Élection américaine 2024: Trump ou Harris, qui mène dans les ...
Ce sont les dernières heures cruciales des campagnes de Donald Trump et de Kamala Harris pour cette présidentielle américaine. Certains des tout derniers sondages, à regarder avec précaution, montrent une très légère remontée de la candidate démocrate dans les "swing states".
Dernière ligne droite. À la veille de l'élection du 47e président des États-Unis, les sondages peinent à départager Donald Trump et Kamala Harris dans la course à la Maison Blanche. Selon le New York Times ce dimanche 3 novembre, cela fait des décennies que les sondages n'ont pas montré des prédictions aussi serrées dans autant d'États à travers le pays.
Selon la plupart de ces sondages, la démocrate Kamala Harris remporterait le "vote populaire", c'est-à-dire qu'elle obtiendrait le plus grand nombre de voix au niveau national.
Pour autant, nombreux de ces mêmes sondages donnent son adversaire républicain vainqueur de l'élection. En cause: le fonctionnement du scrutin américain, très différent du nôtre, qui rend l'issue difficile à prédire.
Kamala Harris en tête au niveau nationalSelon les calculs du site spécialisé Fivethirtyeight, qui agrège les principaux sondages réalisés outre-Atlantique, les intentions de vote au niveau national sont, ce dimanche, de 47,9% pour Kamala Harris contre 46,89% pour Donald Trump. Un écart d'un petit point de pourcentage, qui se réduit même à 0,3 pour le site RealClearPolling, autre agrégateur de sondages.
Selon le dernier sondage ABC News/Ipsos ce week-end, l'actuelle vice-présidente de Joe Biden recueille même 49% des suffrages, contre 46% pour son concurrent républicain.
Quoi qu'il en soit, toutes ces prédictions sont assez serrées pour laisser le champ libre au suspense en ce qui concerne l'issue du scrutin. En effet, ces enquêtes d'opinion réalisées à l'échelle nationale doivent être lues avec beaucoup de précaution car l'élection américaine ne se joue pas au suffrage universel direct comme en France.
Les Américains votent dans chaque État pour élire 538 grands électeurs, qui désigneront à leur tour le président. Pour remporter l'élection, un candidat doit décrocher la majorité absolue de ces grands électeurs, soit le nombre "magique" de 270.
L'importance des "swing states"Toujours selon l'agrégateur Fivethirtyeight, les derniers sondages donnent, en moyenne, 192 grands électeurs solides pour Kamala Harris et 35 probables contre respectivement 122 et 95 pour Donald Trump, auquel il est possible d'ajouter 42 grands électeurs éventuels. D'après ces calculs, 52 des 538 restent incertains.
Dans cette course serrée, les deux candidats ne peuvent donc pas uniquement compter sur les États où l'issue est courue d'avance, historiquement acquis à l'un ou l'autre des principaux partis. Ils doivent conquérir d'autres États en dehors de leurs bastions: les "États pivots".
Cette année, ces "swing states" sont au nombre de sept: l'Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ils représentent ensemble 93 précieux grands électeurs.
Donald Trump fait-il campagne contre les femmes?
C'est dans ces États que les sondages sont particulièrement scrutés. D'après FiveThirtEight, la vice-présidente serait en tête dans le Michigan (15 grands électeurs) et dans le Wisconsin (10) avec une avance de 0,8 point sur Donald Trump.
Le Nevada (6) et la Pennsylvanie (19) seraient, quant à eux, le théâtre d'un duel extrêmement serré entre les candidats, avec moins de 0,5 point d'écart à chaque fois.
Enfin, Donald Trump serait préféré à Kamala Harris en Arizona (11 grands électeurs), où il compte 2,6 points d'avance sur la démocrate, en Géorgie (16) avec 1,5 point d'avance, ainsi qu'en Caroline du Nord (16) avec un petit point d'avance.
C'est donc logiquement en Pennsylvanie que les deux candidats jettent ce lundi leurs dernières forces, dans une fin de campagne tendue et anxiogène.
Marge d'erreurDans le détails, certains instituts de sondages publient des résultats différents, à l'instar du New York Times qui donne désormais à Kamala Harris une avance marginale dans le Nevada, la Caroline du Nord, le Wisconsin et dans une moindre mesure en Géorgie, tandis que Donald Trump mène la course en Arizona.
Dans une telle configuration, la candidate démocrate obtiendrait au moins 274 voix de grands électeurs, et donc suffisamment pour conquérir la Maison Blanche. Effectivement, aux États-Unis, le scrutin fonctionne sous le principe du "winner-takes-all", c'est-à-dire que le candidat qui remporte la majorité des voix dans un État donné gagne la totalité des grands électeurs alloués à cet État. Les États du Nebraska et du Maine font exception car les grands électeurs y sont attribués à la proportionnelle.
Dans tous les cas, les sondages pour les sept États clés se situent dans la marge d'erreur, ce qui signifie qu'ils peuvent basculer d'un côté ou de l'autre.
77 millions d'électeurs ont déjà votéCes faibles marges montrent, effectivement, à quel point cette élection présidentielle est serrée. Selon le journal Forbes, Donald Trump est en tête en Pennsylvanie, en Caroline du Nord, en Géorgie, en Arizona et au Nevada, ce qui signifie qu'il devrait remporter le scrutin.
De son côté, le Washington Post écrit ce dimanche que le candidat républicain devance son adversaire en Arizona, en Géorgie et en Caroline du Nord. Selon les différents sondages agrégés par Fivethirtyeight, Donald Trump gagne 53 fois sur 100 contre 46 pour sa concurrente.
Plus particulier encore, un sondage influent du quotidien local Des Moines Register donne Kamala Harris gagnante en Iowa, un État qui était pourtant largement considéré comme acquis à la cause républicaine.
Alors que plus de 77 millions d'Américains ont déjà voté de façon anticipée, sur 244 millions d'électeurs, quelques dizaines de milliers de voix seulement pourraient décider de l'issue du scrutin, d'où l'importance de regarder ces sondages avec une grande prudence.
Et cette présidentielle génère autant de suspense sur le résultat du scrutin que sur l'après-scrutin, Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020 et dont les partisans ont pris d'assaut le Capitole le 6 janvier 2021, ayant déjà commencé à remettre en question l'intégrité des opérations de vote.