En plein déboires judiciaires, Donald Trump renoue avec ses ...
Embourbé dans une série d'affaires judiciaires, l'ancien président américain Donald Trump s'adresse mardi soir à une foule de partisans réunis dans son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey. Un discours qui intervient quelques heures à peine après avoir plaidé non coupable des 37 charges contre lui lors de sa comparution historique devant un tribunal fédéral à Miami.
Il est notamment accusé d'avoir mis la sécurité des États-Unis en péril en conservant notamment des plans militaires ou des informations sur des armes nucléaires à son domicile, en Floride. Il lui est également reproché d'avoir refusé de restituer ces documents malgré des injonctions judiciaires, ce qui lui vaut d'être inculpé pour rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale, mais aussi pour entrave à la justice et faux témoignage.
Initialement prévu à 20 h 15, son discours a finalement commencé avec une trentaine de minutes de retard.
Défiant, il a lancé des boulets rouges contre Joe Biden, le qualifiant du président le plus corrompu de l’histoire des États-Unis qui ne cherche qu’à inculper son principal rival à l’élection présidentielle de 2024.
Il s’agit d’une ingérence électorale, une persécution politique similaire à ce qu’on voit dans les pays fascistes ou communistes, a clamé Donald Trump devant plus de 200 partisans.
Des partisans de Donald Trump prenant des photos de l'ex-président lors de son discours à New Jersey.
Photo : Reuters / AMR ALFIKY
Il a également accusé le président Biden de vouloir détruire la démocratie des États-Unis. Mais il va échouer et nous allons gagner, a-t-il répété.
Il s’est encore une fois défendu d’avoir gardé des documents ultrasecrets dans sa résidence de Floride : C’est mon droit, la loi le permet.
« Je ne pense pas que je suis au-dessus de la loi, je respecte la loi. C’est Joe Biden qui se croit au-dessus de la loi. »
Il a rappelé le fait que M. Biden avait lui aussi des documents confidentiels datant de sa vice-présidence (2009 à 2017), d'abord dans un bureau à Washington, puis dans une résidence cossue de Wilmington au Delaware.
La foule a ensuite entonné un joyeux anniversaire à Donald Trump qui célèbre ses 77 ans le 14 juin. « C’est l’anniversaire le plus grandiose », a répliqué l’ancien président.
Un partisan de Donald Trump portant une veste avec la mention «Joyeux anniversaire» en attendant le discours de l'ancien président qui célèbre ses 77 ans le 14 juin.
Photo : Getty Images / Chip Somodevilla
C'est la première fois qu'un ancien président américain est inculpé au niveau fédéral, un événement qui fait l'objet d'une attention médiatique vertigineuse.
Mais Donald Trump a déjà connu l'épreuve d'une comparution au tribunal : début avril, il a été inculpé par la justice de l'État de New York pour plusieurs fraudes comptables en lien avec un paiement réalisé avant la présidentielle de 2016 pour faire taire une actrice de films pornographiques, qui dit avoir été sa maîtresse.
Aux États-Unis, une loi oblige les présidents à transmettre tous leurs courriels, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Une autre interdit de conserver des secrets d'État dans des lieux non autorisés et non sécurisés.
À son départ de la Maison-Blanche en janvier 2021, Donald Trump a pourtant emporté des dizaines de cartons remplis de dossiers. En janvier 2022, après plusieurs relances, l'ex-président a accepté de restituer des boîtes contenant près de 200 documents classifiés, mais en a conservé secrètement.
Pour les récupérer, des agents du FBI ont effectué une perquisition spectaculaire à Mar-a-Lago le 8 août et ont saisi une trentaine d'autres boîtes, contenant 11 000 documents.
Quel impact cette affaire aura-t-elle sur ses ambitions électorales? Nombre de ses partisans continuent de lui jurer leur soutien, persuadés qu'il est victime d'une machination.
Mais Donald Trump n'en a probablement pas fini avec les problèmes judiciaires. Une procureure de la Georgie doit annoncer d'ici septembre le résultat de son enquête sur les pressions qu'il a exercées pour tenter de changer le résultat de la présidentielle de 2020.
Un procureur spécial enquête parallèlement sur son rôle dans l'assaut du Capitole, le 6 janvier 2021.
Quant au procès pénal de l'ancien président à New York, il pourrait être organisé au début de 2024, en plein durant les primaires républicaines, dont il est actuellement le grand favori.