sein de l’équipe de tennis de l’Université du Kentucky avant de passer chez les pros.
Au premier tour, Gabriel Diallo avait remporté sa toute première victoire en tournoi du Grand Chelem en quatre manches contre l’Espagnol Jaume Munar. Au troisième tour, il affrontera l’Américain Tommy Paul, 14e tête de série à New York. Ce dernier s’est qualifié pour le troisième tour à la suite du forfait de l’Australien Max Purcell, qui s’est retiré après avoir perdu les deux premières manches de son match de deuxième tour.
« C’est un très bon joueur, un des meilleurs au monde, surtout ici », a déclaré Diallo en parlant de Paul. « L’année dernière, il a fait un bon tournoi. C’est quelqu’un que je suis depuis que je suis à l’université. Il est en pleine progression. »
Ça ne va pas être facile, surtout ici. Il y a un bel engouement autour du tennis américain. Mais je vais faire mon possible. Je vais bien préparer le match, bien récupérer et avoir beaucoup de plaisir samedi.
Gabriel Diallo, à propos de Tommy Paul, son prochain adversaire
Gabriel Diallo a pourtant failli ne pas atteindre son objectif initial. Pour survivre au premier des trois tours des qualifications des Internationaux des États-Unis, il a dû sauver deux balles de match au deuxième set après avoir perdu la première manche. Il a également peiné pour gagner son deuxième match de qualification avant de s’imposer plus facilement dans le troisième.
Surmonter la nervositéIl s’est rappelé ses ennuis lors des qualifications pour surmonter sa nervosité au moment de servir pour le match lors du quatrième set contre Fils.
« La nervosité était présente, mais je me suis souvenu que je pensais devoir rentrer à la maison il y a une semaine. Tout est un bonus depuis ce moment », a-t-il dit, sourire en coin.
Diallo et Fils s’affrontaient pour la première fois. Les deux jeunes joueurs ont passé la première manche à se familiariser avec le jeu de l’autre, commettant un nombre à peu près égal de fautes directes. Diallo a enlevé la manche en brisant pour la première fois le service de son rival, qui servait à 5-6.
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Arthur Fils
Fils a remporté le deuxième set au jeu décisif en réussissant des coups géniaux qui ont soulevé une foule enthousiaste et bruyante qui soutenait les joueurs en proportions à peu près égales.
« C’était amusant », a commenté Diallo en faisant allusion à l’atmosphère qui régnait dans un stade 17 bondé. « Cela m’a beaucoup rappelé l’université, mais c’était encore plus bruyant. »
« C’est pour cela que nous travaillons, pour avoir la chance de jouer devant des fans aussi extraordinaires, a-t-il ajouté. Et bien sûr, c’est la première fois que je gagne des matchs dans le tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem. »
L’atmosphère devrait être tout aussi électrique samedi lors du prochain match de Diallo, on ignore pour le moment sur quel court. Une chose est sûre, cependant : les partisans de Paul seront plus bruyants que ceux de Diallo. Du moins, au début du match. À la fin, le rêve éveillé du Montréalais aura peut-être fini par conquérir les New-Yorkais.
