Le risque politique du revirement de Danielle Smith sur les impôts ...

23 Feb 2024
Danielle Smith

La décision de Danielle Smith, annoncée lors d'une allocution télévisée mercredi, de revenir sur une promesse électorale en déclarant que les particuliers n'auront pas de réduction d’impôts pendant au moins un an pourrait avoir une incidence sur la popularité du gouvernement albertain, estime Frédéric Boily, politologue au Campus Saint-Jean.

Durant la course électorale, Danielle Smith avait promis que son gouvernement allait créer un nouveau taux d’imposition de 8 % des revenus personnels pour les contribuables qui gagnent jusqu’à 60 000 $ par année. Cela aurait généré une économie pouvant atteindre 760 $ par personne par an, selon la province, ou 1500 $ par famille.

Frédéric Boily explique que sur le plan de gestion des finances publiques, les partisans conservateurs ne devraient pas être trop perturbés par une telle annonce : L'idée de discipline budgétaire a toujours été importante. [Les conservateurs] estiment que le gouvernement ne peut pas toujours subvenir aux besoins de la population dans tous les domaines.

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Selon lui, le problème risque d’être dans la catégorie de la population qui n'aurait pas forcément voté pour les conservateurs. 

 C'était quand même une ligne de démarcation importante entre les néo-démocrates et les conservateurs [lors des élections]. C'est-à-dire : il faut garder ce qu'on appelle ici l'avantage albertain intact, ne pas élever trop les impôts, faire en sorte que cette richesse-là reste dans les poches. 

L’annonce a également été une occasion pour Danielle Smith de cadrer le resserrement budgétaire avec le Fonds d’épargne du patrimoine.

Lors de son allocution, elle avait expliqué vouloir injecter plus d'argent dans le Fonds pour que les intérêts générés par le fonds soient suffisamment importants pour que notre province ne dépende plus des recettes tirées de l'exploitation des ressources naturelles lorsque celles-ci diminueront.

Pour savoir ce qui se passe en Alberta, il faut suivre le pétrole

L'annonce ne surprend pas Lindsay Tedds, économiste à l’Université de Calgary, selon qui chaque premier ministre a fait une annonce semblable.

Rien de ce qui a été annoncé hier soir ne nous permettra de sortir de la spirale des redevances sur les ressources, dit-elle.

D'après Lindsay Tedds, l’augmentation de la population en Alberta a engendré des coûts supplémentaires à la province, notamment dans les domaines de la santé et de l'éducation : Garder les dépenses en dessous de l’augmentation de la population et l’inflation est essentiellement une réduction.

C’est vraiment dépendant du [prix du baril] West Texas Intermediate (WTI), parce que cela affecte les redevances sur les ressources qui alimentent le Fonds d’épargne du patrimoine.

En ce qui concerne le budget du gouvernement en 2024, Lindsay Tedds pense qu'il sera plus serré que celui de 2023.

Avec les informations de Marc-Antoine Leblanc

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