Donald Trump se rendra à 19 h 30 dans une prison de Georgie

L'ancien président américain Donald Trump va se présenter jeudi à 19 h 30 dans une prison d'Atlanta afin de se mettre à la disposition de la justice de l'État de Georgie, qui l'accuse d'avoir tenté de subvertir les résultats locaux de l'élection présidentielle de 2020 en sa faveur.

Donald Trump, 77 ans, doit répondre de 13 chefs d'inculpation, dont celui d'association de malfaiteurs – qui cible généralement le crime organisé – pour avoir fait pression sur des fonctionnaires de l'État afin de faire invalider les résultats électoraux de 2020.

Des dizaines de partisans de l'ancien président américain s'étaient rassemblés ce matin devant l'établissement carcéral de Fulton, certains brandissant des drapeaux, en attendant son arrivée. La foule ne cessait de croître au fil de la journée.

Je dois commencer à me préparer à me rendre à Atlanta, en Georgie, où les meurtres et autres crimes violents ont atteint des niveaux jamais vus auparavant, pour être arrêté par une procureure de gauche radicale, Fani Willis.

La Federal Aviation Administration a ordonné que l'espace aérien au-dessus de la prison soit fermé à partir de 18 h 45 environ. La prison est connue pour ses conditions difficiles qui ont inspiré de nombreuses chansons de rap et donné lieu à une enquête du département américain de la Justice.

Les deux accès à la prison ont aussi été fermés à la circulation en matinée, à l'exception des véhicules des forces de l'ordre. Des agents en gilet pare-balles sont présents à l'une des entrées.

Parmi ses 18 coaccusés – qui font face à des peines de 5 à 20 ans de prison –, neuf, dont son ancien avocat personnel et ancien maire de New York, Rudolph Giuliani, se sont déjà rendus à la justice dans cette affaire. Les autres ont jusqu'à vendredi pour se rendre sous peine d'être arrêtés. Les archives judiciaires montrent que Mark Meadows, qui était chef de cabinet de Donald Trump à la Maison-Blanche, a été condamné jeudi.

Donald Trump dénonce les différentes poursuites judiciaires engagées à son encontre comme des chasses aux sorcières aux motivations politiques. Il continue de clamer sans preuve que sa défaite électorale en 2020 est le fruit d'une vaste fraude.

Il ne plaidera pas coupable à cette comparution, durant laquelle il se soumettra à une prise d'empreintes digitales et de photo d'identité. Ce sera d'ailleurs la première fois qu'un ancien président américain devra se faire prendre en photo par les autorités carcérales.

Il n’a cependant pas à se soumettre à une photo dans les autres cas où il est impliqué. Néanmoins, de fausses photos d'identité ont circulé en ligne peu de temps après sa première inculpation à Manhattan en mars pour des accusations impliquant de l'argent secret versé à une vedette du porno avant les élections de 2016.

L'homme d'affaires a accepté, pour rester en liberté ce soir, sauf imprévu, de verser une caution de 200 000 $ assortie de conditions, comme l'interdiction de menacer ses coaccusés ou des témoins. Il devrait revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s'il plaide coupable ou non.

Quelques heures avant sa comparution prévue en prison, Fani Willis, procureure du comté de Fulton, qui a porté les accusations le 14 août dernier, a proposé dans un dossier judiciaire de commencer le procès le 23 octobre, un calendrier accéléré pour une affaire tentaculaire qui comprend plusieurs accusés aux côtés de Trump. L'avocat de ce dernier s'est rapidement opposé à cette date.

Willis avait initialement proposé une date de procès le 4 mars, mais l'a avancée après que l'un des accusés, l'avocat Kenneth Chesebro, eut demandé que son procès commence d'ici octobre. L'équipe juridique de Trump n'a pas encore proposé de date, mais elle devrait insister pour que les travaux démarrent beaucoup plus tard.

Trump a officiellement changé jeudi le chef de son équipe d'avocats en Georgie. Le remplacement de Drew Findling par Steven Sadow, un ténor du barreau d'Atlanta habitué à défendre des célébrités, n'a pas été expliqué. Steven Sadow a notamment demandé jeudi que son client soit jugé séparément de Kenneth Chesebro.

Les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants des États-Unis, ont déclaré jeudi qu'ils enquêteraient pour savoir si Willis avait mal coordonné son mandat avec les procureurs fédéraux. Ils avaient précédemment lancé une enquête contre le procureur de Manhattan Alvin Bragg, qui les accusait de campagne d'intimidation.

Donald Trump est aussi inculpé au pénal dans trois affaires distinctes, notamment par le parquet fédéral de Washington pour ses efforts présumés afin de faire inverser les résultats électoraux de 2020 et en Floride pour avoir conservé des documents classifiés après la fin de son mandat présidentiel.

Cette visite en prison, qui sera brève, intervient au lendemain du premier débat des candidats républicains à la primaire à Milwaukee, sans Donald Trump, qui s'est contenté d'un entretien avec l'ancien présentateur de Fox News, Tucker Carlson, publié sur X (ex-Twitter).

J'ai été inculpé quatre fois, ce sont des choses insignifiantes.

Enfin, les quatre plaintes déposées contre lui n'ont pas ralenti son élan en tant que favori dans la course à l'investiture républicaine pour se présenter contre le président démocrate Joe Biden aux élections de l'année prochaine.

L'avance dans les sondages du précédent locataire de la Maison-Blanche s'est même accrue depuis sa première inculpation, mais les analystes estiment que ses déboires judiciaires pourraient lui aliéner l'électorat modéré à la prochaine présidentielle.

Les nuages judiciaires ont beau s'amonceler, chaque rebondissement rapporte à Donald Trump des millions de dollars en dons, versés par des trumpistes convaincus qu'il est victime d'une manigance de l'administration Biden pour l'écarter de la présidentielle.

Avec les informations de Reuters